Londres sera la capitale de la Ligue des champions mercredi avec son affiche de titans opposant Arsenal et le Bayern Munich (21 h), deux invincibles en tête du classement, portés par un formidable élan et armés jusqu’aux dents.
A gauche du ring, un leader de Premier League au bilan immaculé dans la grande Europe – quatre victoires, aucun but encaissé -, électrisé par le triplé de sa nouvelle coqueluche Eberechi Eze dimanche dans le derby contre l’ennemi Tottenham (4-1). A droite, le roi de la Bundesliga en majesté, invaincu cette saison dans toutes les compétitions (17 victoires, un nul, 64 buts marqués), co-meilleure attaque en Ligue des champions avec son maître-artificier, Harry Kane, de retour au pays.
C’est l’heure de la grande explication pour les deux équipes stars du début de saison, sorties victorieuses de leurs premiers sommets respectifs, contre l’Atlético Madrid (4-0) pour les Anglais, contre le tenant Paris SG (2-1) pour les Allemands. «Paris joue de façon plus similaire à la nôtre, Arsenal est plus défensif» donc «ce sera une bataille différente», a anticipé Kane. Mais dans tous les cas, le Bayern aborde ≤chaque match avec le sentiment que l’on peut faire mal à l’adversaire, et ce ne sera pas différent mercredi»
Un mentor, deux styles
A l’Allianz-Arena, il y aura une opposition de styles entre deux entraîneurs pourtant biberonnés au football de Pep Guardiola : le Londonien Mikel Arteta, ex-adjoint de «Pep» à Manchester City, et le Munichois Vincent Kompany, ex-capitaine des Citizens sous les ordres de l’Espagnol. Arsenal attaque et défend en bloc, construit ses actions avec patience, comme un serpent attentif au moindre relâchement de sa proie.
Le Bayern, lui, se démarque par un pressing haut et une façon d’attaquer tous azimuts parfois désarçonnante, avec des latéraux voire des défenseurs centraux dans la surface adverse; à l’inverse, Kane décroche parfois tellement bas qu’il agit comme un n°6 devant la défense munichoise.
Les phases de jeu arrêtées pourraient bien fournir une des clés du match. C’est le gros point fort d’Arsenal, parfois surnommé «Set-pieces FC» ou «Corner Kings», et le petit péché mignon de la défense du Bayern, laquelle a encaissé cinq de ses six derniers buts sur corner ou coup franc. Les Munichois vont devoir se méfier des coups de patte de Bukayo Saka et Declan Rice, des têtes de William Saliba, de la bonne forme de Leandro Trossard et des fulgurances d’Eberechi Eze.
Diaz suspendu, une inconnue
Ils pourront miser en retour sur leur joyau né à Londres, Michael Olise, formidable dynamiteur sur l’aile droite. L’international français Michael Olise a terminé la dernière rencontre, contre Fribourg (6-2), avec un doublé et trois passes décisives. Un de ses complices d’attaque, Serbe Gnabry, passé par Arsenal (2011-2016), est apparu à l’entraînement mardi, après avoir été ménagé ce week-end pour soigner un petit pépin physique.
Il y a un grand absent en revanche chez les visiteurs : l’ailier gauche colombien Luis Diaz, irrésistible depuis son arrivée cet été au Bayern, mais exclu contre Paris et donc suspendu. Pour remplacer le Colombien, Kompany peut se tourner vers Nicolas Jackson, l’attaquant prêté par Chelsea au temps de jeu réduit, mais souvent efficace, ou préférer surfer sur la dynamique du jeune Lennart Karl, 17 ans seulement et dont l’éclosion a été fulgurante ces dernières semaines.
Auteur à 32 ans d’un début de saison éblouissant avec le Bayern Munich, Harry Kane retrouve ce mercredi un stade qu’il connaît par cœur, celui d’Arsenal. Dans la centaine de matches qu’il a disputé contre des équipes de Londres, c’est face aux Gunners que l’ancien n°9 de Tottenham (2011-2023), le voisin ennemi, a été le plus souvent décisif dans sa carrière, avec 15 buts et deux passes décisives. Avant, en avril 2024, de revenir hanter l’Emirates avec le Bayern en quarts de finale aller de la Ligue des champions (2-2, victoire 1-0 au retour), l’Anglais avait affronté 19 fois Arsenal avec les Spurs, dans ce qui est «probablement le match le plus important de la saison» pour les deux équipes, selon lui.
Ce soir, l’enjeu sera bien différent et son cas personnel moins central. Ce Bayern-Arsenal, c’est la bataille ultime entre deux équipes invincibles jusqu’ici en C1. Samedi à Fribourg (2-6), Kane n’en a pas moins inscrit son 24e but avec le club allemand (14 en Bundesliga, 5 en Ligue des champions, 4 en Coupe et un en Supercoupe) cette saison. Un total auquel s’ajoutent 5 buts avec l’Angleterre, dont il est le capitaine et le meilleur buteur. Ces statistiques ne disent toutefois qu’une infime partie du travail abattu par Kane. L’attaquant décroche de plus en plus souvent pour lancer la construction des phases offensives, alors que le Bayern est toujours privé de son joyau Jamal Musiala, en phase de reprise après sa grave blessure début juillet.