Le pays s’est figé ce lundi 17 mars pour rendre hommage aux victimes de l’incendie de Kocani qui a fait 60 morts.
La Macédoine du nord était en deuil hier après l’incendie d’une discothèque qui a fait 59 morts et plus de 160 blessés : les drapeaux sont en berne et des centaines d’étudiants se sont rassemblés à Skopje pour rendre hommage aux victimes. Ils se sont rassemblés sous une pluie battante à l’université de Skopje, certains déposant des fleurs ou tentant d’allumer des bougies avant d’appeler à 7 minutes de silence.
«Je ne pense pas que c’est un accident, mais un meurtre, qui résulte de toutes les irrégularités» expliquait dans le rassemblement Angela Zumbakova, étudiante en psychologie. «Nous ne pouvons pas nous taire». Un rassemblement a également lieu à 13 h à Kocani, où des dizaines de personnes faisaient la queue à la mi-journée pour signer le livre de condoléance installé dans la ville.
Selon les premières indications, ce sont des engins pyrotechniques qui ont mis le feu au plafond du Pulse, une boite de nuit de la ville de Kocani, a une centaine de kilomètres de Skopje, sur fond d’immenses lacunes de sécurité et probablement de corruption.
«Très probablement les étincelles ont atteint le plafond constitué d’un matériau facilement inflammable, puis en un très court laps de temps, l’incendie s’est propagé dans toute la discothèque et une épaisse fumée s’est formée», a dit lors d’une conférence de presse dimanche le ministre de l’Intérieur Pance Toskovski.
Le bâtiment, situé à la sortie de la ville de Kocani, opérait sans licence. La liste des «omissions» en matière de sécurité de la discothèque Pulse est très longue selon les bureaux du procureur, allant «du manque d’extincteurs suffisants» à l’absence des deux sorties de secours nécessaires ou de détecteur de fumée, l’absence de passage aux normes pour les véhicules de secours à l’extérieur et de licence pour l’utilisation d’engins pyrotechniques.