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Brexit: la question épineuse de la frontière irlandaise


Le ministre des affaires étrangères irlandais, Simon Coveney (à gauche) à côté de son homologue britannique Boris Johnson, en novembre dernier. Coveney a exprimé ses craintes sur le retour de tensions à la frontière, vingt ans après la signature de l'accord de paix du Vendredi saint.(Photo : AFP)

Le vice Premier-ministre irlandais, Simon Coveney, a pressé dimanche le gouvernement britannique de tenir ses engagements sur la question de la frontière irlandaise dans les négociations du Brexit, déplorant des discussions « bloquées ».

« En décembre, nous avions un accord, signé par la Première ministre (britannique), qu’il n’y aurait pas d’infrastructure de contrôle à la frontière » entre la République d’Irlande, membre de l’UE, et la province britannique d’Irlande du Nord, a-t-il déclaré sur la BBC. « Nous demandons à ce que l’engagement clair qui a été pris par le gouvernement britannique soit tenu ».

« Il serait utile que le gouvernement britannique partage un consensus sur cette idée », a-t-il ajouté, pointant les divisions qui continuent à s’exprimer au sein du gouvernement de Theresa May.

Cet engagement implique selon lui de trouver « une solution politique permettant un alignement règlementaire ». Il a rejeté toute solution faisant appel à des moyens technologiques de contrôle (caméras, drones), estimant que cela « ne fonctionnera pas ».

Il a invité ses homologues britanniques à partager « une nouvelle réflexion sur cette négociation, pour dépasser la situation actuelle, qui est bloquée ». En cas d’absence de solution politique, il a exprimé ses craintes sur le retour de tensions à la frontière, vingt ans après la signature de l’accord de paix du Vendredi saint.

Deux scénarios

Alors que les négociations sur les conditions de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne butent encore sur plusieurs points, le gouvernement de Theresa May étudie actuellement deux scénarios.

L’un, dit de « facilitation maximale », serait une solution notamment technologique destinée à conserver la fluidité des échanges avec l’UE, qui représente près de la moitié du commerce extérieur britannique, mais impliquerait également des infrastructures aux frontières.

L’autre, qui a la faveur de Mme May, prendrait la forme d’un accord douanier dans lequel le Royaume-Uni percevrait les taxes douanières au nom de l’UE pour les biens transitant sur son territoire mais destinés au marché des 27, tout en appliquant ses propres taxes pour ceux destinés au pays.

Cette dernière option a été brocardée par le ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson, qui a dénoncé un « système fou » risquant de rendre « très, très difficile la conclusion d’accords de libre-échange » avec d’autres pays.

Il a été rejoint dimanche par le ministre de l’Environnement, Michael Gove, lui aussi favorable à une franche rupture avec l’UE, qui a critiqué l’option défendue par Theresa May. « Ce nouveau partenariat douanier a des défauts, et ils doivent être examinés », a-t-il estimé sur la BBC.

Il a mis en avant le fait qu' »aucun autre modèle comparable n’existe » à un tel accord douanier. « Cela pose de sérieuses questions sur la possibilité de le mettre en place dans les temps », a-t-il souligné.

Theresa May réunit une nouvelle fois mardi les membres de son gouvernement pour tenter d’élaborer une solution qui soit défendue par l’ensemble de l’exécutif.

Le Quotidien / AFP

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