C’est une grève historique qui s’achève ce jeudi 21 décembre au Luxembourg : après 25 jours de combat, les salariés d’Ampacet ont obtenu gain de cause et ont signé un nouvel accord avec leur direction.
Le ministre du Travail, Georges Mischo, l’avait prédit il y a quelques jours, après des échanges entre la direction et le syndicat OGBL : un accord avec une nouvelle convention collective a été signé ce jeudi 21 décembre entre l’OGBL et la direction d’Ampacet, dans le conflit social qui opposait les salariés de l’entreprise à leur direction depuis mars dernier.
La grève a officiellement été levée après 25 jours (la plus longue depuis 1995) et les 75 salariés reprendront le travail après les fêtes, ont fait savoir les syndicats.
L’accord conclu prévoit tout d’abord le rétablissement intégral des dispositions de l’ancienne convention collective, qui avait été «résiliée unilatéralement par la direction il y a quelques semaines». Une résiliation qui avait constitué d’ailleurs l’élément déclencheur du mouvement de grève dans l’entreprise, le rétablissement des dispositions de l’ancienne convention collective constituant, une «condition sine qua non en vue de la signature d’un quelconque accord avec la direction».
Mais outre le rétablissement de l’ancienne convention collective (pour une durée de trois ans), un certain nombre d’améliorations ont également été trouvées pour les salariés : une revalorisation salariale substantielle, l’introduction d’une nouvelle grille salariale comprenant notamment un mécanisme d’avancement annuel quasiment automatique et le versement d’une prime unique de 600 euros en janvier 2024.
Ampacet assure aussi maintenir le versement intégral du 13ᵉ mois, ainsi qu’une garantie de paix sociale, assurant aux salariés ayant participé à la grève de ne pas faire désormais l’objet de représailles.
La «passivité du gouvernement»
Un épilogue heureux donc, après 25 jours de piquet de grève devant l’usine à Dudelange.
Dans son communiqué, l’OGBL tient à remercier «toutes les personnes et les organisations qui d’une manière ou d’une autre ont soutenu les salariés et leur syndicat au cours de cette lutte», mais ne manque pas de tacler le gouvernement, soulignant sa «passivité totale (…) tout au long de ce conflit, alors même que le modèle social luxembourgeois y était littéralement piétiné. (…) Hormis un appel à la reprise du dialogue social, les membres du gouvernement n’ont à aucun moment jugé bon d’intervenir.»
Une décision qui tombe en même temps que celle concernant le rachat du CargoCenter : là aussi, les salariés ont trouvé un accord avec leur direction, garantissant leurs emplois et acquis.