En attendant les résultats complets des élections, les membres du LCGB avaient le sourire mardi soir, prêts à récolter les fruits d’une campagne qui aura mobilisé comme jamais.
Mardi soir, l’heure était à la fête au siège du LCGB, au terme d’une campagne intense qui aura mobilisé tous les militants : ambiance grillades et saucisses dans le parking souterrain reconverti en salle de réception pour l’occasion, avec écrans géants pour garder un œil sur les premiers résultats publiés au compte-goutte.
Le président, Patrick Dury, peut souffler : «Ce soir, il est encore trop tôt pour se prononcer, on n’a que des résultats isolés et dans une poignée de secteurs seulement. On en saura plus dans les prochains jours, notamment avec les grandes entreprises, mais ce qu’on voit est encourageant», assure-t-il.
«On a eu beaucoup de retours positifs»
Comme l’OGBL, le LCGB présentait un nombre record de candidats dans les entreprises pour ces élections sociales : 4 297 au total, dans 539 sociétés, un chiffre en hausse de 15 % par rapport à 2019, et des listes «vertes» dans pas moins de 83 nouvelles entreprises, dont une bonne partie dans la construction, le nettoyage et les transports.
De quoi aborder le scrutin avec sérénité, se félicite le secrétaire général adjoint, Christophe Knebeler : «On a eu beaucoup de retours positifs tout au long de cette campagne, avec une forte progression sur les listes», indique-t-il. Le résultat, selon lui, d’un engagement quotidien et d’un programme syndical resserré autour de huit valeurs fortes, essentielles pour les cinq ans à venir.
Sur le terrain, les militants ont aussi observé une solide motivation de la part des salariés, parmi lesquels de nombreuses femmes, pour rejoindre les rangs du syndicat et représenter les travailleurs. «On sent qu’avec les crises multiples, les gens s’interrogent sur leur avenir et mesurent davantage la force d’une organisation syndicale dans la défense de leurs intérêts», analyse Robert Fornieri, secrétaire général adjoint.
Dans le secteur du nettoyage, en proie à de grandes difficultés, le LCGB a ainsi doublé ses candidats par rapport à 2019. «Les salariés viennent nous voir spontanément, les informations sur leurs droits circulent mieux, le bouche-à-oreille fonctionne, et ils pensent alors à devenir candidats», ajoute-t-il.
Difficile d’estimer les résultats dans l’industrie, bousculée ces dernières années par des plans de maintien dans l’emploi, la sidérurgie ou les transports, trois secteurs clés pour le syndicat. Le LCGB espère y conserver toutes ses forces.
Mais chez Liberty Steel Dudelange par exemple, les premiers échos n’étaient pas favorables hier soir, malgré un engagement de longue date aux côtés des ouvriers.
«On doit absolument obtenir de bons résultats»
Le syndicat compte sur sa nouvelle base de candidats pour faire des étincelles. «On est au même niveau qu’il y a cinq ans dans l’industrie, malgré la fermeture de plusieurs entreprises.
Et dans les transports, il y a eu pas mal de fusions, mais on a réussi à pénétrer beaucoup de sociétés. Au final, on y a plus de candidats», note Christophe Knebeler, avec satisfaction.
Dans la construction, le LCGB affiche aussi une hausse des candidatures, avec un succès notable chez CDCL, où le syndicat présentait une liste pour la première fois, et a réussi à rafler trois mandats sur les sept à pourvoir. Il a également obtenu huit mandats sur douze au sein du groupe industriel de 845 salariés, DuPont de Nemours.
Tout l’enjeu de ce scrutin réside maintenant dans la représentativité au niveau national, c’est-à-dire la force de frappe qu’aura le LCGB face au patronat et au gouvernement au moment de défendre les travailleurs. «On doit absolument obtenir de bons résultats à la Chambre des salariés et dans les entreprises. Les deux sont indissociables», poursuit le secrétaire général adjoint.
Alors que le deuxième syndicat du pays détient 18 sièges à l’assemblée plénière de la CSL, il ambitionne cette fois d’en décrocher trois supplémentaires.
Là encore, il faudra patienter un peu, jusqu’à la fin du dépouillement de tous les bulletins parvenus au bureau électoral central – rappelons que plus de 600 000 électeurs étaient appelés aux urnes. «On doit être forts, pour continuer notre travail, mais aussi affronter les nouveaux défis à venir. Et c’est le résultat électoral qui donne les moyens pour ça», conclut-il.