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Toute première sortie de Thomas Pesquet, envoyé spatial de l’ISS


Le Français Thomas Pesquet, prêt pour une mission très spéciale. (photo Twitter @Thom_astro)

L’astronaute français Thomas Pesquet a effectué vendredi sa première sortie dans l’espace, en compagnie de l’Américain Shane Kimbrough, afin de moderniser le système d’alimentation électrique de la Station spatiale internationale.

Pesquet est seulement le quatrième Français à sortir dans l’espace et le onzième Européen. L’Américain a déjà passé 6 heures et 32 minutes en compagnie de sa compatriote Peggy Whitson le 6 janvier à l’extérieur de la Station. Le début de la sortie a eu lieu vers 13h heure française. La vidéo des deux astronautes était visible en direct, via un live stream de la NASA.

« Une sortie dans l’espace, c’est toujours extraordinaire. Il y a des risques », a rappelé l’astronaute italien Luca Parminato qui guidera Pesquet depuis Houston (au Texas). Les sorties dans l’espace requièrent une planification méticuleuse des mois à l’avance et une coordination parfaite de la part des nombreux experts formant les équipes de soutien au sol.

Rien n’a été laissé au hasard pour cette sortie qui doit durer six heures. Chaque détail a été étudié au préalable, y compris l’ordre par lequel les outils et équipements doivent être attachés au scaphandre. Vers 11h, Thomas et Shane ont commencé la pré-respiration d’oxygène. La pression à l’intérieur des scaphandres est plus basse que dans la Station spatiale, laquelle peut être comparée à celle du niveau de la mer sur Terre. Sans cette étape, les astronautes seraient sujets comme les plongeurs à la maladie des caissons : à cause de changements de pression soudain, l’azote du corps humain peut former des bulles dans le sang et les tissus de l’organisme et provoquer des vertiges, voir mettre en péril la vie des astronautes. Il s’agit donc de respirer au préalable de l’oxygène pour purger le corps de son azote.

Mission à hauts risques

L’astronaute américain est sorti le premier. Une fois hors de la Station, les deux astronautes devaient procéder à une vérification réciproque de leurs équipements pour vérifier que tout se trouve bien à sa place et s’orienter dans le vide de l’espace. Les astronautes doivent toujours être attachés à un des supports dédiés de la Station, à l’instar des spéléologues et alpinistes. Tout au long de la mission, ils doivent vérifier fréquemment l’état de leur scaphandre et tout particulièrement leurs gants. Ces derniers constituent en effet les pièces les plus fragiles des sorties dans l’espace et se trouvent en contact avec le plus d’objets au cours des tâches à effectuer. Le moindre trou dans la combinaison spatiale pressurisée constitue un énorme risque dans l’espace.

La mission a pour but de moderniser le système d’alimentation électrique de la Station. Elle était prévue pour durer six heures et vingt minutes, sans pause pour manger ou aller aux toilettes. Les astronautes peuvent boire de l’eau à la paille grâce à une poche prévue pour cela. La sortie est fatigante non seulement à cause de sa durée, mais également de la rigidité de la combinaison pressurisée dans le vide de l’espace.

La Station spatiale orbite autour de la Terre en 90 minutes, ce qui implique une alternance toutes les 45 minutes du jour et de la nuit. Les scaphandres sont équipés de lumières pour les phases nocturnes, mais lors du lever du jour les astronautes peuvent se retrouver éblouis quelques instants. Dans la dernière étape, après 25 minutes passées à remettre de l’ordre et procéder à de nouvelles vérifications, le sas est remis sous pression pendant environ 5 minutes.

En fin d’après-midi, les deux astronautes ont arrêté les batteries internes de leur scaphandre à 17h20 GMT, marquant la fin officielle de leur mission qui a duré 5 heures et 58 minutes, peu après avoir réintégré le sas de décompression de la Station.

Le Quotidien/AFP