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Collecte de vêtements : «Tout l’argent revient au Grand-Duché»


Chaque jour, cinq équipes partent en tournée depuis Differdange dans tout le pays, soit 1 200 trajets par an. (photo AEHDL)

L’Aide aux enfants handicapés et défavorisés du Luxembourg lance sa grande collecte de printemps. Revendues au kilo, les fripes ont rapporté près de 250 000 euros l’an dernier.

Les conteneurs blancs de l’association sont bien connus du grand public puisqu’il y en a plus de 200 disséminés aux quatre coins du pays. À l’intérieur, chacun peut déposer ses vêtements, linge, sacs et chaussures usagés, qui seront ensuite ramassés, triés puis revendus par les équipes de l’Aide aux enfants handicapés et défavorisés du Luxembourg (AEHDL).

Et comme tous les ans au printemps, période propice au tri dans les foyers, l’ASBL lance, en parallèle de ses tournées habituelles, une vaste collecte dans 90 communes du 15 avril au 15 mai (les dates de ramassage près de chez vous seront communiquées sur le site web de l’association).

Au quotidien, un à deux semi-remorques partent pour l’étranger chargés de vêtements.

Il suffit de placer les vêtements à donner dans des sacs devant son domicile et les 14 salariés de l’association se chargent du reste : «Toute l’année, nos cinq équipes sillonnent les routes pour assurer le vidage de nos conteneurs, et lors de la collecte annuelle, elles passent dans les rues pour charger tous les sacs de textiles dans le camion», explique Martine Biever, secrétaire générale de l’AEHDL. «Un travail extrêmement physique», pointe-t-elle, qui nécessite parfois du renfort de la part de bénévoles.

Mais le jeu en vaut largement la chandelle, puisque ces dons – près de 1 500 tonnes de vêtements récupérés en 2023 ! – permettent de financer de nombreux projets au bénéfice d’enfants handicapés ou défavorisés au Luxembourg.

Distribution de 250 000 euros

Concrètement, une fois dans la remorque du camion, les sacs de vêtements sont acheminés vers un hall de stockage à Bascharage où ils sont soigneusement triés : «On sépare les sacs et les chaussures en cuir qui seront revendus plus cher», poursuit-elle. «Nous vendons tout le textile au kilo à nos clients à l’étranger, des acheteurs basés en Tunisie, en Italie, en Pologne, en République tchèque ou à Dubai.»

Les articles finissent sur le marché de la seconde main pour une partie, tandis que le reste est recyclé : «Les fibres textiles sont utilisées par exemple dans le revêtement des routes ou encore dans les sièges des voitures. On a un client qui envoie les cargaisons directement en Inde où les fripes sont recyclées à 100 % pour fabriquer de nouveaux vêtements.»

C’est ainsi que l’an dernier, ce circuit a rapporté près de 250 000 euros à l’association, qui les a distribués à neuf projets luxembourgeois scrupuleusement sélectionnés. «Chez nous, tout l’argent revient au Grand-Duché», lance fièrement Martine Biever. «Grâce à un appel à projets, on choisit lesquels on souhaite soutenir et on s’assure que les fonds sont bel et bien utilisés pour ce qui a été convenu. Des rapports sont établis et notre conseil effectue aussi des visites sur le terrain.»

Des projets concrets pour les plus fragiles

En 2023, parmi les nombreux projets qui ont reçu un financement entre 5 000 et 50 000 euros, figure celui porté par l’ASBL De Leederwon. Une intervention assistée par le cheval à des fins éducatives ou thérapeutiques, qui s’adresse aux personnes avec handicap mental ou physique, en particulier les enfants ayant des troubles d’apprentissage ou des difficultés de motricité.

Des équipements professionnels adaptés étaient nécessaires et ces achats ont pu se concrétiser grâce au soutien de l’AEHDL : «Nous avons pu voir les installations sur place il y a quelques jours», se félicite la secrétaire générale. Ce projet bénéficie entre autres aux enfants du Centre pour le développement moteur (CDM) à Strassen. Pendant toute l’année scolaire, des enfants avec handicap moteur se rendent à Betzdorf pour profiter de cette prise en charge novatrice.

Autre projet : celui de la Maison de jeunes River à Clausen, pour intégrer des adolescents présentant des déficiences au niveau de l’insertion dû à des comportements sociaux parfois inadaptés. À travers des ateliers d’escalade, d’upcycling, de musique ou de cuisine, ils apprennent à mieux fonctionner au sein d’un groupe et partagent des moments précieux de convivialité.

Les associations qui voudraient soumettre leurs idées ont jusqu’au 1er mai pour contacter l’AEHDL et peut-être faire partie des heureux élus en juillet prochain.

aehdl.lu

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