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Au Luxembourg, l’immobilier de bureaux pourrait profiter du Brexit


Le plateau du Kirchberg représente 33 % du marché de l'immobilier de bureaux, mais il va devoir faire face à l'émergence d'un quartier comme celui de la Cloche d'or. (photo archives LQ)

Au Luxembourg, le marché de l’immobilier d’entreprise se porte bien et pourrait profiter du Brexit.

L’immobilier luxembourgeois reste sur une bonne tendance, notamment en ce qui concerne les bureaux. Alors qu’en 2015, le marché locatif avait affiché une des meilleures années de tous les temps, avec la prise en occupation de 231 000 m2, soit 15 % de plus qu’en 2014, l’année 2016 pourrait également battre des records.

Inowai, un acteur important du marché de l’immobilier d’entreprise au Luxembourg, a annoncé, hier, les chiffres du secteur à la mi- année. Avec 121 000 m2 loués au premier semestre, dont près de 50 000 m2 rien que sur les mois d’avril, mai et juin, le marché a déjà atteint plus de la moitié de la surface de bureaux comptabilisée sur l’année 2015. La meilleure année du secteur remonte à 2008, avec 246 000 m2 de prise en occupation.

Sur les trois derniers mois, ce sont 58 transactions qui ont été enregistrées et 131 au cours du premier semestre. Des résultats qui ne sont pas une surprise pour les professionnels du secteur de l’immobilier d’entreprise, puisque au début de l’année, certains experts, dont Julien Pillot, directeur d’agence chez Inowai, avait annoncé qu’au regard de la grande stabilité du pays, plus de 200 000 m2 de bureaux devraient être loués sur la base d’un rythme moyen d’une transaction par jour ouvré. À la vue des chiffres du premier semestre, cette prédiction risque même d’être dépassée, notamment si le marché réussit à profiter du Brexit.

Une grande capacité d’accueil immédiate

Si pour le moment un acteur comme Inowai affirme avoir ressenti en juin un regain d’activité sur le marché après l’annonce du Brexit, notamment sur les demandes de surfaces de plus de 1 000 m2, il est impossible pour le moment d’y voir une relation de cause à effet. Une chose est sûre, le marché luxembourgeois reste attractif au niveau du prix au mètre carré des surfaces de bureaux en comparaison avec d’autres capitales européennes.

Le loyer moyen au Luxembourg est de 45 euros le mètre carré par mois (hors TVA), soit un prix inférieur à des villes comme Paris (58 euros/m2) ou bien Dublin (52 euros/m2). La concurrence serait plus rude avec des villes comme Amsterdam ou Frankfort.

Autre point essentiel, la capacité d’accueil du Grand-Duché en termes de bureaux. Là aussi, le pays a sa carte à jouer, puisque selon Inowai, le Luxembourg dispose de 212 262 m2 de bureaux disponibles, soit une capacité d’accueil immédiate de plus de 15 000 emplois.

Au Luxembourg, c’est le secteur de la finance qui loue près de 61 % des surfaces louées. Le quartier le plus prisé est celui du Kirchberg, qui représente 33 % du marché, même si le centre de Luxembourg (27 % du marché) et le quartier Gare représentent à eux deux 44 % du marché. Autre quartier qui attire les entreprises, celui de la Cloche d’or qui a pour vocation, à moyen terme, d’être un sérieux concurrent pour le Kirchberg.

Trois grosses transactions sont à noter sur les trois derniers mois. BDO a emménagé, en avril dernier, dans ses nouveaux bureaux (10 800 m2) dans le bâtiment «Air» situé à la Cloche d’or. La Société générale Bank & Trust a investi, en juin, plus de 5 600 m2 au 16-18 boulevard Royal. Amazon s’est installé au Kirchberg dans le building «Espace Kennedy» avec près de 4 400 m2.

Ces espaces considérables ne doivent pas faire perdre de vue qu’en moyenne les surfaces louées au Grand-Duché étaient de 300 m2, un chiffre en augmentation, puisqu’il y a un an, la surface moyenne des transactions était de 228 m2.

Jeremy Zabatta