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[Communales] Stadtbredimus privée d’élections


La commune de Stadtbredimus se passera des urnes. L’ancienne équipe a quasiment disparu et de nouveaux venus ont pris les postes sans la moindre élection.  (photo Hervé Montaigu)

Comme cinq autres communes dans le pays, Stadtbredimus ne connaîtra pas de dimanche électoral, faute de candidats en nombre suffisant. Même Octavie Modert n’en voulait plus.

À Stadtbredimus, les électeurs seront tranquilles le jour de la fête des Mères, qui coïncide cette année avec les communales. Il y a six ans, ils avaient clairement désigné, au nombre de voix, l’ancienne ministre et actuelle députée Octavie Modert comme future bourgmestre. La candidate qui habite le village annexe de Greiveldange se voyait déjà dans le fauteuil quand ses colistiers lui ont donné une douche froide.

Dans cette commune au scrutin majoritaire, à la surprise générale, Octavie Modert n’est pas parvenue à obtenir la majorité des suffrages lors du vote de désignation du futur bourgmestre. La moitié de ses colistiers l’ont lâchée pour aboutir à un vote de quatre voix pour et quatre voix contre. Il fallait voter une seconde fois, mais la députée chrétienne-sociale de l’est a jeté l’éponge. Elle décidera d’occuper un poste de conseillère pendant la dernière mandature en jurant de ne plus se faire avoir.

Résultat : elle ne s’est pas représentée cette année et à Stadtbredimus, peu de candidats ont répondu à l’appel. Pas assez en tout cas pour dépasser le nombre de neuf candidats, ce qui a pour conséquence que les élections n’auront pas lieu alors que la quasi-totalité de l’ancien conseil a disparu sauf deux noms qui subsistent sur le relevé des personnes élues aux élections communales du 11 juin 2023, publié le 12 avril dernier sans passer par les urnes. La loi électorale le veut ainsi.

Pas d’étonnement

Le maire sortant, Marco Albert, arrivé deuxième derrière Octavie Modert pour finalement lui griller la priorité, ne se représente plus. Le seul élu qui reste de l’ancienne équipe, Robert Beissel, désigné bourgmestre, était arrivé huitième sur la liste. Un autre qui n’a jamais été élu sur la liste fait son entrée d’office, au conseil communal cette fois.

Pendant quasiment deux ans, le maire a prié Octavie Modert de se présenter sur sa liste. Le soir des élections en 2017, il est arrivé deuxième avec seulement 27 voix d’écart. Même s’il se disait prêt à céder sa place, il devait admettre que les électeurs n’avaient pas sanctionné son travail et le sollicitaient une seconde fois.

Ce cafouillage a suffi à refroidir les ardeurs de la députée. «Ils n’ont pas voulu de moi comme bourgmestre, j’ai donc ajusté mes priorités. Ceux qui ne voulaient pas d’un autre comme bourgmestre doivent prendre leurs responsabilités et se représenter aux élections communales», estime aujourd’hui Octavie Modert. Elle n’est pas étonnée de la tournure des choses à Stadtbredimus ni du fait qu’il a été impossible de trouver plus de neuf candidats dans la localité. «Les gens ont été démotivés sans doute. Le conseil communal n’a pas eu beaucoup d’informations et ce manque de transparence a eu un effet négatif», déclare-t-elle.

Elle siège aujourd’hui au Conseil de l’Europe, est présidente adjointe d’une commission parlementaire et n’avait pas envie de batailler pour sa commune.

Voter quand même

Pour les électeurs, cette situation est plutôt navrante. «Si Octavie Modert se représentait, elle serait bourgmestre à coup sûr», nous affirme Jean-Paul (prénom modifié), un habitant de la localité. Il sait que l’ancienne équipe n’a pas eu la vie facile et se plaignait de l’ingratitude des électeurs et de la complexité des dossiers. La dure vie d’élu local, en somme.

«C’est très frustrant de ne pas aller voter», poursuit Jean-Paul. «On est mis devant le fait accompli et c’est un peu de notre faute aussi, car on n’avait qu’à se présenter», observe l’électeur très justement. «C’est une situation qui ne fait plaisir à personne, tout le monde est un peu désolé», affirme-t-il. Français de nationalité, il s’est inscrit sur les listes électorales et se retrouve privé d’isoloir.

«On aurait dû aller voter quand même, ne serait-ce que pour désigner le maire, ce serait plus juste, ou au moins pouvoir donner des indications pour choisir le bourgmestre», estime-t-il encore.

Rappelons encore que dans six communes du pays, les électeurs ne sont pas appelés aux urnes étant donné que le nombre de candidats ne dépasse pas celui des mandats à pourvoir au conseil communal : il s’agit des communes de Bourscheid, Nommern, Stadtbredimus, Vichten, Weiler-la-Tour et Winseler.

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