Accueil | A la Une | [BGL Ligue] Bouché, symbole d’un Rosport qui prend «plaisir» à défendre

[BGL Ligue] Bouché, symbole d’un Rosport qui prend «plaisir» à défendre


Bouché et Rosport n’ont perdu qu’un seul de leurs cinq derniers matches : à Dudelange, où Sinani et le F91 avaient fait la différence dans les derniers instants (2-0). (Photo Luis Mangorrinha)

Dégoûté du foot en juillet, Yan Bouché a retrouvé le plaisir avec, mais aussi sans, le ballon au Victoria, coriace et performant depuis sa réorganisation tactique fin octobre.

Depuis deux semaines, quand il ne s’entraîne pas, Yan Bouché est en stage «dans l’enseignement». Une fois achevée cette immersion, fin février, le milieu offensif du Victoria Rosport aura le bagage suffisant pour «remplacer les enseignants malades, en école primaire».

Faut-il en conclure que le joueur passé en jeunes par Bielefeld (2014-2016) et Aix-la-Chapelle (2016/2017), puis par la réserve de Lille (2017-2019) et la saison passée par Mouscron et Jammerbugt (D2 danoise) a fait une croix sur ses rêves de professionnalisme, à bientôt 24 ans (il les fêtera le 19 mars)? Pas le moins du monde : «C’est toujours un projet, mais il faut être stable financièrement. Avec le foot et ce stage, je le suis, mais s’il y a un bon projet à l’étranger, j’irai.»

Pas sûr que la réponse aurait été la même en juillet quand, au sortir d’une pige de six mois au Jammerbugt FC conclue par une descente en D3, il a, malgré l’appui de Prohorizons Group (qui gère notamment les droits d’Omar Natami, Diogo Pimentel ou Farid Ikene, ses équipiers sur place, mais aussi d’Olivier et Vincent Thill ou de Gerson Rodrigues), trouvé porte close dans tous les clubs sondés au Danemark, où il se serait «bien vu rester», en Angleterre ou en Allemagne.

«J’ai un rôle important et ça me plaît»

«Personne ne me voulait vraiment, reconnaît-il. J’ai perdu l’envie de jouer au foot. Je ne savais pas quoi faire.» Heureusement, ses anciens potes de Grevenmacher (où il a débuté le foot), Gilles Feltes, «Michy» Bechtold, Kevin Marques ou Eric Brandenburger, savaient, eux : se relancer chez eux, à Rosport, loin du monde pro, loin aussi du haut de tableau de BGL Ligue, qu’il trustait avec le RFCU avant son départ infructueux pour Mouscron (aucune apparition en équipe A).

«Je suis reparti de zéro, admet l’ancien Racingman. Mais j’ai retrouvé le plaisir avec une bonne ambiance dans l’équipe, et beaucoup de temps de jeu et de responsabilités.» Mais aussi «beaucoup d’efforts défensifs, de courses pour fermer les espaces», des consignes inhérentes au statut du Victoria, barragiste à la trêve, et auxquelles le milieu offensif prend étonnamment goût.

Une mise en route difficile

«C’est vrai que je n’aime pas trop défendre, ce n’est pas le premier truc que je veux faire, sourit-il. Mais ici, j’apprends à le faire et à aimer le faire. C’est important de d’abord bien défendre, d’être bien en place, et je prends du plaisir car quand on a le ballon, dans ma position de n° 10, je dois le demander dans les espaces, me retourner, orienter le jeu, centrer… Je marque des buts, je fais des passes décisives, j’ai un rôle important et ça me plaît.»

Ce replacement dans l’axe, derrière la pointe (le plus souvent Sam Crowther) dans un 3-4-2-1 plus compact que le 4-3-3 initial (où il jouait ailier gauche), a marqué un tournant dans la première partie de saison rosportoise, après une mise en route difficile due notamment aux arrivées tardives au sein de l’effectif, dont la sienne début août.

«On est très compacts au milieu»

Depuis cette réorganisation, opérée fin octobre après la claque infligée par le Fola (4-1, 10e journée), l’équipe de Martin Forkel a engrangé 8 points et signé 3 clean sheets (plus une en Coupe à Mondercange, 0-2) en 6 journées (dont un 0-0 contre le Swift), après n’en avoir pris que 7 et concédé 2,4 buts par match en moyenne sur les 10 premières.

«Défensivement, on est bien, confirmait Bouché hier, au lendemain du nul vierge (0-0) obtenu contre Wiltz pour la reprise. C’est dur de jouer contre nous. On est très compacts au milieu, avec deux six et deux meneurs, et il y a encore les cinq de derrière. Ce système marche bien, il me plaît. On est plus à l’aise comme ça et moi aussi, car je participe plus au jeu.»

«J’ai encore une marge de progression»

Reste désormais au joueur formé à Grevenmacher à gagner, de son propre aveu, en constance, en lucidité, à s’améliorer dans la prise de décision et à gonfler ses stats, qui s’élèvent pour l’heure à 3 buts et 3 «assists», pour assurer à Rosport, plus barragiste depuis dimanche, un maintien direct auquel le meneur croit dur comme fer.

«J’ai encore une marge de progression cette saison, estime le n° 26 rosportois. Je me sens à 100 % physiquement mais statistiquement, pas encore. Là-dessus, il me reste une marche à gravir. Si on ne veut pas faire les barrages, il faut qu’on gagne des matches, que je sois décisif, alors en rigolant, j’ai dit aux gars que je marquerais 5 buts et que je ferais 4 passes décisives sur la phase retour.» Pour sûr, Gilles, Michy, Kevin et Eric l’ont pris très au sérieux. Pari tenu, alors?

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.