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[Athlétisme] Bob Bertemes : « Quand j’ai vu 21 m, je me suis dit : parfait ! »


Le jeune luxembourgeois Bob Bertemes revient sur son incroyable performance de mardi, aux championnats européens, à Berlin (Photo : AP).

Le Luxembourgeois Bob Bertemes revient sur sa superbe performance lors de la finale du lancer du poids, mardi, dans le mythique stade olympique de Berlin. La barre des 21 mètres a été franchie, après seulement dix mois d’apprentissage de technique de rotation…

Avec un peu de recul, est-ce que vous parvenez à réaliser ce que vous avez fait?
Bob Bertemes : Honnêtement, pas franchement. On voulait lancer à 21 m cette saison, mardi ça a très bien marché. C’est vrai que c’est dur de réaliser que j’ai terminé sixième avec le record en prime.
Et tout cela alors que vous aviez raté vos qualifications?
Oui. C’était un problème de technique, j’étais trop ouvert, je n’avais pas de bonnes sensations. Pourtant, quand on a appris, avec mon coach, que la limite de qualification était fixée à 20,40 m, on était sûrs de faire ça. Mais finalement, j’ai dû me contenter de 19,70 m.
Dans quel état d’esprit étiez-vous après votre passage?
J’étais cinquième, j’avais un petit espoir. Je me suis dit qu’avec beaucoup de chance, ça pouvait passer. Mais clairement, je ne me sentais pas bien. J’avais un sentiment assez dégueu. Je me posais des questions, je me demandais « pourquoi maintenant ». C’était le stress total. Jusqu’au dernier lanceur. Mon coach m’a dit une fois que le Serbe était passé, que c’était bon. Je lui ai répondu que j’attendais le dernier gars. Et finalement, j’ai eu toute la chance du monde.

J’ai tout de suite trouvé la bonne sensation

Et 24 heures plus tard, vous arrachez tout! Comment vous l’expliquez?
Tout de suite après les qualifications, à la sortie du stade, mon coach m’a tout de suite montré mes fautes. Ensuite, on est allés manger, on a parlé cinq minutes de la compétition et je suis allé me reposer. Le lendemain, sur le stade d’échauffement, j’ai fait deux lancers et dès le premier, j’ai tout de suite trouvé la bonne sensation. J’ai senti que ça allait bien se passer.
Le fait d’évoluer dans le stade alors que les qualifications étaient en dehors, ça change les choses?
C’était vraiment énorme. C’est un superbe stade, qui te donne envie de lancer. Je me suis dit que c’était un nouveau jour, une nouvelle chance. J’avais juste envie de lancer loin. Et quand on a présenté David Storl, l’Allemand, c’était vraiment très impressionnant.
Et tout s’est bien passé?
Oui. Dès le premier jet, je me sentais bien. Le coach m’a dit de rester plus fermé, de tourner plus vite à gauche. J’effectue la rotation, je lance, je fais en sorte de rester dans le cercle et je vois le poids qui finit sur la ligne des 21 m. J’ai espéré que ce ne soit pas 20,99 qui apparaisse. Quand j’ai vu 21 m, je me suis dit : parfait!
Votre entraîneur devait être content?
Bien sûr. Il m’a dit : tu as réussi à lancer à 21 m à Berlin en finale! Ça donne confiance pour le futur!

Une bonne marge de progression

Vous nous rappelez comment vous avez rejoint Mannheim?
Lors de la Coupe d’Europe, j’ai parlé avec un lanceur de marteau de Malte. C’est lui qui m’a parlé de Mannheim et de son entraîneur, Khalid. Je l’ai contacté, on s’est parlé et tout est parti de là.
Et vous vous êtes totalement remis en question, notamment au niveau de votre technique, en passant à la rotation. Ce n’était pas un peu risqué?
Si bien sûr. J’avais toujours lancé en translation. Et en novembre, Khalid m’a proposé d’essayer une petite semaine. Il a mis au point différents modèles, j’ai trouvé ça sympa. Au bout d’une semaine, je lançais déjà très loin sans avoir aucune technique, simplement avec les jambes. Du coup, on a décidé de rester en rotation.
On imagine que vous avez une belle marge de progression?
Absolument. J’ai lu un article où un lanceur américain disait qu’il avait eu besoin de deux ans pour vraiment maîtriser la technique.
Pour aller à Rio, il fallait lancer à combien?
20,50 m. Mais on ne sait pas encore quelle sera la distance pour Tokyo.
Cette sixième place européenne et ces 21 m, ça va changer quelque chose?
Non. Peut-être que ça peut me permettre de rentrer dans des plus gros meetings, mais sinon c’est seulement pour le palmarès. Maintenant, il faut être stable et capable de lancer régulièrement à ces distances sur des grosses compétitions.
Votre saison est-elle terminée?
Non. Dans deux et trois semaines, j’ai encore des meetings en Allemagne. D’ailleurs, après avoir eu une journée off. Je reprends l’entraînement dès demain (NDLR : aujourd’hui).

Propos recueillis par Romain Haas

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