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[Communales] Sanem : huit partis pour une commune


Le Kannercampus de Belvaux, une école avec une maison relais intégrée, est l’un des projets phares de la dernière mandature. (Photo : tania feller)

Pas de campagne à couteaux tirés pour l’instant. À Sanem, les divergences ne se veulent pas trop flagrantes. Mais pas moins de huit partis se présentent.

Exception faite d’un interlude CSV à partir de la fin des années 1990, le LSAP a toujours dominé les élections communales à Sanem et depuis trois mandats, malgré une perte de vitesse notable, le bourgmestre demeure socialiste. La dernière en date : Simone Asselborn-Bintz, catapultée il y a trois ans à la tête de la commune, en pleine pandémie, après le départ de Georges Engel (qui avait souhaité se consacrer pleinement à ses fonctions de député et de chef de fraction, avant de devenir ministre du Travail), et bien décidée à rempiler.

Mais cette année, pas moins de sept partis sont prêts à défier la candidate sortante : hormis le KPL qui s’est retiré du jeu pour ces communales 2023, tous les partis sont représentés, même le tout jeune Fokus, présent sur trois communes seulement du pays. «Si le collège échevinal en place avait tout bien fait, il n’y aurait pas autant de partis qui se présentent», tacle gentiment Yannick Civéra, l’un des colistiers de Fokus, qui reproche à la coalition de «s’être endormie» et à l’opposition de ne pas vraiment faire son travail.

Pourtant, les dissensions ne semblent pas grandes à entendre les différents candidats, à l’instar de la candidate DP, Patricia Braun : «On peut toujours rouspéter, on peut toujours faire mieux, mais ce sont des détails. Il faut être honnête, ici, on fonctionne bien ensemble.»

Tous s’accordent ainsi à reconnaître le travail mené par la coalition LSAP-CSV en matière d’éducation, sujet cher à Simone Asselborn-Bintz et à son échevine Nathalie Morgenthaler (CSV). Le collège peut en effet se targuer d’avoir réalisé un Kannercampus à Belval, une école avec maison relais intégrée d’une capacité de 650 élèves, et d’avoir lancé la construction d’une nouvelle maison relais à Soleuvre, l’une des quatre localités de la commune. «Un SEA (NDLR : Service d’éducation et d’accueil pour les enfants) va également être prochainement construit à Sanem ainsi qu’un grand campus au Chemin rouge au cours du prochain mandat. Nous avons établi un master plan Éducation 2035 pour évaluer les besoins à long terme, ce qui nous a permis de voir qu’il fallait des bâtiments hybrides», se félicite Simone Asselborn-Bintz. La volonté de sécuriser les abords des écoles avec des zones limitées à 30 km/h semble aussi faire l’unanimité.

«On est une commune où on peut bien vivre, de 0 à 99 ans!», s’enorgueillit la bourgmestre-députée : «À Sanem, nous avons trois crèches communales (en plus des privées), un précoce qui fonctionne toute la semaine, des écoles bien sûr, des maisons de jeunes et une maison de retraite gérée par la commune.»

Plus de participation citoyenne

Là où le bât blesse peut-être, ce serait du côté de la mobilité, notamment pour mieux relier les quatre localités, ainsi que du logement abordable. La sixième commune du pays (18 300 habitants environ) «manque d’activisme» en la matière, déplore le candidat déi gréng Serge Faber, pour qui la question est une priorité de campagne. «La commune a très peu investi d’elle-même, son parc immobilier est très limité. Elle devrait se positionner dès que l’opportunité se présente pour acheter des maisons ou des appartements», estime-t-il. Même constat pour déi Lénk, le premier parti d’opposition : «La commune devrait investir dans le logement abordable, et procéder au développement elle-même», argue Jos Piscitelli. Sans pour autant céder au bétonnage à tout va, mettent en garde tous les candidats, la ville de Sanem manquant déjà cruellement d’espaces verts.

Mais surtout, les adversaires du collège échevinal sortant dénoncent un manque de participation citoyenne. «Informer n’est pas impliquer», résume le candidat déi Lénk. «Il faut plus expliquer les raisons des chantiers en cours afin qu’ils soient mieux acceptés par la population, par exemple les travaux de canalisations actuels, mais aussi impliquer la population en amont des projets.» «Plus de démocratie directe et de participation des citoyens, via des référendums», réclame l’ADR.

«On cherche à attirer les gens, mais c’est dur de les faire participer. Les Luxembourgeois ne participent pas comme les habitants des pays nordiques. Il y a une éducation à la participation citoyenne à mener. C’est vrai que c’est important pour connaître les besoins réels des administrés», se défend Simone Asselborn-Bintz.

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