Les navires fabriqués en Chine ou appartenant à des armateurs chinois vont devoir s’acquitter de nouvelles taxes en arrivant dans un port américain.
Les propriétaires et armateurs de la plupart des navires fabriqués en Chine vont devoir payer de nouveaux frais lorsqu’ils accosteront dans les ports américains, mesure annoncée jeudi pour une entrée en vigueur dans 180 jours et dont les montants doivent augmenter progressivement. Les propriétaires et opérateurs chinois de bateaux non fabriqués en Chine seront aussi concernés, a indiqué jeudi le représentant au commerce de la Maison-Blanche (USTR) dans un communiqué. Ces frais seront facturés à chaque visite aux États-Unis, et non à chaque port américain visité, pour un maximum de cinq fois par navire et par an.
L’USTR a aussi prévu une tarification spécifique pour les navires fabriqués à l’étranger transportant des véhicules, avec aussi une entrée en vigueur dans 180 jours. Sont également prévues des mesures pour les bateaux transportant du gaz naturel liquéfié (GNL). «L’USTR a pris aujourd’hui (jeudi) une mesure ciblée pour restaurer la construction navale américaine et pour réagir face aux actions, politiques et aux pratiques déraisonnables de la Chine pour dominer les secteurs maritimes, logistiques et de la construction navale», a-t-il relevé dans son communiqué.
La construction navale dominée par l’Asie
L’ancien président américain Joe Biden avait confié en 2024 à l’USTR le soin d’enquêter pour mettre à jour «les pratiques déloyales de la Chine dans les secteurs de la construction navale, du transport maritime et de la logistique». Cette enquête a été maintenue par son successeur Donald Trump, qui a également annoncé début mars la création d’un Bureau de la construction navale qui doit être rattaché à la Maison-Blanche.
Dominante au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l’industrie navale américaine a peu à peu reculé et ne représente plus que 0,1% de la construction navale au niveau mondial, désormais dominée par l’Asie, avec la Chine qui construit près de la moitié des navires mis à l’eau, devant la Corée du Sud et le Japon. Ces trois pays asiatiques comptent plus de 95% des navires civils construits, selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced).
Les nouveaux frais américains seront «préjudiciables à tous», a réagi vendredi Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Ils feront «grimper les coûts du transport maritime à l’échelle mondiale» et accentueront «les pressions inflationnistes aux États-Unis», a déclaré ce porte-parole, en ajoutant qu’ils «ne permettront pas de relancer l’industrie navale américaine».