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Black Friday : coup de pression sur Amazon


La mobilisation aura lieu à midi au croisement de la Grand-Rue et de la rue Aldringen. Amazon est appelé à payer ses travailleurs équitablement, à remplir ses obligations fiscales et à respecter l’environnement. (photo archives Editpress)

À l’occasion du Black Friday, l’initiative internationale Make Amazon Pay se mobilise partout dans le monde. Au Luxembourg, une mobilisation a lieu pour exiger d’Amazon le respect de ses obligations.

Le Black Friday, c’est aujourd’hui. Cette journée dédiée à des remises dans les magasins et sur les sites d’e-commerce nous vient tout droit des États-Unis, où elle correspond au vendredi suivant la fête de Thanksgiving et lance le coup d’envoi de la période des achats des fêtes de fin d’année. «Cet événement dégénère de plus en plus, se transformant en Black Week et même en Black Month», relève Magali Paulus, la coordinatrice du mouvement écocitoyen CELL.

Lors de la période du Black Friday, les consommateurs sont invités à consommer de plus en plus. «Notamment par Amazon, qui représente le consumérisme à outrance.» C’est durant cette journée que les conséquences de la surconsommation sont les plus présentes : impacts environnemental, social et économique. «Elle est un danger pour les travailleurs. Il y a 45 % d’accidents en plus dans les entrepôts pendant cette période», note Magali Paulus. Ces données viennent du mouvement international Make Amazon Pay.

Ce mouvement, qui existe depuis 2020, rassemble plus de 80 syndicats, organisations de la société civile, écologistes et organismes de surveillance fiscale, dont Greenpeace, Tax Justice Network et Amazon Workers International. Les revendications communes sont claires : «Amazon doit payer ses travailleurs de manière équitable et respecter leur droit de se syndiquer, payer sa juste part d’impôts et s’engager en faveur d’une véritable durabilité environnementale.» Pour cela, une action internationale sera menée aujourd’hui dans 30 pays.

«C’est intéressant de le faire au Luxembourg, car le siège européen d’Amazon y est implanté», note David Hoffmann, le coordinateur politique de l’ASTM, l’ONG qui aide à l’émancipation des peuples issus des pays tiers. «Amazon profite des avantages fiscaux du pays pour éviter ses obligations fiscales.» Une coalition luxembourgeoise réunissant l’ASTM, CELL, Collectif Tax Justice Lëtzebuerg, la Confédération internationale solidaire écologiste, déi Lénk, déi jonk Lénk, etika, Greenpeace, OGBL et Rise for Climate se rassemblera donc aujourd’hui à midi à Luxembourg au croisement de la Grand-Rue et de la rue Aldringen.

Une action symbolique pour des changements

«C’est une petite mobilisation symbolique où des gens prendront la parole et expliqueront aux passants les tenants et aboutissants», explique Magali Paulus. Il était plus intéressant pour les militants d’aller à la rencontre du public que de manifester devant les bureaux d’Amazon au Kirchberg. «Le but n’est pas de responsabiliser les consommateurs, c’est de les sensibiliser à l’impact que les grandes entreprises ont», complète David Hoffmann.

La coalition mobilisée a trois grandes revendications, qui portent sur la fiscalité, l’environnement et les travailleurs. «Quant à la fiscalité, nous demandons au Luxembourg d’arrêter de faciliter l’évitement fiscal et de prendre ses responsabilités», explique David Hoffmann. En matière environnementale, Amazon est appelé à ses responsabilités, dans la mesure où le géant de l’e-commerce «pollue plus que les 72 pays les moins polluants réunis», illustre Magali Paulus.

La multinationale, en tant que source de pollution massive, est exhortée à mieux prendre en compte ses émissions et à les réduire. «À terme, il faudrait arriver à l’utilisation d’une énergie 100 % renouvelable.» Et comme dans tous les pays, la campagne exige de meilleurs salaires, de meilleures conditions de travail et la reconnaissance des syndicats pour les travailleurs.

«Mettre la pression est important, car cela a un impact», appuie Magali Paulus. Des mobilisations comme celle d’aujourd’hui sont ainsi parvenues à obtenir d’Amazon des publications sur ses chiffres. Les salariés d’Amazon se syndiquent de plus en plus, ce qui leur permet de revendiquer leurs droits. Un groupe de justice climatique s’y est également formé. «Cela donne de l’espoir aux personnes touchées.»