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Décès d’Anne Grommerch : ses plus proches collaborateurs s’expriment


Daniel Atta, Véronique Guerrieri, Christel Mercurelli et Pierrick Grall étaient les plus proches collaborateurs d’Anne Grommerch à la mairie. (photo Philippe Neu / RL)

En politique, les collaborateurs de cabinet sont des personnages de l’ombre. Ils sont pourtant les plus proches collaborateurs des élus. L’équipe d’Anne Grommerch a tenu à sortir de sa réserve pour nous parler de leur « chef ».

Techniquement, ils n’ont plus d’emploi, leur contrat s’arrêtant automatiquement à la fin des fonctions de l’élu qu’ils servent. Ils pourraient être en train de faire fonctionner leurs carnets d’adresses pour trouver un nouveau job. Pourtant, mercredi, Pierrick Grall, Christe l Mercurelli, Daniel Atta et Véronique Guerrieri, les quatre collaborateurs de cabinet d’Anne Grommerch, étaient à Saint-Maximin.

Et même s’ils ont eu du mal à retenir leurs larmes, ils ont grandement œuvré à l’organisation de la cérémonie, orchestrant toutes les réunions préparatoires, accompagnant les officiels à leurs places ou réglant les détails protocolaires. « C’était une manière, pour nous, de jouer notre rôle à ses côtés jusqu’au bout », explique Pierrick Grall, qui était le directeur de cabinet d’Anne Grommerch.

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Cette disparition, ils la redoutaient, mais ne voulaient pas y croire. « Même dans les derniers jours, nous ne voulions pas imaginer qu’elle allait nous quitter. Jusqu’au bout nous avons travaillé comme si elle allait revenir », jure le dir’cab.

De toute façon, celle qu’ils appelaient « la chef » n’aurait pas aimé les voir lâcher la barre. « Elle était d’une énergie incroyable, se souvient Daniel Atta. Quand on envisageait de freiner, elle accélérait. » « Ces derniers mois, c’est nous qui devions insister auprès d’elle pour alléger son agenda, témoigne Christel Mercurelli. Elle ne se plaignait jamais. »

Avec ses collaborateurs, elle était « exigeante mais juste », se remémore Daniel Atta. « Quand elle rencontrait des gens qui lui exprimaient des problèmes, nous devions trouver des solutions pour les régler, et pas pour dans quinze jours !, détaille Christel Mercurelli. Elle était très attentive… »

« Les gens me demandent souvent de leur parler de l’envers du décor avec Anne Grommerch, raconte Pierrick Grall. Mais il n’y en avait pas. Elle était tout le temps vraie, directe, sincère. Je ne l’ai jamais vue dire quelque chose en public puis son contraire en privé. On ne rencontre pas un politique comme ça tous les jours… »

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Mais plus que l’élue ou la patronne, les collaborateurs ont appris à aimer la femme, en particulier son humanité. Alors que certains élus ont la réputation de harceler leurs collaborateurs à 3 h du matin, « elle, c’était le contraire, dès qu’il se faisait tard, elle nous disait  » Rentrez chez vous maintenant « », soupire Pierrick Grall. « Je sais que tout le monde dit ça, mais elle aimait vraiment les gens, termine Véronique Guerrieri. Et puis elle aimait la vie. Au cours de ces années de collaboration, nous avons beaucoup travaillé, avons traversé des épreuves… mais qu’est-ce qu’on a ri ! »

C’est cette image qu’ils veulent garder d’elle. Après le temps des larmes, ils préfèrent arborer un sourire pour rendre hommage à Anne Grommerch : « Nous avons eu beaucoup de chance de travailler pour cette grande dame. »
« Je ne l’ai jamais vue dire quelque chose en public puis son contraire en privé. On ne rencontre pas un politique comme ça tous les jours… »

Anthony Villeneuve (Le Républicain lorrain)