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Affaire Bari : les policiers continuent de livrer les conclusions de leur enquête


L’enquête préliminaire a duré 18 mois et a impliqué un policier sous couverture.

Un des enquêteurs a poursuivi son rapport d’enquête hier après-midi en ce sixième jour de procès. L’affaire se complexifie au fur et à mesure que de nouveaux protagonistes apparaissent.

Ils aimaient les voitures, les belles voitures. Et parcourir de nombreux kilomètres à leur bord. De Belvaux à Kayl, puis à Leudelange, Tétange, Dudelange, Soleuvre, Rumelange ou ailleurs. L’homme de 31 ans dont les enquêteurs présument qu’il est à la tête d’un trafic de stupéfiants et son bras droit étaient en permanence en mouvement et charriaient de nombreux sacs en plastique, selon les observations effectuées par des agents de la police judiciaire.

Certains jours, selon la police, ils visitaient jusqu’à une vingtaine d’adresses différentes. Même les jours fériés. Les garages à Kayl et Leudelange étaient des points de passage obligatoires. Les policiers pensent que la drogue était stockée à Kayl et conditionnée à la vente dans le garage de Leudelange.

En ce sixième jour d’audience, un des sept enquêteurs de la police judiciaire appelés à témoigner a continué de résumer les résultats des observations réalisées dans le cadre de l’enquête préliminaire qui a permis de mettre un terme à un trafic de stupéfiants dont le procès occupera la 16e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg jusqu’à la fin du mois de juin au moins. Le président a annoncé hier après-midi que le procès de l’affaire Bari était mis sur pause jusqu’au 10 mai.

Quand le duo se rendait à Belvaux chez un de leurs complices présumés, une voiture de location les y attendait, précise le policier. Les enquêteurs ont découvert qu’elle avait été louée par un des complices du «grossiste en blanche», comme est surnommé le principal accusé, dans une affaire de stupéfiants remontant à 2017 en France.

À chaque fois, la voiture ne restait que quelques minutes sur place. D’autres voitures jugées suspectes par les enquêteurs, immatriculées en France ou en Allemagne celles-ci, seraient également apparues à proximité des différents garages utilisés par les deux prévenus. Les policiers ne peuvent que faire des suppositions quant à la raison de leur présence dans ces lieux. Comme sur le contenu des sacs transportés par les prévenus.

Plusieurs livreurs présumés

Des scènes similaires se seraient reproduites au fil des observations. Selon la police, des sacs de sport et des sachets en plastique transitaient d’une voiture à l’autre. L’enquêteur donne l’exemple d’un sac de sport rouge apporté à Leudelange par un livreur. La tête présumée du trafic est, selon lui, ressortie un peu plus tard avec le même sac et l’a mis dans la voiture de son bras droit avant de prendre la route.

Ce livreur, observé une dizaine de fois à Leudelange, a reconnu avoir accepté de livrer de la marijuana à Luxembourg pour régler une dette. Il recevait des enveloppes qu’il devait remettre à la personne à laquelle il devait de l’argent, relate l’enquêteur. Le jeune homme s’est fait pincer en Allemagne quatre jours après sa dernière livraison à Leudelange avec six kilogrammes de marijuana dans sa voiture.

Un fournisseur belge, en détention préventive comme le grossiste et son bras droit, aurait vendu à un de leurs intermédiaires à plusieurs reprises un kilogramme de cocaïne à 38 000 euros. Il aurait à chaque fois perçu mille euros de commission. Ce dernier nie fermement les faits, qui correspondraient pourtant aux constatations des policiers.

Les observations des policiers tendent à prouver que le grossiste travaillait avec différents livreurs faisant, pour certains, partie d’une bande qui assurait la liaison entre le Luxembourg et les Pays-Bas jusqu’à ce qu’une voiture se fasse cueillir par les autorités belges. L’un d’eux est suspecté d’avoir fait dix-neuf voyages aux Pays-Bas en échange d’argent. Mais il n’a été aperçu qu’une seule fois en compagnie du principal accusé.

L’affaire est complexe par le nombre de prévenus et leurs implications à des degrés différents relevés par les policiers. Après le volet concernant les stupéfiants, les enquêteurs passeront dans deux semaines à celui concernant le blanchiment de l’argent rapporté par le trafic présumé. Des volets que se partageront de manière exceptionnelle deux représentants du parquet.

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