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Affaire Fillon : l’enquête élargie à des soupçons d’ « escroquerie aggravée »


L'affaire se corse pour François Fillon. (illustration AFP)

Après les révélations sur les costumes de luxe, l’enquête sur de possibles emplois fictifs qui a conduit à la mise en examen du candidat de la droite François Fillon s’élargit encore : elle vient d’être étendue à des soupçons d’ « escroquerie aggravée, faux et usage de faux ».

Comme l’a révélé Le Monde, le parquet national financier (PNF) a délivré aux juges d’instruction le 16 mars un réquisitoire supplétif visant des faits d’ « escroquerie aggravée, faux et usage de faux », a indiqué mardi une source judiciaire. D’après le quotidien, la justice se demande si « les époux Fillon ont pu produire des faux pour justifier les salaires » versés à Penelope, l’épouse du candidat.

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Selon une source proche du dossier, ce réquisitoire fait suite à une perquisition menée courant mars à l’Assemblée nationale, après une première visite intervenue fin janvier, dans le cadre de l’enquête du PNF. Lors de cette seconde perquisition, un certain nombre de documents ont été saisis, a précisé cette source. Selon Le Monde, les enquêteurs ont notamment retrouvé des « feuilles, signées par Penelope Fillon », qui « comportaient différents calculs d’heures travaillées ». Les enquêteurs se demandent « si ces calculs ne constituent pas des faux, établis pour justifier a posteriori les salaires versés » à Penelope Fillon et « conforter la réalité de son travail d’assistante parlementaire », l’une des problématiques au cœur des investigations.

Lobbying et Poutine

« Il n’y a pas le moindre faux dans ce dossier », a contesté l’avocat de Penelope Fillon, Pierre Cornut-Gentille, en dénonçant une violation du secret de l’instruction. « Nous n’allons pas nous expliquer avant que nous allions devant les juges ». Ce réquisitoire supplétif est le même qui a déjà élargi jeudi dernier l’enquête à des faits présumés de trafic d’influence dans la foulée des révélations sur les costumes de luxe de la maison Arnys d’une valeur totale de 13 000 euros offerts à François Fillon. L’avocat proche des milieux de droite Robert Bourgi, figure de la « Françafrique », a confirmé avoir offert ces costumes.

François Fillon a été mis en examen le 14 mars – une première pour un candidat majeur à l’Élysée -, notamment pour détournement de fonds publics, recel et complicité d’abus de biens sociaux. Son épouse est convoquée le 28 mars en vue d’une éventuelle mise en examen. L’affaire Fillon, qui a fait vaciller la campagne du candidat, était partie de révélations du Canard enchaîné. Dans son édition de mercredi, le journal affirme que l’ancien Premier ministre a mis en relation en 2015 un des clients de sa société de conseil 2F Conseil avec le président russe Vladimir Poutine et le PDG de Total, Patrick Pouyanné (ancien collaborateur de François Fillon). D’après l’hebdomadaire, François Fillon a signé, comme l’avait révélé Mediapart, une convention de lobbying avec le propriétaire libanais de « Future Pipe Industries », Fouad Makhzoumi, pour un montant de 50 000 dollars.

Le Quotidien/AFP

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