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Coup d’accélérateur pour le tram : l’axe nord-sud confirmé, la route d’Arlon aussi


Pour la ministre Yuriko Backes, la deuxième ligne au centre-ville est la plus urgente, ainsi que le tronçon route d’Arlon. (Photo : julien garroy)

D’ici 2035, le tram sera dédoublé sur son axe nord-sud pour accueillir jusqu’à 220 000 usagers quotidiens et desservira le CHL comme les nouveaux quartiers de Hollerich. Zoom sur le futur réseau.

Après les remous provoqués par la présentation du plan de mobilité de la Ville de Luxembourg le 27 mars, la ministre de la Mobilité, Yuriko Backes, a mis les points sur les «i» vendredi, face à la presse, clarifiant les priorités retenues pour le réseau du tram ces dix prochaines années, aux côtés des dirigeants de Luxtram et des bourgmestre et échevin libéraux, Lydie Polfer et Patrick Goldschmidt.

Une marque de soutien à ses deux collègues de parti, ciblés ces dernières semaines par des attaques de la part des Verts, François Bausch en tête. Récemment bouté hors du gouvernement par les électeurs, l’ex-ministre de la Mobilité, qui a porté le projet du tram en tant que membre du collège échevinal de la capitale de 2005 à 2013, avait en effet dénoncé le choix de recaler un tracé passant par l’avenue de la Porte-Neuve. Une erreur risquant de déstabiliser l’ensemble du réseau, estimait-il lors d’une conférence de presse début avril, tirant à boulets rouges sur Lydie Polfer.

C’est donc avec un épais dossier, calé dans son tote bag, que la bourgmestre a débarqué vendredi midi au 22e étage du Héichhaus, bien décidée à couper court à toute polémique face aux journalistes. Cela n’a finalement pas été nécessaire, la ministre Yuriko Backes se montrant elle-même extrêmement claire dès les premières minutes. «L’avenue de la Porte-Neuve, nous n’en avons pas besoin maintenant. Ce n’est ni moi ni la bourgmestre qui le disons, mais Luxtram, qui juge que ce n’est pas une priorité des dix prochaines années.» Des résultats directement issus des études menées par le concepteur et exploitant du tram, résultats dont ne dispose pas l’opposition, rétorque-t-elle : «Dire que sans l’avenue de la Porte-neuve, tout le réseau ne fonctionnera plus, c’est tout simplement faux».

Ouverture imminente de nouvelles voies

Cela ne signifie pas pour autant que le passage du tram à cet endroit est exclu de manière définitive : il pourrait à nouveau être examiné, si nécessaire, mais après 2035. La nécessité de préserver le parc municipal, mais surtout le nœud stratégique que la Porte-neuve représente pour le réseau de bus et les milliers de lycéens qui y transitent chaque jour, a pesé lourd.

«Il est important d’élargir le réseau du tram sur la base du plan national de mobilité. À nous, responsables politiques, de décider sur quels tronçons nous allons travailler et dans quel ordre. Nous avons tranché en faveur de la route d’Arlon et de l’axe nord-sud», résume Yuriko Backes. Avec l’ouverture imminente de nouvelles voies, comme l’a rappelé le directeur général de Luxtram, André Von der Marck.

Ainsi, le 7 juillet prochain, le tronçon entre le lycée de Bonnevoie et le stade de Luxembourg sera mis en service, suivi dans à peine six mois du tronçon reliant Luxexpo au Findel. «Ces chantiers avancent très bien malgré les contraintes», rassure-t-il, montrant en images la future station située à l’aéroport, à tout juste quelques pas de l’aérogare.

«Mieux répartir les flux de voyageurs»

Puis, le directeur général – qui partira à la retraite en juillet – égrène les prochaines étapes qui feront passer le tram de 100 000 à 220 000 voyageurs quotidiens en dix ans.

Pour dédoubler le tramway sur son axe nord-sud, une loi de financement de 145 millions d’euros a déjà été votée en février pour le tronçon Kirchberg 2 au nord (Luxexpo – Kuebebierg – Laangfur – institutions européennes – Pfaffenthal/Kirchberg) dont les travaux démarreront au premier semestre 2025. Au sud, le tronçon route d’Esch longera la rue du même nom (Étoile – Belair – Hollerich – Cessange – Gasperich – Cloche d’or). Les études seront lancées en septembre et le projet de loi de financement déposé fin 2025.

«L’objectif de cette seconde ligne nord-sud est de mieux répartir les flux de voyageurs sur les différentes branches du réseau, avec l’idée de pouvoir se rendre depuis n’importe quelle station à n’importe quelle autre avec un minimum de correspondances», insiste André Von der Marck.

S’ajoutent encore deux extensions au réseau existant : l’une sur la route d’Arlon (Étoile – quartier Stade – Arquebusiers – CHL) avec un projet de loi de financement «peut-être encore cette année», espère Yuriko Backes, et l’autre vers Hollerich (Gare – Nei Hollerich – Porte de Hollerich). En parallèle, le tram rapide conduisant du Stade jusqu’à Belval fait aussi partie des projets à lancer avant 2035, sans qu’il y ait encore de date précise connue à ce jour.

Un centre de remisage à la Cloche d’or

Alors que la remise actuelle du tram au Kirchberg permet seulement d’abriter 33 rames, Luxtram aura besoin de loger une quarantaine de rames supplémentaires d’ici 2035. «Nous avons déjà travaillé sur l’avant-projet d’un nouveau centre de remisage qui pourrait être implanté à la Cloche d’or et opérationnel dès 2030. Il sera utile à la fois pour le tram urbain et le futur tram rapide vers Esch», annonce André Van der Marck. Un projet de loi de financement sera déposé en juin. Les nouvelles rames de tramway urbain seront, quant à elles, plus grandes : 54 mètres de long contre 45 actuellement. De quoi augmenter considérablement la capacité de transport. Elles seront vraisemblablement affectées à la ligne 1.