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Carton plein pour la première Pride Run de Luxembourg ! 

La première Pride Run a eu lieu mercredi soir en plein cœur de la capitale. Plus de 1 500 coureurs étaient au rendez-vous : une première réussie, qui promet déjà un come-back l’an prochain.

 

Un véritable arc-en-ciel a pris possession de la Cité judiciaire ce mercredi soir, malgré la pluie. Du jaune, du bleu, du rouge, du vert, impossible de manquer le raz-de-marée qu’a formé la toute première Pride Run organisée par la Ville de Luxembourg, en collaboration avec la banque ING.

Plus de 1 500 coureurs étaient présents pour courir 5 ou 10 kilomètres en plein cœur de la capitale, soit trois fois plus de participants que l’objectif initial fixé par les organisateurs. Ici, pas de chronomètre, pas de performance sportive extraordinaire, juste l’envie de partager et diffuser un message d’espoir et de vivre-ensemble.

«Nous sommes très fiers du succès de cette première édition. Plus de 40 entreprises du pays se sont déplacées, avec beaucoup de collaborateurs. Il y a des membres de la communauté LGBT qui n’attendaient que ça, mais on compte aussi pas mal d’alliés, qui sont là pour montrer leur soutien», se félicite Christophe Rahier, chargé du projet chez ING.

Dans la foule, en attendant le départ de la course, la frénésie se fait ressentir. Plusieurs stands sont tenus dans le village solidaire derrière la Cité judiciaire et sont drapés des couleurs LGBTQIA+. Tote-bags, éventails, pin’s, drapeaux, il y en a pour tous les goûts, afin de revendiquer fièrement son orientation.

 

Faire entendre sa voix

Enveloppée dans son drapeau pansexuel, Caterina observe avec impatience la foule s’amasser pour retirer les dossards. Italienne de 20 ans, elle est venue accompagnée de sa mère, Monica, qui voulait montrer son soutien à sa jeune fille.

«La situation est difficile en Italie… Nous ne pouvons pas aller à ce type d’événement là-bas», se désole-t-elle, expliquant que c’est elle qui a eu vent de cet événement et en a parlé à sa fille. «Je voulais faire ma part, faire entendre ma voix, ici, au Luxembourg. Parce que même si nous sommes plutôt privilégiés ici, il faut continuer à nous battre», explique la jeune femme.

Monica et Caterina, deux Italiennes installées au Luxembourg, voulaient faire entendre leurs voix à travers cette course. Photo : sophie wiessler

Un combat de tous les jours, même en 2023, qu’Anthony, homme transgenre de 22 ans, connaît bien. Alors que sa petite amie écrit «trans» en paillettes sur son bras, il prend quelques minutes pour nous expliquer son parcours.

S’il a été soutenu tout au long de sa transition par ses amis et quelques professeurs compréhensifs dans son école, le chemin est encore long. «Cela ne doit plus être un tabou. Notre condition a bien évolué, la transidentité n’est plus vue comme une maladie mentale, mais il y a encore du travail, notamment pour les termes adéquats à utiliser», explique-t-il, motivé à participer aussi pour l’aspect caritatif de l’événement.

Plus de 22 500 euros récoltés

En effet, les dons récoltés pour la course servent à mettre en place un projet d’inclusion dans le sport, en collaboration avec le centre LGBTQI+ La Cigale et Rosa Lëtzebuerg. «Le programme de la Pride Week est très varié, mais il manquait l’aspect sportif. Avec l’argent récolté ce soir, nous allons donc proposer des formations dans les clubs sportifs, auprès des coachs aussi, pour sensibiliser davantage à la cause LGBT, qui reste assez tabou dans ce milieu», détaille Laurent Boquet, membre du conseil d’administration de Rosa Lëtzebuerg.

Au total, ce sont plus de 22 500 euros de dons qui ont été récoltés via cette première Pride Run. Sans compter les donations extras, d’une valeur de «1 600 euros» environ, souligne Christophe Rahier, qui ajoute, avec un clin d’œil :

«Nous sommes en discussion avec la Ville pour mettre en place une deuxième édition l’an prochain. Là, c’était une manifestation pour tester un peu, prendre le pouls. Nous n’avons pas bloqué le trafic de la ville ni rien. Mais maintenant que nous avons planté la petite graine, on va la laisser pousser et voir plus grand pour l’an prochain !» Le rendez-vous est pris.