Un précieux trésor, à la fois environnemental et économique. Hier, trois pays étaient rassemblés autour de la rivière chantée par Ausone et qui irrigue une partie de notre Grande Région. Le 60e anniversaire de la navigation à grand gabarit sur la Moselle a été célébré par la ministre de la Mobilité et des Travaux publics, Yuriko Backes, le Dr Heike Peitsch, l’ambassadrice d’Allemagne, et Claire Lignières-Counathe, l’ambassadrice de France. Trois pays rassemblés symboliquement à Grevenmacher pour marquer ces festivités autour de ce trait d’union si particulier.
La mise en place de cette navigation si importante semble aujourd’hui évidente, mais il y a un peu plus d’un demi-siècle, il s’agissait de réunir trois nations à travers un projet d’infrastructure servant la construction européenne. Une première brique parmi tant d’autres qui a permis de façonner le continent que nous connaissons aujourd’hui. Lors de la cérémonie, quelques chiffres ont été évoqués. En 2023, près de sept millions de tonnes de marchandises ont été transportées par environ 4 500 bateaux de marchandises. Quatre mille cinq cents bateaux de passagers et environ 1 500 bateaux à cabines ont croisé sur cette «Moselle européenne».
La Moselle canalisée comprend cinq ports, dont le port de Mertert et celui de Metz, qui est le plus grand port céréalier français. Ses imposants silos sont visibles le long de l’A31. Effectivement, il a fallu dompter le cours d’eau pour lui permettre de devenir un élément clé dans le développement économique de la Grande Région. Aujourd’hui, la Moselle pourra être un précieux atout pour réduire l’empreinte carbone du secteur des transports, comme l’a précisé la ministre Yuriko Backes. Qui a dit que le transport fluvial était passé de mode? ArcelorMittal utilise le port de Mertert pour exporter sa production qui, via le port d’Anvers notamment, est expédiée sur toute la planète. Aujourd’hui, les trois pays travaillent pour abroger les péages sur la Moselle au 1er juillet 2025. L’objectif : rendre le transport fluvial plus compétitif. Les ports mosellans ont une histoire et aussi de l’avenir. Le pacte vert pour l’Europe veut augmenter de 25 % le transport par voie d’eau d’ici 2030. Et de 50 % jusqu’à 2050.