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Bénévolat au Luxembourg : convaincre toujours plus de monde


Les chiffres du rapport ont été présentés par Tommy Klein de TNS ILRES, ici en compagnie de Corinne Cahen, la ministre de la Famille et de l’Intégration, ainsi que d’Anne Daems, responsable bénévolat.  (photo Fabrizio Pizzolante)

Si une majorité de résidents sont déjà bénévoles, il est possible d’aller encore plus loin en allant chercher de nouveaux profils qui ne demandent qu’à s’engager.

Parmi les résidents du Luxembourg, 59 % affirment occuper une activité bénévole. C’est le résultat de l’étude menée fin 2021 par l’institut TNS ILRES auprès de 2 058 personnes âgées de 16 ans et plus. «Nous manquions de données sur le bénévolat, explique Tommy Klein de TNS ILRES. Le gouvernement a également souhaité mettre la priorité sur ce sujet.» Ces deux éléments ont conduit à la réalisation de cette enquête afin d’obtenir un état des lieux complet.

Parmi ces bénévoles, 33 % s’engagent de manière formelle et 47 % de manière informelle (voir encadré). Quelle que soit la nature de leur engagement, les volontaires y passent du temps : 55 % s’y consacrent au moins une fois par semaine. 26 % des bénévoles actifs de manière formelle le font une à plusieurs fois par mois contre 28 % pour ceux engagés de façon informelle.

Un engagement sur la durée

68 % des bénévoles occupent leur fonction depuis plus de 5 ans et près de la moitié depuis plus de 10 ans. «C’est un engagement qui se fait plutôt sur le long terme», note Tommy Klein. Mais la faible part de nouveaux bénévoles (9 % seulement donnent de leur temps depuis moins d’un an) pourrait laisser craindre un manque de renouvellement dans les effectifs. Les résidents non bénévoles sont pourtant 69 % à être prêts à se consacrer à une association ou une organisation. Mais encore faut-il en avoir les moyens…

La raison  du manque d’engagement est vite trouvée : le temps. 64 % des personnes ne peuvent s’engager faute de temps libre. 33 % souhaitent quant à elles se consacrer à leur famille et 29 % expliquent que l’occasion ne s’est jamais présentée. Le manque de temps est également ce qui a fait décrocher les anciens bénévoles. Si 30 % des résidents interrogés ont cessé de s’engager, c’est avant tout pour des contraintes de planning dans près de la moitié des cas. Une explication qui arrive loin devant les autres, les raisons familiales et professionnelles ne représentant respectivement que 26 % et 22 % des justifications évoquées.

Adapter l’offre de bénévolat

Anciens et non-bénévoles seraient pourtant nombreux à vouloir s’engager s’ils pouvaient se rendre plus disponibles. «Il faudrait adapter le bénévolat pour les personnes qui ont peu de temps, note Tommy Klein. Cela pourrait passer par le développement d’une offre plus ponctuelle.»

Il existe pourtant des congés spécifiques liés aux activités bénévoles (congés sportif, politique, jeunesse, de coopération au développement ou pour les volontaires des services de secours), mais ces derniers sont assez peu connus. Parmi les résidents, moins de la moité ont entendu parler de ces différents types de congés, en particulier chez les personnes qui ne se sont jamais engagées de leur vie.

Pour ceux qui les connaissent, ces congés bénéficient d’une excellente image. 62 % des résidents pensent qu’ils sont un bon moyen pour promouvoir l’activité bénévole et 68 % estiment qu’ils permettent d’améliorer l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

Cette méconnaissance à propos des congés est représentative du manque d’information sur le bénévolat en général. 46 % des résidents affirment être mal informés contre 26 % qui se disent bien informés. L’Agence du bénévolat au Luxembourg souffre du même manque de notoriété : seules 31 % des personnes interrogées en ont déjà entendu parler et, parmi elles, une grande majorité n’en connaissent que le nom.

De futurs axes sur lesquels il va falloir travailler pour aller chercher de nouveaux profils et revitaliser le vivier luxembourgeois. Des nouvelles têtes que les bénévoles actuels seront ravis d’accueillir : 40 % d’entre eux ont envie dans les prochaines années de transmettre leur savoir-faire aux autres.

Différentes manières de s’engager

L’institut TNS ILRES a choisi de différencier volontariat formel et informel. Le premier concerne l’engagement dans une association ou une organisation, que ce soit comme simple membre ou de manière plus poussée (engagement au sein des instances dirigeantes, tâches administratives ou manuelles…). Le second regroupe le temps consacré à une autre personne, que ce soit un voisin, un proche, une personne âgée… Largement plus répandu que le bénévolat formel, il peut prendre la forme de différents services comme les courses, le babysitting, le soutien aux personnes vulnérables, le ménage ou encore le jardinage. Face au manque de temps libre, ces actions sont souvent plébiscitées par les bénévoles par rapport à un engagement formel.

Le plaisir d’aider et d’être utile

Cela peut paraître logique, mais le bénévolat est avant tout un acte désintéressé. Il n’est pourtant pas rare que la personne reçoive une compensation. Ainsi, près d’un volontaire engagé de manière formelle sur 5 a déjà reçu de l’argent et, parmi eux, près de la moitié a reçu plus de 100 euros. Environ 9 % des bénévoles reconnaissent également avoir obtenu des avantages en nature comme une invitation au restaurant (4 %) ou une bouteille de vin (1 %); 5 % affirment en revanche avoir refusé ces petits cadeaux de remerciement.

La motivation première reste en effet l’activité en elle-même pour ce qu’elle apporte aux autres mais aussi à soi. 91 % des bénévoles affirment que c’est le fait d’aider d’autres personnes qui les a incités à s’engager. Pour 88 % d’entre eux, il est également important que l’activité procure un plaisir personnel. La dimension humaine occupe également une grande place pour 79 % des engagés qui souhaitent rencontrer d’autres gens. 60 % éprouvent de leur côté un plaisir à être utiles et près de la moitié des bénévoles ont le sentiment de changer (un peu) les choses.

Des bénévoles sportifs

S’il existe de nombreuses raisons pour s’engager, le sport reste l’un des principaux viviers de volontaires. Sur les 2 058 résidents interrogés, 32 % sont engagés dans ce domaine ou celui de l’activité physique. Parmi les tâches les plus courantes, la participation aux conseils d’administration ou à des réunions et les tâches manuelles occupent les premières places du classement.

Des activités que l’on retrouve également en tête chez les bénévoles dans le secteur de la culture et de la musique. Celui-ci attire de son côté 22 % des résidents, tandis que 18 % se tournent vers le social et 17 % s’engagent dans la vie scolaire et extrascolaire.

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