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[Euro 2016] Wilmots et De Bruyne sur le banc des accusés


Le sélectionneur de la Belgique, Marc Wilmots lors du match face à l'Italie au premier tour de l'Euro, au Parc OL, à Lyon, le 13 juin 2016. (Photo : AFP)

Les oreilles de Marc Wilmots ont dû siffler ces dernières heures. Accusé d’avoir failli tactiquement, le sélectionneur des Diables Rouges est critiqué de toute part en Belgique, supporteurs, médias et même ses propres joueurs l’accablant au lendemain de la défaite face à l’Italie (0-2).

À l’instar de son ailier Kevin De Bruyne, transparent et maladroit, l’entraîneur belge serait donc complètement passé à côté de son match, vaincu par le génie de son alter ego italien Antonio Conte. «Des stars sans équipe ont perdu contre une équipe sans stars», commentait un supporteur belge pour résumer un sentiment général.

Sévère, le gardien belge Thibaut Courtois remet lui implicitement en cause la méthode Wilmots en affirmant que «tactiquement, les Italiens étaient plus forts. On voit qu’ils ont travaillé». Constat identique dans la bouche de l’attaquant Romelu Lukaku, laissé bien seul face à la défense italienne, et pour qui la victoire de la Squadra est «une victoire tactique». «Une bonne discussion s’impose, poursuit Courtois (le meilleur Belge lundi). Ce serait dommage de ne pas provoquer ce débat après une telle prestation».

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Wilmots a étonné lundi soir en n’effectuant aucun remaniement tactique à la pause alors que son équipe était menée et semblait incapable de troubler la sérénité de la défense italienne, estampillée «100% Juventus». Et quand le sélectionneur effectua ses remplacements après l’heure de jeu, en faisant monter ses jokers offensifs (Mertens, Origi et Carrasco), il y eu cette impression de sauve-qui-peut, sans réelle réflexion. «C’est poussif, c’est brouillon. Les Diables produisent trop peu de jeu», écrit le quotidien La Dernière Heure/Les Sports.

Que se passe-t-il avec De Bruyne ?

Ces quatre dernières saisons, les Diables Rouges s’en sont souvent remis au talent individuel de leurs cadres pour se sortir des situations délicates. C’est bien là le problème. Car quand ces stars sont en méforme, c’est tout le rendement de l’équipe qui en subit les conséquences. Et ce fut la cas à Lyon. A l’exception d’Eden Hazard, qui a beaucoup tenté mais sans être soutenu, les autres leaders techniques de l’équipe ont failli. Lukaku est toujours aussi mal à l’aise dans les petits espaces. Radja Nainggolan n’a réussi que peu d’infiltrations.

Que dire de De Bruyne, qui a probablement disputé son plus mauvais match en équipe nationale, accumulant les mauvaises passes. Sans cesse pris de vitesse et battus dans les duels, le milieu offensif de Manchester City (21 buts et 16 passes décisives cette saison, toutes compétitions confondues) a été fantomatique. «Il n’a pas été bon mais après tout ce qu’il a apporté à l’équipe, je ne vais pas l’accabler», a reconnu Wilmots qui a pourtant laissé De Bruyne sur le terrain durant les 90 minutes. Une décision largement critiquée par les médias belges mardi.

Depuis le début de la période de préparation, «KDB» fait la tête. Lors des derniers entraînements au Haillan (Bordeaux), il est apparu de mauvaise humeur, mettant peu de coeur dans ses exercices. Que se passe-t-il ? Officiellement (selon Wilmots), le joueur est fatigué après une saison harassante. Une autre hypothèse circule: et si De Bruyne était lassé par ses incessants changements de position, voire vexé par la décision de confier le capitanat à Hazard ?

Intronisé, il y a trois semaines, meneur de jeu par Wilmots (qui lui avait donc confié les clés du jeu), l’ancien de Wolfsburg a depuis été replacé sur le flanc droit. Et il ne semble guère s’y amuser…

Le Quotidien/AFP