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Disparition du dernier survivant connu du camp nazi de Sobibor


Le 2 juin 2019, une cérémonie s'est tenue au camp de Vught, aux Pays-Bas, afin de commémorer la mémoire des 1300 enfants déportés les 6 et 7 juin 1943 vers le camp d'extermination de Sobibor. (photo AFP)

Semion Rosenfeld, dernier survivant connu du camp d’extermination nazi de Sobibor et de la révolte qui s’y produisit, est décédé ce lundi 3 juin 2019 à l’âge de 96 ans en Israël.

« Nous déplorons la disparition de Semion Rosenfeld, participant de la révolte de Sobibor, qui, dans l’horreur de la Shoah, est devenu un héros malgré lui », a indiqué le président de l’Agence juive, Isaac Herzog. C’est dans une des maisons de retraite de l’agence que le nonagénaire a terminé ses jours.

Né en Ukraine, Semion Rosenfeld était un soldat juif de l’Armée rouge, il faisait partie de la cinquantaine de prisonniers du camp qui avaient survécu au camp de Sebibor et à la Seconde Guerre mondiale.

De mai 1942 à l’été 1943, quelque 250.000 juifs, essentiellement déportés de l’est de la Pologne mais aussi des Pays-Bas, de la République tchèque et de la Slovaquie, ont péri dans le camp de Sobibor, en Pologne alors occupée par l’Allemagne nazie.

Le 14 octobre 1943, une révolte éclate dans le camp, la plus importante et la plus célèbre dans l’histoire des camps de concentration nazi. Près de 300 prisonniers dont Semion Rosenfeld, alors âgé de 21 ans, avaient réussi à prendre la fuite en faisant une brèche dans les barbelés. Près de 170 révoltés avaient été capturés par les nazis et fusillés.

 » Je voulais survivre « 

Semion Rosenfeld était retourné se battre avec l’Armée rouge. Une cinquantaine de détenus du camp ont survécu après la guerre, selon Yad Vashem, le mémorial de la Shoah à Jérusalem. Les nazis ont ensuite démoli Sobibor pour effacer toute trace de ce camp.

Dans un entretien diffusé par la chaîne publique israélienne Kan en mars, Semion Rosenfeld avait affirmé que « le destin avait décidé qu’il serait un héros ». Fait prisonnier par les Allemands, il avait passé deux ans dans un camp à Minsk puis avait été envoyé à Sobibor, vingt jours avant la révolte. « Je n’avais pas peur, je n’avais pas le temps d’y penser, je voulais survivre », avait-il indiqué en ajoutant que toute sa famille avait été assassinée par les nazis. Après la guerre, il était resté vivre en Ukraine avant d’immigrer en Israël en 1990.

« Les derniers témoins disparaissant, la responsabilité de raconter leurs actes héroïques nous incombe », a commenté le président de Yad Vashem, Avner Shalev.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a présenté ses condoléances à la famille du défunt, selon la chaîne Kan : « Rosenfeld avait combattu dans l’Armée rouge, avait été fait prisonnier par les nazis, il a réussi à s’enfuir du camp de la mort et a continué à lutter contre le nazisme. Que sa mémoire soit bénie ».

LQ/AFP

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