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Alex Bodry, futur Sage : «J’ai envie de faire autre chose»


Alex Bodry va passer la main au député-maire de Sanem, Georges Engel (Photo Julien Garroy)

Engagé en politique depuis 1984, Alex Bodry vient de vivre ses dernières séances publique à la Chambre. Sauf imprévu, le député socialiste sera désigné ce vendredi comme candidat pour intégrer le Conseil d’État.

«À l’étranger certaines carrières ne font que commencer à 61 ans. Je serais presque encore trop jeune pour postuler au poste de président des États-Unis», rigole Alex Bodry. Mais après une carrière politique longue de plus de 35 ans, on peut penser à faire un pas de côté».

Sa décision est prise. Élu une première fois à la Chambre en 1984, Alex Bodry va quitter la vie politique pour rejoindre le Conseil d’État. «La Haute Corporation n’est pas destinée à faire de la politique politicienne, mais elle reste un organe politique. Derrière des argumentations juridiques se cachent souvent des convictions politiques», précise toutefois le président sortant de la fraction du LSAP. «Mais il est intéressant que les Sages cherchent toujours à trouver un consensus. Cela me rappelle le travail à la commission des Institutions. Je suis content de pouvoir retrouver cette façon de travailler au Conseil d’État».

Avant de devenir Sage et donc de faire ses adieux comme politicien, la candidature d’Alex Bodry devra être retenue ce vendredi matin par le Conseil d’État, réuni en plénière. «Il revient au LSAP de proposer un candidat pour remplacer René Kollwelter, qui a démissionné avant la fin de son mandat, fixé à avril 2020. Le conseil général de mon parti a été unanime sur ma candidature. Il est bien possible que d’autres personnes postulent», indique l’ancien ministre (1989-1999). Il faudrait toutefois une énorme surprise pour voir Alex Bodry écarté. Dans la foulée, un règlement grand-ducal devra être pris. Le Conseil de gouvernement va le soumettre au Grand-Duc. «L’hypothèse de travail est que je quitte la Chambre à la mi-janvier pour être assermenté comme membre du Conseil d’État», détaille Alex Bodry.

Un concours de circonstances l’a finalement amené à postuler. «D’anciens conseillers du LSAP m’ont déjà approché il y a de longs mois pour savoir si j’étais intéressé d’intégrer le Conseil d’État. J’ai répondu par la négative. Mais ils m’ont invité à entamer une réflexion vu mon profil idéal comme politicien d’expérience et de juriste», introduit Alex Bodry. Sa réflexion aura pris du temps, mais «tout a fini par s’accélérer. J’ai donc été amené à me décider plus rapidement. Le travail politique, je l’ai toujours fait avec grand plaisir. Mais désormais, je suis prêt à lâcher. J’ai envie de faire autre chose».

«Renouveler notre personnel politique»

Il s’agit à la fois d’«une décision politique et strictement personnelle». «Je suis convaincu qu’il nous faut progressivement renouveler notre personnel politique et donc les visages qui représentent le LSAP vers l’extérieur», note Alex Bodry, avant d’enchaîner : «Je suis également content de pouvoir bénéficier de plus de temps libre, de pouvoir me consacrer à autre chose, le temps que la forme le permet encore».

Alex Bodry avoue toutefois que sa décision aurait été autre si la réforme globale de la Constitution était restée d’actualité. «J’aurais eu beaucoup de mal à prendre cette même décision. Mais en fin de compte, je suis content d’avoir réussi su négocier un accord pour sauvegarder l’essentiel des grandes idées de réforme, qui pourront être transposées dans le cadre de réformes ponctuelles de la Loi suprême».

Son héritage concernant les réformes des Institutions et de la Constitution est donc assurée. La proposition de loi sur la réforme du financement des partis, également préparée par Alex Bodry, devait encore être déposée cette semaine. Cela pourrait être un des premiers textes que le Conseil d’État aura à aviser avec Alex Bodry comme Sage. «Je ne pourrai cependant pas travailler sur le texte. Il est interdit d’aviser des propositions qu’on a soi-même signées», précise-t-il. Mais la boucle sera tout de même bouclée pour un politicien qui va laisser un trou. «On a tenté de me convaincre de rester. Des échos en provenance d’autres partis ont dit que j’allais manquer. Cela me fait plaisir, mais démontre aussi que c’est un bon moment pour partir. Je préfère moi-même arrêter ma carrière au lieu d’être forcé à le faire», conclut le futur Sage.

David Marques

Sanem : Engel sur le départ, Asselborn-Bintz en approche

Bien avant le départ annoncé d’Alex Bodry de la vie politique, le LSAP avait déjà annoncé que le député-maire de Sanem, Georges Engel, allait prendre la présidence de la fraction socialiste début 2020. La passation des pouvoirs sera effective le 6 janvier. Le poste de député d’Alex Bodry doit être repris par Simone Asselborn-Bintz, échevine à… Sanem, qui a déjà siégé entre avril et octobre 2018 à la Chambre.

Ce jeu de chaises musicales au Parlement va aussi avoir des répercussions sur Sanem. «Je vais mettre à profit les premiers mois de ma fonction de président de fraction pour évaluer la charge de travail. Mais je suppose fortement que cela sera tellement intense qu’il sera très compliqué d’allier mes deux mandats», confie Georges Engel. Le bourgmestre se dit décidé à mettre encore en place une série de choses afin d’assurer une continuité dans sa commune, qu’il dirige depuis 15 ans. Il ne souhaite cependant pas encore avancer de date pour sa décision, mais il n’exclut pas de quitter son poste de bourgmestre. «Si quelqu’un doit me succéder à Sanem, ce sera Simone Asselborn-Bintz», annonce toutefois Georges Engel.

Un commentaire

  1. Pour le parti socialiste,c’est le début de la fin.

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