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Budget 2023 : vers un «office social numérique» ?


Max Hahn a décidé de placer son rapport sur le budget de l’État 2023 – le premier de la ministre Yuriko Backes (de dos, à d.) – sous le signe d’un meilleur vivre-ensemble en temps de crise. 

Le rapporteur du budget 2023, Max Hahn (DP), a émis, mardi, ses pistes de réflexion pour renforcer la cohésion sociale et la lutte contre la pauvreté. L’accès à la large panoplie d’aides est à simplifier, clame-t-il.

Il évoque un «voyage riche en apprentissages et rencontres» pour décrire sa mission de rapporteur. Mais au-delà de son ressenti personnel, Max Hahn (DP) dit espérer que le «budget de l’État pour 2023 va poser les jalons pour permettre au pays d’être demain mieux loti qu’il ne l’est encore aujourd’hui». «J’ai tenté de développer des pistes centrales pour renforcer le Luxembourg», ajoute l’élu.

Les priorités qui ressortent du rapport sont le logement, le climat et les aides sociales. Max Hahn dégage un fil rouge : «Le renforcement du pouvoir d’achat, l’équité sociale, l’inclusion de toutes les couches de la population et la lutte contre la pauvreté sont élémentaires pour renforcer le vivre-ensemble dans notre société.»

En cette période de crises multiples, le défi s’annonce énorme, aussi pour un pays comme le Luxembourg doté d’un «filet de protection sociale fort». Dans ce contexte, le rapporteur rappelle que 47 % des dépenses du budget 2023 sont consacrées aux prestations sociales, subsides, subventions et autres transferts sociaux. Pourtant, le risque de pauvreté guette toujours plus de 18 % de la population.

Max Hahn dresse le constat que de trop nombreux citoyens dans le besoin ne profitent pas de l’ensemble des aides existantes, que ce soit dans le domaine du logement, de l’énergie ou du revenu.

«Il est très important que les aides parviennent à ceux qui en ont besoin pour pouvoir vivre dignement. Disposer du meilleur système social du monde ne sert à rien si les personnes visées ne touchent pas les aides qui leur sont destinées», clame le rapporteur.

«Des bouleversements colossaux»

Avec le budget 2023, des aides supplémentaires seront introduites, dont le crédit d’impôt pour familles monoparentales qui est revu à la hausse de près de 1 000 euros. «Il nous faut concéder des efforts supplémentaires en termes de communication et d’information afin que les gens éligibles soient informés et demandent à obtenir les aides», souligne Max Hahn.

Il évoque un effort de communication plus ciblée. D’une manière plus globale, l’élu libéral recommande au gouvernement de créer «un office social numérique pour mieux venir en aide aux gens dans le besoin». Cette plateforme sera dotée d’un outil qui renseigne en un coup d’œil sur la large panoplie d’aides existantes et les critères d’éligibilité. Le calculateur en ligne de la Klima-Agence pourrait servir de modèle, avance le rapporteur.

Les moyens financiers pour continuer à aller de l’avant seraient présents. «Oui, le déficit est très important. Mais en temps de crise, il est non seulement acceptable de maintenir les dépenses élevées, mais il est surtout incontournable de le faire», insiste Max Hahn. Des adaptations fiscales, réclamées de toute part, ne sont cependant pas encore annoncées. Il faudra attendre le printemps et la clôture de l’exercice budgétaire 2022 pour être fixés.

«L’avenir commence aujourd’hui. Les décisions que nous prenons constituent les glissières de sécurité pour le vivre-ensemble de demain», lance encore l’élu libéral. Cette manière de penser serait d’autant plus importante que le monde «vit une décennie aux bouleversements colossaux. Il revient à nous tous d’assurer que le pays ressorte, comme à maintes reprises par le passé, renforcé de cette crise».

Le budget en bref

RECETTES Les recettes de l’administration centrale (État seul) doivent atteindre les 24,5 milliards d’euros en 2023.

DÉPENSES À l’opposé, se trouvent des dépenses chiffrées à 27,3 milliards.

DÉFICIT L’administration centrale affichera ainsi un déficit de 2,8 milliards d’euros. Quant à l’administration publique – qui englobe l’administration centrale, les communes et la sécurité sociale – le déficit budgétaire pour 2023 sera réduit à -1,8 milliard d’euros.

DETTE PUBLIQUE Fin 2023, la dette publique va pointer à 26,3 % du PIB, contre 22,4 % en 2019. Hors financement des mesures de crise (covid et énergie), l’endettement public du Luxembourg se situerait en 2023 à 19,7 % du PIB. À l’horizon 2026, la dette pourrait atteindre les 29,6 % du PIB (23,5 % hors mesures de crise).

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