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Avec Engel, le CSV choisit l’opposition sans tergiversation


Avec Frank Engel, le CSV a choisi l'opposition forte au gouvernement de la coalition (Photo : Fabrizio Pizzolante).

Il est le nouvel homme fort du Parti chrétien-social. Frank Engel, élu samedi lors du congrès national du parti à Moutfort, a davantage séduit les délégués qui lui ont donné 287 voix contre 245 pour Serge Wilmes, son seul concurrent.

Les deux candidats à la présidence, disposés à prendre la succession de Marc Spautz, avaient déjà eu l’occasion d’exposer leurs idées dans chaque circonscription et à huis clos. Samedi, après que chacun eut prononcé un discours d’une quinzaine de minutes, il était évident que deux styles allaient s’affronter dans les urnes. «Serge Wilmes nous a tenu un discours de fonctionnaire, alors que Frank Engel s’est montré comme une véritable bête politique», souffle un député qui ne cache pas sa préférence.
Si d’aucuns dans la salle avaient encore une hésitation, elle a certainement été balayée après la prestation de Frank Engel, qui dans son style plus virulent est apparu comme un futur chef capable de tenir tête à tout un gouvernement. Il a montré qu’il n’avait pas froid aux yeux et surtout, il a rappelé que le CSV devait se comporter comme un parti d’opposition. Il a parlé de choix politiques en avançant des propositions concrètes censées refléter la position du parti, alors que Serge Wilmes s’est surtout appuyé sur sa victoire aux élections communales en vantant la méthode du porte-à-porte et de la culture de discussion avec tous les membres du parti.
Les délégués ont eu l’impression de retrouver un peu de Juncker en Frank Engel, un personnage qui ne manque pas de charisme, réputé pour son intelligence et son franc- parler. Longtemps relégué dans l’aile droitière du CSV pour son appartenance au très conservateur cercle Bech, Frank Engel a eu de nombreuses occasions de montrer son profil humaniste depuis l’hémicycle du Parlement européen.

Ni intello ni académique

Le nouveau président compte donner aux électeurs de bonnes raisons de voter pour le CSV et pour y parvenir, s’associer étroitement aux jeunes chrétiens-sociaux. «Nous devons être un parti cool, dit-il, comme les pirates ou les verts.» Contrairement à Serge Wilmes qui se limite à vouloir associer tous les membres du parti, Frank Engel vise plus large et ne veut pas se contenter d’être «un parti juste pour nos membres», comme il le souligne.

Le désormais président du CSV a bien conscience que le parti «a besoin de relais», dans la société civile, il pense aux associations caritatives en particulier, aux syndicats aussi.
Le parti doit rester populaire, pas trop intellectuel ni académique, selon le souhait de Frank Engel qui plaide pour un langage aussi clair que les positions qu’il émet : une «logique fiscale» plus juste et équitable, «plus morale», surtout, au sein de l’Union européenne car «ce n’est pas pour rien qu’il y a des « gilets jaunes » dans la rue», lance-t-il. Pour le choix d’éducation des enfants, l’État n’a qu’à assurer les cotisations sociales des femmes qui décident d’élever leurs enfants comme alternative aux crèches gratuites. Quant à la digitalisation, au développement durable et à l’écologie, le CSV a besoin d’y apposer sa propre signature, insiste Frank Engel.

Geneviève Montaigu

 

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