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Communales : encore un mois pour faire un choix


Aux élections communales de 2017, le CSV est sorti des urnes en tête. (Photo : archives lq/isabella finzi)

Dans exactement un mois, le 11 juin, auront lieu les élections communales. Ce sont 3 847 candidats qui vont chercher à décrocher un des 1 121 mandats. La campagne officielle va débuter ce lundi 15 mai.

La Journée de l’Europe, jour férié depuis 2019 au Luxembourg, n’aura pas été de tout repos pour de nombreux candidats aux élections communales du 11 juin. Sur les réseaux sociaux, on pouvait découvrir la préparation des panneaux qui vont fleurir par centaines à partir de samedi au bord des routes du pays. Sur les affiches, des aspirants tout souriants vont vous charmer au fil des kilomètres. La campagne électorale officielle va démarrer lundi.

Quels sont les tenants et les aboutissants de ce premier scrutin d’une année politique particulière, avec les élections législatives qui auront lieu le 8 octobre ?

1 121 mandats à décrocher

Le compte à rebours est enclenché pour les 3 847 candidats (1 483 femmes et 2 364 hommes) qui tenteront dans un mois de décrocher un des 1 121 mandats communaux à pourvoir. La très grande majorité des candidats sont luxembourgeois (90,15 %). Seuls 379 postulants sont des résidents étrangers (9,85 %).

Un peu plus de 50 000 non-Luxembourgeois se sont inscrits sur les listes électorales pour participer au scrutin. Il s’agit d’un cinquième de la population étrangère éligible (50 084 citoyens).

En 2017, le taux de participation global aux communales était de 87,23 %.

Des partis chevronnés et plusieurs nouveaux venus

Le passage de 46 à 56 communes à scrutin proportionnel viendra rebattre les cartes entre les partis. Traditionnellement, les quatre «grands» (DP, LSAP, déi gréng et CSV) sont les formations les plus solidement ancrées dans le paysage politique national. Aucune de ces formations n’a cependant réussi à présenter des listes dans les 56 communes. Le DP arrive en tête avec 47 listes, suivi du CSV (45), du LSAP (39) et de déi gréng (36).

Parmi les trois autres partis représentés à la Chambre, les pirates sont ceux qui ont réussi à faire le plus grand bond en avant. Ils ont réussi à compléter 13 listes, contre 6 en 2017. Derrière suivent l’ADR (11, +1) et déi Lénk (7, +1).

Fokus, le nouveau parti de l’ex-président du CSV Frank Engel, se présentera à Luxembourg, Differdange et Sanem. Le Parti communiste (KPL), qui siège dans la majorité à Rumelange, s’élancera également à Esch-sur-Alzette et Differdange.

Déi Konservativ, le parti de l’ex-membre de l’ADR Joé Thein, dispose de listes à Pétange et Differdange.

Le dernier parti en lice est Mir d’Vollek, issu du mouvement des covidosceptiques. Il se limitera à une liste à Luxembourg.

Le CSV veut rester numéro un

En 2017, le Parti chrétien-social avait réussi à détrôner le LSAP comme premier parti sorti des urnes. Le CSV présentera des listes dans 45 des 56 grandes communes, qui votent sur la base de la représentation proportionnelle (plusieurs listes de partis ou citoyennes). Si le DP arrive en tête avec 47 listes (658 candidats), le CSV compte le plus grand nombre de candidats (696), y compris ceux qui se présentent dans les 46 petites communes, où l’on vote d’après le système de la majorité relative (candidats individuels).

Le LSAP se présente dans 39 des 56 grandes communes, suivi par déi gréng (36 listes), le Parti pirate (13 listes), l’ADR (11 listes), déi Lénk (7 listes), le KPL (3 listes), Fokus (3 listes), Déi Konservativ (2 listes) et Mir d’Vollek (1 liste).

Le CSV compte 42 bourgmestres sortants, contre 10 pour le LSAP, 5 pour le DP et un seul pour déi gréng.

Les numéros de liste à retenir

Les quatre grands partis se sont vu attribuer des numéros de liste fixes à la fois pour les communales et les législatives. La liste 1 est pour le LSAP, la liste 2 pour le DP, la liste 3 pour déi gréng et la liste 4 pour le CSV.

À Luxembourg, cinq autres partis se sont vu attribuer un numéro fixe : déi Lénk (liste 5), ADR (liste 6), Parti pirate (liste 7), Mir d’Vollek (liste 8) et Fokus (liste 9).

Dans toutes les autres communes à scrutin proportionnel, les «petits» partis auront droit à un tirage au sort individuel.

Les députés en force

Parmi les candidats en lice pour les élections communales, on retrouve 43 des 60 élus siégeant actuellement à la Chambre des députés, dont plusieurs bourgmestres qui vont tenter de prolonger leur mandat. Il s’agit de Lydie Polfer (DP, Luxembourg), Simone Asselborn-Bintz (LSAP, Sanem), Dan Biancalana (LSAP, Dudelange), Gilles Roth (CSV, Mamer), Emile Eicher (CSV, Clervaux), Félix Eischen (CSV, Kehlen), Léon Gloden (CSV, Grevenmacher), Marc Lies (CSV, Hesperange), Georges Mischo (CSV, Esch-sur-Alzette), Jean-Paul Schaaf (CSV, Ettelbruck) et Michel Wolter (CSV, Käerjeng).

Aly Kaes (CSV, Tandel) ne se représentera pas.

Lire aussi l’édito de Laurent Duraisin

Un pas en avant

Les yeux rivés sur Luxembourg et Esch

Lydie Polfer, la députée-maire de Luxembourg, défendra son siège de bourgmestre contre le député-échevin Serge Wilmes (CSV) et le député-conseiller François Benoy (déi gréng). Le LSAP se présente avec une double tête de liste composée par Maxime Miltgen et Gabriel Boisante.

À Esch-sur-Alzette, Georges Mischo (CSV) s’est fixé comme objectif de se maintenir à la tête de la commune, après avoir créé la surprise en 2017 en écartant le LSAP du pouvoir. Le camp socialiste a renouvelé ses rangs avec en tête de liste le conseiller Steve Faltz.

Un indicateur pour les législatives?

Aussi bien les listes de candidats que les programmes électoraux définitifs pour les législatives seront scellés seulement après les élections communales. Tous les partis espèrent profiter de l’élan du premier scrutin de l’année. Mais les futures coalitions sur le plan local pourraient-elles être des indicateurs pour la prochaine majorité gouvernementale? Au plus tard le 1er septembre, les conseils communaux renouvelés devront être en place.

Depuis 2017, la capitale est dirigée par une coalition DP-CSV. À Esch-sur-Alzette, le CSV s’est allié au DP et à déi gréng. À Differdange, déi gréng et CSV forment une majorité. À Dudelange, le LSAP possède une majorité absolue.

Bref, les dés sont loin d’être jetés, à un mois des communales et à cinq mois des législatives.

Six bourgmestres seront désignés sans vote

Il s’agit d’une des bizarreries du système électoral luxembourgeois. Dans six communes à majorité relative, les électeurs ne seront pas appelés aux urnes en raison d’un nombre de candidats qui ne dépasse pas celui des mandats à pourvoir. Les citoyens de Bourscheid, Nommern, Stadtbredimus, Vichten, Weiler-la-Tour et Winseler devront, donc, se contenter d’un conseil communal élu d’office. Ils n’auront également pas la possibilité d’établir par leurs votes une hiérarchie des candidats qui se présentent. Par conséquent, il reviendra aux candidats de désigner entre eux qui occupera le siège de bourgmestre et les postes d’échevin et de conseiller.

À Stadtbredimus, seul un conseiller communal sortant se représente. Le bourgmestre Marco Albert va tirer sa révérence. Dans les cinq autres communes, les bourgmestres sortants figurent sur la liste de candidats : Annie Nickels-Theis à Bourscheid, Luc Reding à Vichten, Vincent Reding à Weiler-la-Tour, Romain Schneider à Winseler et Franco Campana à Nommern.

S’il est confirmé, ce dernier sera rapidement confronté à des élections complémentaires. Seuls sept candidats se sont, en effet, inscrits sur la liste alors que le conseil communal est composé de neuf membres. Les deux sièges manquants seront, a priori, distribués cet automne.

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