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Alphabétisation en français : des «retours positifs» 


Le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, lors de la conférence de presse sur le bilan de l’alphabétisation en français. (Photo : fabrizio pizzolante)

Le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, a présenté, ce mercredi, un premier bilan sur le projet pilote d’alphabétisation en français. Celui-ci avait été lancé à la rentrée scolaire 2022-2023.

Un premier bilan pour le projet d’alphabétisation en français. Mercredi, le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, a dressé un premier bilan sur le projet pilote de l’alphabétisation en français. Ce dernier avait été lancé à la rentrée scolaire 2022-2023. Quatre écoles de l’enseignement fondamental ont participé à ce projet test du ministère : l’une à Differdange (Uewerkuer), une deuxième à Dudelange (Deich), une troisième à Larochette (Fielser) et une quatrième à Schifflange (Nelly-Stein).

Derrière ce projet, l’objectif consiste à réduire les inégalités entre germanophones et non-germanophones. Pour rappel, en 2022-2023, 67,7 % des élèves de l’enseignement fondamental ne parlaient pas le luxembourgeois comme première langue dans leur famille. Un chiffre important lié à une population migratoire très conséquente au Grand-Duché.

Mais alors, comment ce dispositif fonctionne-t-il? Concrètement, à partir du cycle 1 de l’enseignement fondamental, les parents d’élèves peuvent opter pour l’apprentissage de l’écriture et de la langue en allemand ou en français. Si le cursus choisi est en français, l’apprentissage oral de l’allemand se fait à partir du cycle 2 et celui de l’écrit en première classe du cycle 3. Le rôle de la langue luxembourgeoise en tant que langue d’intégration reste, quant à lui, inchangé.

«L’alphabétisation est un moment clé»

Quid de cette initiative un an plus tard? Pour Luc Weis, directeur du Script (Service de coordination de la recherche et de l’innovation pédagogiques et technologiques), il est encore trop tôt pour dresser les premiers résultats et effets. «On voit plutôt des perceptions. Les deux enseignantes qui sont dans le projet ont constaté que les élèves s’ouvraient beaucoup plus tôt et communiquaient plus entre eux», explique-t-il. Des enfants plus épanouis qui réussissent à davantage échanger ensemble et non par groupes interposés. «Avant ce test, on voyait des groupes d’élèves séparés. Ceux qui ne parlaient pas allemand se sentaient un peu isolés, que ce soit dans la classe ou dans la cour. Avec ce dispositif, ils se sentent plus intégrés», observe le directeur du Script.

Des retours positifs en apprentissage de la langue, mais aussi des mathématiques. «Ils comprennent mieux, car l’enseignement en français est plus proche de leur langue maternelle», précise Luc Weis. Autre changement déjà notable, celui des devoirs. «Les parents nous disent qu’ils sont beaucoup plus à l’aise pour travailler avec leurs enfants. Car ils peuvent comprendre plus facilement les devoirs à domicile», assure-t-il.

Réduire les inégalités scolaires, mais aussi donner aux élèves les moyens de réussir et leur permettre de poursuivre potentiellement des études après le lycée. «L’alphabétisation est un moment clé qui pose les jalons pour un parcours scolaire réussi (…). C’est un élément important pour réduire les inégalités du système scolaire», a souligné le ministre Claude Meisch lors de la conférence de presse. «On veut améliorer le système actuel et donner une chance à ceux qui sont laissés derrière», ajoute Luc Weis.

Une généralisation au niveau national à partir de 2026-2027

Au total, douze élèves ont participé à ce projet test pour l’année scolaire 2022-2023. Pour la rentrée prochaine, ils seront 119 à rejoindre le cycle 2.1 dans les quatre établissements scolaires partenaires du dispositif. 53 d’entre eux suivront l’alphabétisation en français.

Le gouvernement luxembourgeois souhaiterait, à l’horizon 2026-2027, élargir à l’ensemble du pays cette possibilité d’apprentissage (uniquement pour le cycle C1.2). «On aura des informations plus précises sur les performances des élèves et il sera alors possible de voir ce qui marche ou ne marche pas», conclut Luc Weis. Les premiers résultats sont d’ores et déjà prévus pour 2024. Un bilan intermédiaire sera de nouveau présenté en 2026. La généralisation à tous les cycles est annoncée pour 2032-2033, à moins que le projet gouvernemental ne soit abandonné d’ici là. 

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