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Luxembourg : deux mères à la barre pour coups et blessures sur leur enfant


(Illustration : Editpress)

Deux mères étaient convoquées à la barre pour coups et blessures sur leur enfant, lundi. La première exprime son repentir, la deuxième minimise les faits.

J’ai perdu patience avec l’enfant qui, à cet âge, fait des caprices. J’ai fait quelque chose qu’il ne faut pas faire.» C’étaient les mots, lundi après-midi, de cette mère de 25 ans poursuivie pour coups et blessures volontaires sur sa fille adoptive de 3 ans. Le 17 novembre 2014, elle l’avait violemment prise par le cou à son domicile à Niederkorn. Le 22 mars 2015, elle lui avait donné des coups avec une ceinture.

À la barre, la prévenue n’a pas contesté les faits et n’a pas manqué d’exprimer son repentir : «C’est moi qui ai commis ces gestes. J’assume ce que j’ai fait. Il n’y a pas d’excuses pour cela.» Elle a expliqué avoir perdu un enfant au printemps 2013. À la suite de quoi elle avait plongé dans une dépression.

Actuellement, l’enfant adoptée est placée chez les parents de son mari. La prévenue, quant à elle, suit une thérapie. L’avocate de la partie civile représentant l’enfant a réclamé un euro symbolique pour le préjudice. «Le processus est dans la bonne voie», a-t-elle retenu.

Le parquet constate également que la prévenue a tout fait pour sortir de cette situation. «J’espère que cela ne se reproduira plus, surtout en tant qu’éducatrice. Il y a d’autres méthodes éducatives», a soulevé le substitut avant de requérir neuf mois de prison et une amende à l’encontre de la prévenue pour ces «faits graves». Le parquet ne s’oppose pas à ce que la peine soit assortie du sursis. Prononcé le 26 mai.

Ce n’est pas la seule mère de famille, poursuivie pour coups et blessures volontaires sur mineur, qui a dû s’expliquer à la barre, lundi après-midi. Une mère de 30 ans se voit reprocher d’avoir frappé sa fille aînée de 10 ans, notamment à l’aide d’une lanière de sac et d’une sandale, le 17 mai 2015.

Piqûre d’abeille ou coup de lanière ?

C’est une responsable de foyer au Pfaffenthal qui, à l’époque, avait informé le service médical des écoles. L’enquête avait révélé que dans un premier temps la fille avait indiqué avoir été piquée par une abeille à l’œil droit. C’est seulement plus tard qu’elle avait affirmé avoir été frappée par sa mère.

À la barre, la trentenaire a concédé, lundi, avoir eu une discussion avec son enfant sur l’état chaotique de son cartable. Elle a toutefois contesté lui avoir porté des coups avec une lanière. Tout au plus l’aurait-elle menacée avec l’objet ce jour-là et tapée avec une sandale. La prévenue a fini par fondre en larmes et par décrire à quel point elle est dépassée par l’éducation de ses filles.

Or selon le parquet, la prévenue a essayé de minimiser très fortement son comportement vis-à-vis de ses deux filles. Il a retenu que la fille a donné des explications très détaillées lors de son audition : «La lanière décrite a pu être retrouvée par la police à l’endroit exact décrit par la mineure. Elle n’avait aucun intérêt à raconter des mensonges.» Le substitut a fini par requérir 15 mois de prison et une amende à l’encontre de la mère. Quelques instants plus tôt, la partie civile représentant la fille aînée avait réclamé 3 750 euros de dommages et intérêts. Le tribunal correctionnel rendra son jugement dans cette deuxième affaire le 2 juin.

Fabienne Armborst

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