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Henri Kox : «Augmenter la présence policière à Luxembourg, mais pas que»


Henri Kox et Alain Engelhardt, le directeur central stratégie et performance de la police grand-ducale, ont dressé un bilan élogieux du recrutement de policiers réalisé en trois phases.

Le ministre de la Sécurité intérieure, Henri Kox, a présenté jeudi le bilan du recrutement massif de 501 policiers entamé en 2019 afin d’assurer une présence policière accrue.

Le ministre de la Sécurité intérieure, Henri Kox, avait le sourire hier lors de la présentation de son bilan pour la police grand-ducale. Dans les locaux de l’école de police du Findel, le ministre déi gréng est revenu sur son travail au ministère depuis 2019 et un défi de taille : le recrutement d’effectifs supplémentaires. Quatre ans plus tard, Henri Kox s’est réjoui du travail réalisé. «C’est une mission accomplie», s’est-il réjoui, accompagné par Alain Engelhardt, directeur central stratégie et performance de la police grand-ducale. 

«En 2019, l’objectif était de 600 candidats policiers ainsi que 240 personnes dans le civil pour combler un manque.» Un recrutement extraordinaire a donc été mené sous formes de trois vagues successives aux mois de mai 2021, 2022 et 2023. L’opération a rencontré un certain succès, à l’image de la première phase de recrutement où 198 candidats ont été retenus sur 700 volontaires. Finalement, l’objectif de base a été dépassé, puisque, à ce jour, en tenant compte des arrivées diminuées des départs, il y a 501 policiers et 280 civils de plus par rapport à 2020 . Soit une hausse nette de 33 % par rapport aux 2  360 agents d’il y a trois ans et demi. «Pour nous, c’est un grand succès, mais qui sera vraiment concret quand tous les stagiaires seront définitivement sur le terrain» a réagi Alain Engelhardt.

«501 recrues, et demain encore plus»

Parmi les recrues des trois vagues, seule la moitié a terminé sa formation, d’une durée de deux à trois ans. Alors il faut encore attendre jusqu’au mois d’avril 2025 si l’on veut mesurer l’impact réel du recrutement extraordinaire sur le terrain. Une longue attente, tant la vague d’arrivées est attendue, selon le directeur central stratégie et performance de la police. «On constate que, dans notre situation, il y a un manque d’effectif et donc une surcharge dans certains commissariats et aussi dans la police judiciaire.» Formés à occuper les deux unités, les stagiaires diplômés seront donc polyvalents, prêts à aller «soit en commissariat, soit en unité de garde et d’appui, et ils seront placés selon les besoins et postes vacants».

Face à ce besoin urgent, une série d’adaptations a été réalisée au niveau du programme de formation, de l’équipement et des infrastructures. Le travail a notamment été modernisé grâce à «une dotation individuelle de smartphone avec des applications spécifiques». Par ailleurs, de nouvelles infrastructures ont dû être aménagées, à l’image des nouveaux locaux de l’école de police au Findel, dont la salle de sport.

Cette dynamique n’en est qu’à ses débuts, selon le plan du ministre : «Le développement des ressources et des infrastructures doit se faire dans la continuité pour permettre une croissance constante.» «Aujourd’hui, on peut déjà dire qu’il y a 501 recrues, et demain encore plus», a-t-il déclaré, sans compter les civils. En effet, en 2023 et 2024, les candidats non retenus auparavant pourront de nouveau tenter leur chance aux épreuves sportives, de langue ou de culture générale afin de pourvoir à 160 postes. Pour les infrastructures, la police grand-ducale compte notamment sur la construction du nouveau centre régional d’Esch, «mais d’autres projets sont en cours, comme le commissariat de Niederanven», a annoncé Alain Engelhardt.

«Il faut encore recruter»

Interrogé en fin de conférence sur la situation au quartier Gare de Luxembourg, en proie aux incivilités, le ministre a fait comprendre que cette politique de recrutement massif doit répondre aux critiques sur le manque de présence des policiers. «Ces dernières années, nous avons augmenté leur présence en fonction de l’effectif que nous avions, et c’est pour cela que nous avons fait ce recrutement : afin d’augmenter la présence policière à Luxembourg, mais pas que», a-t-il expliqué.

Avec un effectif actuel de 3 141 agents, le Grand-Duché compte un policier pour 260 habitants. Même si dans ce chiffre, policiers et civils sont confondus, ce ratio est «bon», mais ne doit pas cacher la réalité, selon Alain Engelhardt. «Même en tant que petit pays, il faut certainement plus de personnes vu les défis que l’on a à gérer», affirme le policier, en citant l’afflux quotidien de travailleurs frontaliers et la dimension de capitale européenne de Luxembourg. «Qu’importe le ratio, il faut encore recruter», lance-t-il, impatient de voir arriver la vague de recrues.