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« Bloquons tout »: une multitude d’actions dans toute la France


Quelque "80.000 gendarmes et policiers" seront mobilisés, a annoncé lundi soir Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur bientôt démissionnaire (Photo : afp)

« Bloquer tout », des portes du périphérique parisien aux rocades en régions en passant par les grandes gares, universités ou entreprises: les nombreuses initiatives d’une mobilisation citoyenne, dont l’ampleur reste indéterminée, vont encore s’affiner mardi au lendemain de la censure du gouvernement. A quoi s’attendre mercredi ?

Des centaines d’actions en Ile-de-France et en régions, des métropoles aux petites villes, sont prévues pour cette journée de mobilisation, selon un bilan provisoire s’appuyant sur une carte collaborative (www.cartedesagbfc.gogocarto.fr).

Quelque « 80.000 gendarmes et policiers » seront mobilisés, a annoncé lundi soir Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur bientôt démissionnaire, prévenant qu' »aucune violence » ne serait tolérée.

Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a dit mardi s’attendre à des « actions coups de poing », blocages voire sabotages, mais ne pas penser « que ce mouvement mobilise la société civile ».

Etudiants et lycéens

Près de 30 universités françaises organisent mardi à la mi-journée leurs assemblées générales pour décider de leurs actions mercredi. « L’Union étudiante appelle les étudiant-es à se joindre à la mobilisation (…) pour battre Emmanuel Macron dans la rue », selon son porte-parole Félix Stive.

A Paris, les universités Panthéon Sorbonne, Paris Cité, Paris 3, Paris 8, notamment, seront rassemblées en AG sur leurs campus, avant une intersyndicale plus large prévue à Jussieu.

La direction de Sciences Po a indiqué que ses sites à Paris et dans les régions resteraient fermés mercredi, avec des enseignements assurés à distance. Côté lycées, « on doit prendre part à ce mouvement social, parce qu’on est les premiers et les premières concernés par le budget: on est quand même les futurs citoyens de la France », explique Sofia Tizaoui, présidente de l’Union syndicale lycéenne, premier syndicat lycéen, qui a appelé au blocage des lycées.

Les transports

Dans l’Ouest, les citoyens mobilisés se donnent rendez-vous dès 06H00 mercredi dans la perspective de bloquer les rocades de Rennes et Nantes. Des actions similaires ou des barrages filtrants sont également annoncés dans les boucles de messagerie à Brest, Vannes ou Caen.

A Paris, dès minuit dans la nuit de mardi à mercredi, des militants prévoient de bloquer plusieurs portes du périphérique (La Chapelle, Bagnolet, Montreuil, Italie, Orléans, notamment) et de poursuivre leurs blocages dans la matinée.

Dans la matinée également, plusieurs assemblées générales se tiendront dans les gares parisiennes (gares du Nord et de Lyon). Dans les transports en commun, les Intercités, RER et Transiliens seront plus affectés que les TGV, métros, tramways ou bus parisiens.

La direction générale de l’Aviation civile (DGAC) prévoit des perturbations et des retards « sur l’ensemble des aéroports français » mercredi.

Sites industriels et plateformes logistiques

Commerces, raffineries, hôpitaux, éboueurs, usines … De nombreux salariés ont prévu de bloquer des entreprises. Ainsi, le géant Amazon pourrait être perturbé par un piquet de grève sur le site de Brétigny-sur-Orge (Essonne), à partir de 12H00.

A Dunkerque, une grève est prévue chez ArcelorMittal, qui a annoncé ces derniers mois un important plan de licenciements.

Les salariés des raffineries de Gonfreville-L’Orcher, près du Havre (Seine-Maritime), Donges (Loire-Atlantique), et Feyzin (Rhône), toutes trois exploitées par TotalEnergies, sont appelés « à cesser le travail le 10 », a indiqué à l’AFP Eric Sellini (CGT).

En Seine-Maritime, la CGT appelle également « les salariés du secteur de l’énergie et les retraités, que ce soit EDF ou prestataires » à rejoindre le piquet de grève près de la centrale nucléaire de Paluel. Au sud de Rouen, l’usine Ampère de Renault, plus gros employeur de la région, sera également en grève.

A l’appel de la CGT, les éboueurs se mobiliseront avec au moins une quinzaine de préavis de grève dans diverses régions de France, « principalement dans les zones rurales ».

Défilés en France

Plusieurs responsables de la CGT seront rassemblés mercredi dès 09H30 devant le ministère du Travail, à l’initiative de ses fédérations du commerce et de la chimie. De premiers cortèges sont prévus à Rennes et Nantes dès 11H00.

Les responsables syndicaux des unions départementales parisiennes (de la CGT, FSU, Solidaires) se sont eux donnés rendez-vous dès 13H00 dans le centre de la capitale, place du Châtelet.

Rejoindront-ils les militants antiracistes réunis sur la place de la République, qui avait accueilli durant de longues soirées une agora populaire au printemps 2016 ? A 14H30, une manifestation est annoncée à Toulouse.

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