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Du balai au Grand Théâtre…


Le concept n’est clairement pas inintéressant, mais voilà un ballet qui n’est pas à mettre entre toutes les mains. (photos ©C.Boshua)

Voilà une création qui risque de laisser plus d’un spectateur pantois… Le Grand Théâtre de Luxembourg a accueilli jeudi soir, en première mondiale, une représentation de « A Line Supreme » du chorégraphe Andrea Rama. Une œuvre qui s’avère pour le moins conceptuelle.

Le spectacle – d’un peu plus d’une heure – s’ouvre sur une scène qui demeure plongée dans le noir. Le spectateur se retrouve bercé de longues minutes durant par le rythme quasi militaire des pas synchronisés des danseurs qu’il devine dans la pénombre évoluer en ligne à travers l’ensemble de l’espace.

Puis la lumière. On découvre alors deux femmes et deux hommes – Natali Mandila, Rhiannon Morgan, Baptiste Hilbert et Andrea Rama -, petits soldats armés de balais. Véritables métronomes, ce sont les balais (équipés de micros) qui vont assurer la cadence et même la plus grande partie de la bande son. On se surprend même parfois à y reconnaître le bruit du vent ou de la mer…

Allées et venues plus ou moins rapides, coups de balais au sol ou en l’air, les danseurs ne font qu’un avec leur outil de travail, aussi les mouvements demeurent-ils très «linéaires», sans fantaisie. On imagine aisément la difficulté pour les danseurs que celle d’évoluer ensemble, avec une telle minutie et une telle synchronie, au moins sonore.

Mais le temps passe (un jeu sur le rythme et sur le temps indéniablement assumé par le chorégraphe) et on finit par espérer des mouvements plus relâchés et plus dansés qui ne viennent pas. A Line Supreme ne s’éloigne jamais de sa ligne de départ.

Le concept n’est clairement pas inintéressant, mais voilà un ballet qui n’est pas à mettre entre toutes les mains. Beaucoup risquent de regretter qu’au-delà de danseurs passant le balai sur scène, on n’y voit en définitive bien peu de danse.

Tatiana Salvan

Seconde représentation ce vendredi, à 20h, au Grand Théâtre

 

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