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Le sud de l’Europe suffoque


En Italie, le thermomètre affichait presque 40° à l’ombre. 

La canicule est sévère dans le sud de l’Europe. Comme au Grand-Duché, les populations doivent s’adapter pour traverser cette épreuve.

Le sud de l’Europe étouffe lundi sous une canicule persistante, qui atteint en France une ampleur géographique «jamais vue» et sévit des Balkans jusqu’en Angleterre, entraînant des températures record en Espagne et en Méditerranée et même la formation d’un impressionnant «nuage rouleau» au Portugal. À 26,01°C en moyenne, selon des données du programme européen Copernicus enregistrées dimanche et analysées par Météo-France, jamais la mer Méditerranée n’avait connu une température aussi élevée en surface. Et sur terre aussi, les records ne cessent de tomber depuis le début de cette vague de chaleur extrême.

La France a connu dans la nuit de dimanche à lundi sa nuit la plus chaude jamais enregistrée en juin, et la journée de lundi atteint elle aussi un record mensuel, selon des données provisoires communiquées lundi en fin de journée par Météo-France. «La nuit que nous venons de connaître est la nuit la plus chaude que la France ait enregistrée» en juin, a déclaré Matthieu Sorel, climatologue chez Météo-France lors d’un point presse. Paris basculera en alerte rouge à la canicule mardi, dans le sillage de Rome et Milan. Seize départements français, dont Paris et sa région ont en effet été placés par Météo-France en vigilance rouge canicule pour la journée de mardi, le niveau d’alerte sanitaire le plus élevé pour la France. Lundi, 84 départements sur les 95 que compte la France (hors outre-mer) étaient en vigilance orange, une extension géographique relevant du «jamais vu», selon la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher.

Des températures maximales et minimales record pour un mois de juin ont été relevées également dans plusieurs stations espagnoles, d’après l’agence météorologique Aemet. Samedi, c’est même un record absolu pour le mois de juin qui a été enregistré à Huelva, avec 46°C, au-delà des 45,2°C mesurés à Séville… en 1965. En plus de tempêtes de grêle par endroits, au Portugal, la chaleur a entraîné dimanche la formation d’un rare phénomène de «nuage rouleau» qui s’est amassé au-dessus de certaines portions du littoral. Sur des images diffusées sur les réseaux sociaux, on voit un immense nuage horizontal avancer depuis l’horizon mer vers les plages sous le regard parfois effrayé de ceux qui y cherchaient la fraîcheur de l’océan Atlantique. À l’intérieur des terres, le thermomètre aurait atteint 46,6°C à Mora, à une centaine de kilomètres à l’est de Lisbonne. Si ce relevé était officialisé, il s’agirait comme en Espagne d’un nouveau record pour un mois de juin, selon la presse locale.

Risque d’incendie maximal

Partout, habitants et touristes tentent de s’adapter tant bien que mal. «Il faut tout faire le matin et rester à l’intérieur l’après-midi pour éviter les pics de chaleur», confie à Madrid Agathe Lacombe, une Française de 60 ans. «C’est difficile, je dois boire tout le temps», abonde lundi un Bangladais de 40 ans, qui arpente les rues de Lisbonne avec son tuk-tuk pour faire découvrir la ville aux visiteurs. En Italie, le ministère de la Santé a placé en alerte rouge 17 villes à travers le pays, dont Rome, Milan, Florence et Vérone. Des «refuges climatiques» ont été installés à Bologne et des déshumidificateurs distribués aux nécessiteux à Ancône. Il s’agit d’«une des plus fortes vagues de chaleur de l’été», qui de surcroît, est marquée par sa durée particulièrement longue, a commenté l’expert Antonio Spano, fondateur du site spécialisé ilmeteo.it.

Alors que les pompiers combattaient des feux de forêt dans plusieurs régions d’Italie, les médias locaux ont rapporté qu’une femme de 77 ans est décédée dimanche, suffoquée par la fumée d’un incendie faisant rage près de chez elle à Potenza (sud). Au Portugal aussi, le risque d’incendie était maximal dans la plupart des zones de forêt, mais un foyer qui s’était déclaré la veille près de Castelo Branco (centre) a été maîtrisé lundi. En Turquie, ce sont plus de 50 000 personnes de 41 localités qui ont dû être évacuées lundi à cause d’incendies de forêt. Après le décès en Espagne samedi de deux personnes travaillant sur la voirie, probablement à la suite d’un coup de chaleur, les syndicats ont appelé à des mesures pour protéger les travailleurs les plus exposés.

Les vagues de chaleur deviennent plus intenses, commencent plus tôt et interviennent plus tard à la fin de l’été sous l’effet du changement climatique. En Croatie, l’immense majorité de la côte est en alerte rouge en raison de températures autour de 35°C, tandis que le Monténégro fait face à un risque élevé d’incendie et la Serbie connaît une sécheresse sévère et extrême sur une grande partie de son territoire. Le Royaume-Uni aussi était touché par cette vague de chaleur au premier jour du tournoi de tennis à Wimbledon. Les autorités britanniques ayant lancé une alerte orange dans cinq régions d’Angleterre, dont Londres.

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