[Conference League] Van Lingen, plus fort que Richmond Park : le F91 qualifié pour le 2e tour

Un triplé de l’attaquant néerlandais a sorti le F91 du traquenard, jeudi à Dublin, sur la pelouse de St. Patrick’s Athletic, et scellé la qualification dudelangeoise.

Il y avait eu l’UC Dublin et les Shamrock Rovers en 2015, contre Dudelange et le Progrès, les Shamrock Rovers un an plus tard face à la Jeunesse et, plus récemment, les Bohemians, encore contre le F91. L’Irlande et les clubs de BGL Ligue, c’est une histoire qui n’en finit plus de se rejouer pour, à chaque fois, la même issue, une élimination luxembourgeoise qui a pendu au nez des Dudelangeois durant un bon moment, jeudi soir à Dublin.

Mais le F91, porté par un triplé d’Oege-Sietse Van Lingen, s’est arraché à ce qui ressemblait à un destin pour s’en inventer un autre : une qualification pour le 2^e tour de la Conference League, avec deux victoires à la clé (2-1, 2-3).

Quand on passe du faste de l’hôtel Hilton à la rusticité de Richmond Park et de ses spectateurs, il est préférable de se mouiller la nuque, et les hommes de Jamath Shoffner ont eu la bonne idée d’y penser. Secoués dès les premières minutes, celles que leur coach redoutait particulièrement, les Dudelangeois n’ont pas tardé à se mettre en température, Van Lingen en premier lieu.

Photo gâchée, sortie loupée

À le voir s’embrouiller avant même le coup d’envoi avec ces coquins d’Irlandais, qui avaient évidemment choisi l’espace entre les Dudelangeois et leur photographe pour placer leurs dernières accélérations, on devinait que le Néerlandais était chaud. Le n° 9 l’a confirmé dès la 8^e minute où il a converti, d’un délicieux extérieur du droit et avec l’aide de la barre, un centre de Roemer mal renvoyé par la défense dublinoise (0-1, 8^e).

À l’agressivité et l’intensité ++ réclamées par Shoffner, le F91 avait donc allié l’efficacité demandée par son capitaine, Bruno Freire. Mais cela n’a pas duré et, comme à l’aller, Dudelange a ensuite fait preuve d’une inefficacité et d’une malchance devant le but assez navrantes, pour ne pas dire rageantes. Avant la 20^e minute, l’affaire aurait ainsi pu être pliée, et il n’y aurait même pas eu besoin que M. Malcevs sanctionne la main involontaire dans les 16 mètres de Malroney pour ça.

Mais un Irlandais traînait sur sa ligne sur cette tête de Hadji (14^e), puis Van Lingen, Hadji et Agovic n’ont pas conclu un moment de panique monumental dans la surface adverse (19^e). Anodin, face à des Irlandais alors totalement inoffensifs? Désolant, plutôt, comme l’égalisation de St. Pat’s, un long ballon que Desprez, sorti à l’avant de sa surface pour l’intercepter, a mal apprécié, ce qui a eu des conséquences aussi risibles pour le public de Richmond Park que désastreuses pour le F91 : le portier a loupé sa tête, le ballon s’est envolé derrière lui… et est retombé dans sa cage, après avoir rebondi sur le sol, la barre et un Decker dépité (1-1, 22^e).

Il en fallait plus, heureusement, pour freiner les ardeurs dudelangeoises, mais plus aussi, malheureusement, pour régler la mire de Hadji, contrarié par Lyness en angle fermé (24^e), Roemer, contré de justesse dans la surface (25^e) ou Agovic, privé du 2-1 par Lyness dans la continuité de l’action.

Bref, on ne s’ennuyait pas à Richmond Park, et si l’animation avait longtemps été assurée par le public côté irlandais, les Saints ont soudain pris le relais sur la pelouse après la demi-heure de jeu, moment choisi par Desprez pour se remettre dans son match en gagnant son duel avec Carty, qui venait d’avaler Sidibé, puis en stoppant le tir de Doyle, qui avait suivi (33^e).

Freire – Van Lingen, le ticket gagnant

Si l’entracte n’a pas permis, législation oblige, aux fans dublinois de se pinter – ils n’en avaient pas besoin, au fond –, il a surtout eu le tort de couper les pattes de Bruno Freire (tentaculaire en première période) et ses équipiers. Celles de Murphy, à peine entré, étaient encore légères quand le milieu des Saints s’est élancé de la ligne médiane. Personne n’a su le stopper, ni lui, ni sa frappe limpide à 20 mètres qui a transpercé Desprez (2-1, 60^e).

Les minutes qui ont suivi ont semblé augurer d’un effondrement inéluctable pour le F91. À eux seuls, Freire et Van Lingen l’ont combattu : le premier a jailli au bon moment pour intercepter le cuir dans le camp irlandais, et le second l’a emmené pour s’offrir le doublé, d’un tir rasant du droit qui s’est niché dans le coin gauche du but de Lyness (2-2, 66^e).

Un petit soulagement pour Dudelange, petit seulement, car St. Pat’s n’était qu’à un but d’arracher une prolongation, que Moussaki n’a pas tué le suspense (82^e), que Sidibé, trop souvent à la limite, a bêtement laissé ses partenaires à dix (88^e), que Moussaki, attaquant de formation, a donc dû finir arrière gauche car Kuete venait aussi de sortir, et que le 4^e arbitre a annoncé 7 minutes d’extra time.

C’était beaucoup pour Dudelange, mais assez pour offrir à Van Lingen une dernière occasion de régaler. Deux, très exactement : sur la première, sa frappe du droit a frôlé le poteau (90+2) mais sur la deuxième, consécutive à une énième projection de Freire, l’ancien Rosportois a effacé son garde du corps et croisé du gauche (2-3, 90+5) pour éteindre définitivement un Richmond Park si peu rancunier qu’il en a applaudi les Dudelangeois à leur sortie de scène. Ces derniers peuvent dire merci à leur chef d’orchestre néerlandais.