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[Basket] Max Flammang : l’homme de l’ombre


Ancien footballeur passionné de ski, Max Flammang est tombé dans le basket par hasard… en Nouvelle-Zélande pour le plus grand bonheur du T71.

Ce soir, l’équipe dames du T71 dispute, à Gorzow, en Pologne, son tout dernier match d’Eurocup. Si les joueuses n’ont, entre guillemets, à s’occuper que de faire leur job sur le parquet, c’est parce que dans l’ombre, on œuvre pour leur faciliter la tâche : «Mon job, c’est de décharger le coach de tout ce qui n’est pas sportif.»

En effet, au T71, c’est donc Max Flammang qui s’occupe de tout. Derrière sa barbe de trois jours et son grand sourire se cache un homme très occupé pendant l’Eurocup : «Le but, c’est d’être le plus pro possible pour qu’on n’ait rien à reprocher à un petit club comme le nôtre.»

À domicile, il est chargé du transport des équipes et des officiels, de leur hébergement, de trouver des restaurants qui acceptent de travailler tard, des hôtels avec une salle pour les séances vidéo… «Il y a même des équipes qui ont des doléances très particulières. Du genre, quel type de potimarron on doit utiliser, là ça va trop loin», sourit-il.

En déplacement, entre les meetings techniques, l’organisation des repas par rapport au programme sportif et la communication parfois compliquée avec ses homologues : «On a contacté les Polonais en août pour savoir dans quel hôtel on serait. On les a relancés plusieurs fois et à une semaine du match, on n’était toujours pas fixés», il ne chôme pas non plus.

Je dis toujours : laissez moi trois semaines pour me remettre et on est repartis!

L’expérience est épuisante : «C’est comme si tu avais un deuxième boulot à côté. Sauf que tu es bénévole. Et ça surprend tous mes confrères.» Mais gratifiante : «La plus belle des récompenses, c’est de voir que les filles se sentent bien. Un commissaire nous a dit que si notre salle était plus grande, on pourrait accueillir l’Euroligue messieurs, car l’organisation est top. Ça fait vraiment plaisir.»

Seulement, ça coûte très cher : «On nous a suggéré de faire une lettre à la FIBA Europe pour demander à ce que, par exemple, les petits clubs ne soient pas obligés de prendre à leur charge les frais des officiels. Ce serait toujours quelques milliers d’euros en moins à sortir!»

Même s’il est épuisé, Max Flammang est prêt en cas de nouvelle campagne d’Eurocup : «Je dis toujours : « Laissez-moi trois semaines pour me remettre et on est repartis!« »

Catherine Mreches, la capitaine dudelangeoise, loue son engagement : «Max, c’est un passionné. C’est génial pour nous d’avoir un team manager qui s’occupe de tout. Qui s’intéresse au basket féminin et avec qui on peut parler librement», se réjouit-elle.

Et dire que rien ne prédestinait ce pur Dudelangeois – «Avec toutefois une grosse tache puisque je suis né à Esch» – à se retrouver dans une salle de basket. Passionné de sport depuis sa plus tendre enfance, il a débuté par le foot «J’étais au premier entraînement du F91. J’ai joué comme défenseur jusqu’à 17 ans. Mon coach disait qu’avec moi, c’était soit la balle qui passait, soit l’adversaire. Mais pas les deux!»

Mais sa grande passion, c’est le ski : «Au début, on y allait une fois par an avec mes parents. Puis deux fois. Et puis plus souvent. À partir du mois de mars, je comptais les jours jusqu’à la prochaine fois où je pourrais skier.» Et c’est ainsi que dès qu’il a un peu de temps libre – si si, ça lui arrive –, celui qui se considère comme mi-Dudelangeois, mi-Suisse, file à Andermatt.

Le foot, OK, le ski, d’accord. Mais où est le basket?

Pour lui, la découverte de la balle orange est passée par… la Nouvelle-Zélande : «C’était à la fin des études en 2010, on n’avait pas d’argent, mais du temps. Alors avec un pote, on est partis là-bas. Dans une auberge de jeunesse à Wellington, je discute avec une Allemande qui m’apprend qu’il y a une autre Luxembourgeoise.» Il s’agit de Michèle Orban (NDLR : basketteuse internationale d’1,90 m). Le contact passe immédiatement, les deux se lient d’amitié. Et c’est ainsi qu’à son retour au Grand-Duché, il commence à aller la voir jouer. D’abord à Walferdange. Puis à Dudelange.

En deux ans et demi, je n’ai pas marqué un seul point

Il est ensuite invité par elle à fêter la victoire en Coupe en 2014 au Why Not, qui deviendra son repère : «Je me suis créé un nouveau groupe d’amis.»

De fil en aiguille, on lui propose de rejoindre le comité du club : «J’ai dit que je venais si le club créait une équipe C pour les gens qui veulent jouer sans pression.»

Deux jours plus tard, il est exaucé. Max deviendra l’un des pires joueurs de l’histoire du basket : «En deux ans et demi, je n’ai pas marqué un seul point. Une fois, j’ai eu deux lancers contre les Musel Pikes, mais je les ai ratés», rigole-t-il.

Et il intégrera le comité. D’abord comme chargé de la planification des rencontres. Et il y a deux ans, il a repris la fonction de team manager de l’équipe dames. On connaît la suite.

On aurait pu vous parler de ses multiples talents, notamment de cuisinier (n’allez pas lui parler de spaghetti carbonara avec de la crème ou de pizza hawaïenne : «Les ananas, c’est « no go!« »), du fan-club qu’il a lancé au Luxembourg pour soutenir la skieuse autrichienne de 25 ans Aline Danioth, d’Andermatt, qui se remet d’une quatrième rupture des ligaments croisés, de sa passion pour la ville de Detroit, dont il soutient notamment l’équipe de foot US des Lions, de sa rencontre avec Roger Federer dans un parc à New York («On l’a rencontré une première fois, il n’a pas voulu faire de photo, j’ai refait le tour à contresens pour le rencontrer à nouveau, nouvelle réponse négative et au bout de la troisième, il a accepté.») ou de sa tentative avortée avec Michael Johnson aux Jeux d’Athènes en 2004 : «Je me suis approché, son garde du corps a dit « non« . Et comme il était plus grand que moi, je n’ai pas insisté!», mais on n’a plus le temps. Max Flammang, un homme de l’ombre. Qui mérite d’en sortir !

En bref

Âgé de 37 ans, Max Flammang a eu mille vies. Après des études à Munich en mécanique, il s’est spécialisé dans la technologie de production et la planification. Ingénieur chez Goodyear puis Lux Control, il est depuis le mois de janvier, chef du service sécurité et santé au travail à la commune de Dudelange.

Ancien joueur de foot, passionné de ski dont il est également instructeur, il a rejoint par hasard le T71 en intégrant le comité. Et depuis deux ans, il est devenu team manager de l’équipe dames. Un boulot presque à plein temps, surtout en période de Coupe d’Europe.

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