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Chambre correctionnelle : l’un fait planer, l’autre est suspecté de tentative de vol


Les affaires se sont succédé à la barre de la 13e chambre correctionnelle, vendredi. Nous en avons retenu deux. (Photo : archives lq/julien garroy)

L’un ne veut pas finir sa vie en prison et l’autre veut éviter d’y passer sa jeunesse. Ils s’y prennent très mal. Marc vend de la drogue et Menassel est suspecté de tentative de vol.

Marc n’a pas l’âge de l’emploi. À bientôt 58 ans, il dit vendre des stupéfiants pour mettre du beurre dans les épinards et arrondir sa petite retraite. Et ce, depuis au moins deux ans, comme en atteste un livre de compte retrouvé à son domicile par la police lors d’une perquisition le 12 juin dernier. Les agents ont également mis la main sur 1,3 kilogramme de haschisch, la même quantité de marijuana, 29 pilules d’ecstasy et 221 grammes de cocaïne. Des quantités qui permettent de conclure que le prévenu n’était pas un petit dealer occasionnel. «Elles donnent l’impression que votre commerce était florissant», a noté la présidente de la 13e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement vendredi matin.

Le prévenu a tenté une première parade : une certaine Ninette lui aurait laissé 900 grammes de haschisch en dépôt contre un prêt de 2 000 euros et un homme lui aurait déposé un kilogramme de marijuana au lieu des 100 grammes commandés. Puis une deuxième : «J’avais le haschisch à mon domicile, mais je n’avais pas de clients.» Elle ne convainc pas plus que la première, d’autant plus que Marc semble oublier la cocaïne et l’ecstasy. Sans compter que son passé joue contre lui. Le quinquagénaire a effectué dix ans de prison au cours de ces vingt dernières années pour purger des peines liées à la vente de stupéfiants.

Deux loyers à payer

Un informateur a «donné» le petit homme grisonnant aux policiers qui l’ont filé pendant la journée du 12 juin dernier et ont pu observer des rendez-vous et des ventes. Suffisamment de transactions pour procéder à une perquisition à son domicile. La représentante du parquet a précisé que Marc aussi avait été prévenu que la police était après lui le matin même, mais n’avait pas semblé inquiet outre mesure. Cette attitude est pour elle la preuve que Marc «ne peut pas faire autrement» et qu’il ne s’est pas uniquement lancé dans le trafic parce que, comme il l’a affirmé à la barre, il a deux loyers à payer pour deux logements différents sans en avoir les moyens.

Elle a estimé que l’importation de stupéfiants depuis la France, leur préparation, leur vente à une flopée de consommateurs retrouvés par les enquêteurs, ainsi que la détention pour autrui et le blanchiment pouvaient être retenus contre lui et a requis une peine de prison de 40 mois à son encontre. Il serait «difficile de passer l’éponge» face à de telles quantités de produits différents ainsi qu’à la durée du commerce et au casier judiciaire de Marc. Ce dernier avait indiqué ne pas souhaiter finir sa vie en prison et demandé une peine moins longue par le biais de son avocate.

Tentative de vol de collier

Menassel, jeune demandeur d’asile algérien de 19 ans, encourt quant à lui une peine de 15 mois de prison pour tentative de vol avec violence. Le 23 octobre dernier, vers 18 h, il aurait tenté de soustraire la chaîne en or d’une jeune homme qui s’avère être un policier à la place de la Constitution.

«Je passais un peu de temps avec deux amis quand il s’est mis à pleuvoir. Nous nous sommes réfugiés dans ma voiture. J’étais sur le point de fermer ma portière quand le prévenu est arrivé et m’a tendu la main pour me la serrer. De l’autre, il a tenté d’arracher ma chaîne», se souvient la victime présumée qui parvient à le faire lâcher prise. Le jeune homme prend alors la fuite, sa victime présumée sur ses talons, jusque dans la rue Notre Dame où il se fait rattraper. Le policier a conservé son collier, mais a perdu une bague de famille dans sa course.

«Il a claqué la portière sur ma main»

Menassel conteste les faits. À la barre de la 13e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg, il explique avoir voulu parler avec le policier qui avait, dit-il, provoqué sa copine. «Il lui a proposé de venir se protéger de la pluie dans sa voiture. Il ne doit pas parler à ma copine», poursuit-il. «Il a claqué la portière sur ma main.» Une version inédite des faits, selon la présidente. Le jeune homme n’aurait jamais évoqué la jeune femme avant et selon les témoins, il n’y avait pas de femme présente avec Menassel ce jour-là, mais d’autres jeunes hommes.

La représentante du parquet a estimé que la tentative de vol avec violence était donnée. Le jeune homme n’en serait pas à son coup d’essai. Il est déjà connu par la police pour des faits de vols de collier. Son avocat a demandé au tribunal de ne pas retenir la circonstance aggravante de violence – il n’y aurait pas de preuve formelle au dossier – et d’assortir la peine prononcée d’un sursis.

Les deux prononcés sont fixés au 26 janvier.

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