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[BGL Ligue] Desprez lutte contre ses boulettes


Que c’est difficile en ce moment, pour l’ancien gardien international français… (Photo : luis mangorrinha)

BGL LIGUE Le nouveau gardien du F91 continue d’être régulièrement impliqué dans des actions pas nettes qui coûtent des buts. Son staff demande de la patience.

La tête ratée de Dublin (2-3), celle qui s’est transformée en but gag contre son camp, aurait dû rester un dépucelage douloureux mais drolatique. Didier Desprez, 24 ans, avait reçu pour consigne d’anticiper les ballons en profondeur nombreux des joueurs de St. Patrick’s et il l’a bien fait tout le match. Mais de cela, on ne parle déjà plus puisque c’est ce coup de casque à la limite de sa surface de réparation, qui est parti à l’envers et a fini au fond de son but, que le public européen garde désormais en mémoire. Et qui a été vu des dizaines de milliers de fois sur les réseaux. «Toutes les fautes des gardiens sont surmédiatisées et il le sait», déplore Jay Shoffner, qui a dit directement à sa recrue qu’il était «derrière lui». On était alors fin juillet.

Aujourd’hui, il convient de se demander deux choses. Combien de fois, depuis, Shoffner a-t-il dû ressortir les mêmes mots au portier formé à Lens? Et cette tête n’était-elle pas finalement l’acte fondateur d’une crise de confiance monumentale pour un jeune gardien de 23 ans au CV pourtant très garni?

Car depuis, au-delà de parades qui prouvent sa qualité, mais aussi d’une prise de responsabilités assumée dans le jeu au pied («Il est clair qu’il a d’énormes qualités, notamment dans ce domaine», assure Jonathan Joubert), Desprez les multiplie. Il a notamment relâché un ballon anecdotique devant Martin-Suarez lors du match d’ouverture contre Wiltz. Sans conséquence puisque ses coéquipiers se sont imposés 3-1.

«Quand ça commence à parler, ce n’est jamais bon»

Mais deux points, voire trois, c’est ce que Dudelange a perdu contre le Fola le week-end dernier, sur des phases de jeu extrêmement douloureuses. Et voilà qu’on reparle déjà du gardien de but. Une erreur de communication fatale avec Kino Delorge, à son poteau sur corner pour le 2-1, puis une faute de main sur une frappe de loin sur le 3-1. Si on ne comprend pas comment le défenseur belge a pu s’effacer comme ça sur la première boulette (très partagée pour le coup), la seconde ne doit qu’à la volonté de Desprez de capter ce ballon compliqué plutôt que de le boxer. Ça commence à faire beaucoup et comme l’ultra-expérimenté Joubert le reconnaît, «quand ça commence à parler à droite à gauche, ça n’est jamais bon». Alors autant le reconnaître frontalement, il y a actuellement un problème Desprez au F91 et l’admettre permet au staff de mieux lutter contre le pourrissement de la situation.

«Il sait qu’il a commis des erreurs et il ne s’en cache pas. Il assume ses responsabilités et c’est déjà un bon signe. Cela veut dire qu’il grandit, pose Shoffner. Et n’oublions pas plusieurs choses : il a aussi réalisé de très gros arrêts dont on ne parle pas assez. Et il jouait encore en U20 français il y a peu (NDLR : en 2019). Et à Charleroi aussi. On ne joue pas dans ce genre d’équipes par hasard.» En cela, le technicien rejoint son responsable des gardiens.

Pourtant précoce et longtemps bien entouré

Mais Joubert sent-il ce garçon formé à Lens sur une pente glissante, psychologiquement parlant? «J’essaye de dédramatiser la situation quand on se voit. Mais j’apprends encore à le connaître. Je le sens serein mais maintenant, il faut le prouver sur le terrain. Parce que là, ça s’accumule.» Et Enzo Esposito, un numéro 2 qui a effectué toute la préparation dans la peau du numéro 1 avant que Desprez ne débarque à 48 heures du 1er tour de Conference League et ne le coiffe au poteau pour ses évidentes qualités dans le jeu aérien, lui… patiente. Son tour est-il venu après ce match raté contre le Fola et avant la venue du RFCU? Faut-il changer de portier pour que Desprez soit moins sous pression? Shoffner botte en touche, arguant que ce qui manque à son numéro 1, «c’est du rythme, d’enchaîner les matches». Voilà qui plaiderait pour une nouvelle chance supplémentaire malgré toutes les précédentes alertes. «C’est juste une période, assure le coach américain. Quand je le vois travailler, je sais qu’il va s’en sortir.»

Il serait étonnant, en effet, que le Français ne parvienne pas à s’en remettre. Après tout, il a déjà joué une saison complète en National 1 avec Drancy, à 19 ans seulement. A fait deux apparitions en Ligue 2 avec le Paris FC à 20 ans. S’est assis à quinze reprises sur le banc de Charleroi, en Jupiler Pro League, à 21. Et compte plus d’une dizaine de sélections en équipes de France jeunes avec des défenseurs comme Malang Sarr et Axel Disasi (Chelsea), Ibrahima Konaté (Liverpool), William Saliba (Arsenal) ou Dan-Axel Zagadou (Stuttgart). Quand on a dirigé pareils monstres, on doit pouvoir surmonter une mauvaise performance au Galgenberg…

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