[Athlétisme] Mondiaux : Grethen en demi-finale!

Charel Grethen est le seul rescapé des trois Luxembourgeois engagés samedi dans la première journée des Mondiaux de Budapest. Le miler luxembourgeois se qualifie pour la demi-finale du 1500 m en terminant 4e de sa série et en s’offrant, au passage, son record de la saison avec un temps de 3’34″32.

C’est le rayon de soleil de cette première journée pour les athlètes grand-ducaux : Charel Grethen est en demi-finale. L’athlète grand-ducal arrivait pourtant à Budapest en étant seulement 100e meilleur performeur de la saison, avec un chrono au-delà de 3’36 ». «Mais, confiait-il avant de prendre le départ de ses seconds championnats du monde outdoor après Eugene l’an passé, je n’ai pas beaucoup couru. Je me suis bien entraîné, je sais que je vaux bien mieux que 3’36 ».» Bien vu! Auteur d’une course tactiquement parfaite, toujours aux avant-postes, Charel Grethen ne se laisse pas surprendre. Et c’est même en tête qu’il aborde la dernière ligne droite. Mais même si quelques adversaires le dépassent dans les derniers mètres, il a fait attention à bien faire partie des 6 premiers. En effet, contrairement à ce qui était le cas dans le passé avec des qualifiés à la place mais également au temps, c’est cette fois uniquement la place qui compte. Il boucle la ligne d’arrivée en quatrième position avec un très bon 3’34″32, son record de la saison pulvérisé. Il reste d’ailleurs sur trois meilleurs temps de suite puisqu’il a tour à tour couru en 3’36″24 aux championnats nationaux, en 3’36″06 à Bern le 4 août, alors qu’il redescendait d’une semaine de stage à St Moritz avant donc, d’abaisser encore sa marque ce samedi. De quoi aborder la demi-finale en pleine confiance. Il n’aura pas trop de le temps de gamberger puisque la demi, c’est dimanche. Et là encore la donne sera simple : il faudra se hisser parmi les six premiers pour valider son billet pour la finale, laquelle se tiendra mercredi.

Cette superbe performance permet de conclure en beauté une journée contrastée pour les athlètes grand-ducaux. En début d’après-midi, Vera Hoffmann, qui disputait pour la première fois les championnats du monde seniors outdoor, avait hérité d’une série infernale. Et logiquement, elle n’a pas pu se hisser parmi les six premières concurrentes. Venue pour n’avoir aucun regret, la compagne de Bob Bertemes, qui a terminé 12e en 4’09″76 repart avec un sentiment un peu mitigé : «Honnêtement je suis un peu déçue. Non pas de la place ou du chrono, qui est quand même pas mal. Mais j’aurais espéré me sentir plus fraîche. Plus compétitive. Et ça n’était pas le cas.» Elle a pu mesurer la distance qui la séparait -pour l’heure- des meilleures mondiales : «C’est un championnat du monde. Une nouvelle situation pour moi. Durant toute la saison, je n’ai pas souvent été dans des courses où les coureurs étaient sur un autre niveau. Et c’est quelque chose d’encore plus spécial sur le dernier tour. Pour le moment, je n’ai pas cette expérience, je ne suis pas encore capable de rivaliser. Je me suis sentie très lente sur le dernier tour. Donc je ne suis pas très contente pour le moment. Maintenant, si je regarde objectivement, ce n’est pas mal. Je fais encore un chrono sous les 4’10 ». L’année dernière, j’aurais pleuré de joie pour un tel temps!» Et de conclure : «J’aurais espéré avoir un meilleur sentiment en courant maintenant ça reste une très bonne expérience. Le stade et la piste sont excellents, à mon avis, on va assister à de sacrés chronos. Et me concernant, je me réjouis d’être ici, d’aller dans le stade pour encourager les autres Luxembourgeois. Et continuer d’apprendre. Et de voir tous les bons athlètes de plus près.» Il faut rappeler également que Vera Hoffmann était il y a une dizaine de jours à peine en Chine, où elle a décroché la médaille d’argent aux Universiades. Son compagnon, qui s’occupe depuis près d’un an de son entraînement, Bob Bertemes, reconnaît que la tâche était trop ardue : «C’est quand même un autre niveau. Mais c’est une expérience énorme pour elle.»

Triple échec pour Bertemes, terriblement frustré

De l’expérience, l’autre Bob Bertemes en a beaucoup. Et samedi matin, il rêvait de conclure en beauté ses derniers championnats du monde. Avant, il l’espère, d’achever sa belle carrière à Paris dans un an. Malheureusement, ça ne se passera pas comme espéré. Et c’est avec un triste triple zéro qu’il quitte la compétition dès les qualifications. Un triple échec qui a malheureusement une explication médicale. Alors qu’il restait sur une compétition avec un jet au-delà des 21 m, Bob Bertemes s’est à nouveau ressenti de la déchirure au mollet qui l’avait privé de Meeting de Diamond League en Suisse il y a quelques semaines : «Sur le dernier essai à l’échauffement j’ai un peu glissé. Mais j’ai quand même fait mon premier essai et là, crampe directe. À partir de ce moment, c’était très compliqué. J’ai essayé de relâcher le mollet pour quand même tourner mais ça n’a pas aidé.» Et de conclure, un peu dépité : «C’est vraiment frustrant. Je vais rentrer, repasser chez le docteur. Prendre du repos. Partir en vacances. Et on repartira pour une nouvelle saison. C’est la vie.»

Il ne sont donc plus que deux athlètes encore en lice. En plus de Charel Grethen, qui dispute ce dimanche sa demi-finale du 1500 m, Patrizia van der Weken fait également son entrée en piste ce dimanche. Elle sera engagée sur la 6e des 7 séries du 100 m. Juste entre l’Ivoirienne Marie-Josée Ta Lou, troisième meilleure performeuse mondiale de la saison (10″75) et la Jamaïcaine Shashalee Forbes qui a couru cette saison en 10″96. La Luxembourgeoise, sixième meilleure Européenne de la saison (11″02) devra prendre l’une des trois premières places ou réaliser l’un des trois meilleurs chronos pour valider son billet pour les demi-finales, le lendemain. Loin d’être évident. Mais au vu des forces en présence, c’est peut-être jouable. Réponse à partir de 12 h 45!

Romain Haas