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Alcool interdit au FC Mühlenbach : quelle histoire pour une bière !


On ne boira pas d'alcool autour de la main courante du stade Mathias-Mamer. Et cela pose des problèmes à certains. (photo Mélanie Maps)

L’annonce de Mühlenbach qu’il ne tolérerait pas d’alcool sur son stade Mathias-Mamer a déchaîné les passions, ces derniers jours.

« Chacun fait ce qu’il veut sur son terrain, il faut le respecter. Après tout, cela évite peut-être des problèmes. » Jean Cazzaro, le président de la Jeunesse, s’en fout. Il fait partie de la moitié de suiveurs de la DN confrontés à l’information qui dit que Mühlenbach ne vendra pas d’alcool et n’acceptera pas non plus qu’on en introduise autour de son terrain, qui part du principe que « chacun fait ce qu’il veut chez soi ».

L’autre moitié s’est beaucoup exprimée ces derniers temps sur les réseaux sociaux. À visage découvert ou pas. Vendredi, l’un des présidents de la DN nous a contactés pour nous demander : « Mais est-ce que c’est légal de fouiller les gens comme ils envisagent de le faire à l’entrée de leur stade ? Si c’est une société privée qui s’en charge, ça ne me dérangera pas trop, mais si c’est par une personne du club, là, oui, j’aurai des soucis à l’accepter. J’ai franchement du mal à m’imaginer qu’on va fouiller les sacs à dos au bord d’un terrain de DN pour trouver des bières .»

Mühlenbach fait énormément parler de lui. Et l’on se rend compte que la notion de liberté est une équation à plusieurs inconnues dès lors qu’on touche à ce qui ressemble à un droit inaliénable de consommer de l’alcool en marge des réunions sportives au pays. Semin Civovic, le président de Rodange, est dans la mouvance Cazzaro : « C’est leur choix, on respecte. On ira là-bas pour jouer au foot, le reste… ».

«Saucisse-bière, c’est culturel»

Mais à mi-chemin entre l’acceptation sans se poser de question et l’irritation voire la stigmatisation, il y a pas mal de nuances. Christian Strasser, président de l’US Mondorf énumère ainsi les réflexions de bon sens : « Je constate que si leur présidente (NDLR : Mersija Dragolovcanin ) estime que c’est aussi une question de ne pas avoir de « mecs bourrés » autour de la pelouse, je peux lui dire que nous n’avons jamais eu ce genre de problème au stade John-Grün. Deuxièmement, à chaque fois que nous avons l’occasion d’organiser un événement, nous nous arrangeons systématiquement pour offrir à tous l’occasion de pouvoir boire et manger ce qu’ils veulent. Avec ou sans alcool, avec ou sans porc. »

C’est dit de façon dépassionnée. Tous n’ont pas cette retenue. « Il s’agit de vivre et laisser vivre, enrage un président qui préfère garder l’anonymat pour ne pas envenimer le débat. Le fait de manger une saucisse et de boire une bière, chez nous, c’est culturel. Et comme la liberté de l’un s’arrête là où commence celle de l’autre, je me demande où on en est de l’intégration ! »

Tout le monde s’accorde en tout cas sur un point : cette histoire de restriction n’influera pas sur les chiffres de fréquentation du stade Mathias-Mamer. « Je ne me suis même pas posé la question de savoir si nous aurions moins de supporters qui nous suivraient », tempère Jean Cazzaro. « Nos supporters ne viennent pas sur un terrain de foot pour se saouler, cingle Tun Di Bari, le président d’Etzella. Je ne les incite pas à boire de l’alcool, mais je sais que de toute façon, ils seront là. »

Toute cette histoire perturbe les petites habitudes culturelles du milieu. L’un affirme que « la tolérance, ce n’est pas interdire », un autre balance s’en « foutre complètement » mais l’on ne peut s’empêcher de penser que les piques vont se multiplier autour de ce stade qui mènera une expérience unique au pays. « De l’hypocrisie », pour un dernier président. Un sujet passionnant pour tout le monde, surtout, on dirait…

Julien Mollereau

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