Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Laurent Fanzel, grand patron du pôle thermal d’Amnéville, a été mis en examen pour abus de confiance et placé sous contrôle judiciaire.
Nouveau coup de tonnerre sur la butte d’Amnéville. Mercredi après-midi, le directeur du pôle thermal, Laurent Fanzel, a été mis en examen pour abus de confiance par un juge d’instruction de Metz, au sortir d’une audience de près de trois heures et d’une nuit en garde à vue durant laquelle il a été cuisiné par les enquêteurs de la brigade financière du SRPJ de Nancy.
Grand patron du pôle thermal d’Amnéville (400 salariés, 18 millions d’euros de chiffre d’affaires), qui regroupe la cure, la Villa Pompéi et Thermapolis, mais aussi président de l’association qui chapeaute l’ensemble, Laurent Fanzel a été inculpé pour des soupçons de détournement de fonds à son profit.
La justice lui reproche, notamment, de s’être octroyé une prime de 30 000 euros, ainsi qu’une augmentation de salaire substantielle et d’avoir utilisé une carte d’essence et une carte de crédit professionnelles hors du cadre de ses fonctions. Une enquête a été ouverte à son encontre après dénonciation de son ancien commissaire aux comptes, évincé au terme de son mandat en 2015 et âgé de 71 ans.
Dénonciations anonymes
Mis à l’écart après huit années d’exercice, ce commissaire aux comptes aurait communiqué une note au procureur de la République de Metz dans laquelle était pointé ce qui lui paraissait subitement être des anomalies comptables. Le parquet de Metz aurait aussi été abreuvé de lettres de dénonciation anonymes visant à attirer l’attention de la justice sur la personne de Laurent Fanzel et son train de vie.
Dans l’une d’elles, il aurait notamment été fait état de l’utilisation d’un véhicule de luxe, un Porsche Macan, la version raccourcie du Porsche Cayenne, par le directeur des thermes. « Une voiture qu’il a achetée avec son argent… », a indiqué, outré, son avocat, Me David Pawlik. Pour lui, les accusations contre son client ne sont rien d’autre qu’une cabale de plus dont Amnéville s’est fait une spécialité depuis la disparition de l’omnipotent maire Jean Kiffer : « La justice considère qu’il a fait des fautes de gestion en s’attribuant une augmentation de salaire et une prime équivalente à 5% du bénéfice d’exploitation brut du pôle thermal comme cela a cours dans n’importe quelle entreprise, alors que tout cela a été validé par le conseil d’administration et qu’il y a eu, aussi, une redistribution en direction du personnel. Nous allons démontrer qu’il n’y a rien d’illégal dans tout cela. »
C’est d’ailleurs ce que Laurent Fanzel n’a cessé de répéter durant ses interrogatoires, tout en faisant valoir qu’il avait redressé le pôle thermal en divisant sa dette par deux. « Il s’est expliqué très précisément sur chacune de ses dépenses… », a insisté Me David Pawlik.
Laurent Fanzel, ancien chef d’entreprise et président du club de football local (le CSO Amnéville) pendant seize ans, avait été nommé à la direction du pôle thermal d’Amnéville par Doris Belloni, après l’avoir affrontée aux élections municipales partielles de 2011.
Le Républicain Lorrain
