[BGL Ligue] Le RFCU mise sur la promotion interne

Le Racing ne devrait pas recruter cet hiver. Un choix principalement dicté par sa volonté de relancer certains garçons en manque de rythme, de temps de jeu ou de confiance.

Les apparences peuvent parfois être trompeuses. Le Racing a beau avoir séjourné l’hiver dernier en Espagne, signé coup sur coup Andy Buch (ex-Differdange) et Edvin Muratovic (ex-F91) cet été, et s’offrir dès dimanche une semaine de stage en Turquie, le club de la capitale n’a pas les coudées aussi franches que d’aucuns voudraient le croire.

«Les gens pensent qu’on a des moyens démesurés, sourit son directeur sportif Ilies Haddadji, qui se voit régulièrement proposer des joueurs, comme les Folamen Gilson Delgado (désormais libre) ou Diogo Pimentel dernièrement. Mais on a une situation budgétaire très, très serrée.»

C’est pour cette raison notamment que le RFCU, qui a repris l’entraînement le 4 janvier, a renoncé pour son stage hivernal à l’Espagne, «top, mais assez chère», au profit de la Turquie, ses «prix avantageux», son climat et son expertise en la matière qui font d’elle une destination privilégiée par de nombreux clubs européens une fois la bise venue.

Sur place, les hommes de «Faz» Kuduzovic affronteront ainsi les Hongrois du Paksi SE et les Serbes du Mladost Lucani, respectivement 6^e (sur 12) et 12^e (sur 16) de leur ligue. C’est aussi en partie pour cette raison, mais surtout parce qu’il a «envie de faire confiance à l’interne», que le club de la capitale ne recrutera pas, «sauf gros pépin physique», cet hiver.

«Recruter, c’est bien quand on a vraiment un besoin, pose Iies Haddadji, mais on préfère miser sur nos jeunes ou capitaliser sur des éléments déjà présents, avec une bonne mentalité. Les garçons qui étaient blessés sont des recrues.» Au même titre que le milieu offensif Samy Kehli, qui a disputé début décembre à Ettelbruck son premier match de football depuis novembre 2019 et «avance bien».

Parce que le club misait beaucoup sur lui au sortir d’un exercice 2021/2022 qui l’avait vu planter 16 fois en BGL Ligue, et qu’il n’a clairement pas donné sa pleine mesure durant la phase aller (4 buts), Andy Buch, «qui veut prouver qu’il peut être titulaire voire jouer ensemble avec Muratovic», fait aussi d’une certaine manière partie des renforts internes auxquels le dirigeant fait allusion.

Comme Farid Ikene (22 ans), qui a dû digérer son retour du Danemark (il a évolué six mois en D2 à Jammerbugt, début 2022) et été utilisé avec parcimonie lors de la phase aller, ou Emmanuel Françoise, «qui a souvent fait la différence quand il est entré» mais n’a pas nécessairement, en dépit de son âge (35 ans), l’étoffe d’un joker.

Dans un secteur offensif déjà bien doté (N’Goma, Pokar, J. Simon, Françoise, Buch, Muratovic), la véritable recrue hivernale devrait toutefois se nommer Yannick Schaus. Auteur d’une «super prépa» l’été dernier, au point de commencer le match retour de Conference League à Belgrade contre les Serbes de Cukaricki fin juillet (4-0) et deux des cinq premières journées de BGL Ligue, l’international espoirs (22 ans) n’est pas épargné par les pépins physiques.

Freiné dans son élan par une blessure à l’épaule qui l’a tenu éloigné des terrains près de trois mois, l’ancien Dudelangeois et Pétangeois n’a, aux yeux d’Ilies Haddadji, besoin que d’«un petit déclic» pour enfin exploser. «Il va revenir et nous faire beaucoup de bien», prédit le directeur sportif, clair sur les ambitions du Racing après la trêve : «le podium», c’est-à-dire probablement la 3^e place vu le rythme du F91 et du Swift, et «défendre notre titre en Coupe». Accrocher l’Europe, quoi.