Si le FCR91 a perdu ses cinq premiers matches avec Mehdi El Alaoui, le technicien belge garde la confiance de ses dirigeants.
Début octobre, quelques jours après son départ de Rodange, conséquence d’un coup de fil de son président Semin Civovic un peu trop interventionniste à son goût, Frédéric Herinckx s’était montré plutôt confiant quant aux chances du promu de se maintenir en BGL Ligue, lui promettant un classement final «entre la 8e et la 10e place».
Peut-être était-ce là une façon de mettre un petit coup de pression à son futur successeur, qui n’avait pas encore été désigné mais dans le fond, rien n’interdisait le FCR91, alors premier non-relégable (12e) à deux longueurs seulement du 10e, de rêver à un tel destin.
Rien ne l’en empêche, aujourd’hui encore, mais cette ambition a pris du plomb dans l’aile, quelques semaines plus tard. Depuis le départ du technicien belge, au soir d’un succès capital contre Mondercange (3-2, 9e journée), Rodange n’a gagné qu’un match : le suivant, en Coupe à Schieren (D1, 1-3), avec un intérimaire sur son banc, Mirza Ahmatovic (habituel coach de la réserve). Ce dernier a ensuite passé le témoin à Mehdi El Alaoui, dont le bilan provisoire s’est alourdi dimanche contre Differdange d’une cinquième défaite en autant de rencontres, dont une élimination en Coupe chez une PH, Canach (2-0).
Dans ce laps de temps, le FCR91 a dilapidé une avance de deux buts sur le terrain de la Jeunesse (3-2, 10e j.), été renversé en supériorité numérique par un concurrent direct, Bettembourg (1-2, 11e j.), glissé au 14e rang (8 pts), celui de second barragiste, et vu son avance sur le premier relégable, le Fola, passer de cinq points à une unité. Dans un club qui, en comptant les divers intérimaires, en est à son 17e entraîneur – un record au Grand-Duché sur cette période – de l’ère Semin Civovic, entamée en avril 2016, on a connu meilleur moyen de se mettre le boss dans la poche qu’une telle série initiale…
Mehdi El Alaoui n’a «pas du tout la pression»
Pour autant, El Alaoui n’a «pas du tout la pression», assure le co-directeur sportif Henid Ramdenovic, promu aux côtés d’Yvon Dietz cet été, à la fin de sa carrière de joueur. «Il fait du très bon boulot, on lui fait confiance à 100 %», clame l’ancien défenseur central, conscient notamment que le coach belge de 40 ans doit composer avec un effectif qu’il n’a pas façonné, et diminué en prime par la «méforme» actuelle du buteur maison Sylvain Atieda (12 buts en PH en 2024, 6 cette saison), et les blessures.
Outre Semsundin Dzanic, malade, l’entraîneur rodangeois était ainsi privé dimanche de Wendell Quinas en défense centrale, et de Karim Ilunga, «sur qui on comptait pour être la pièce maîtresse au milieu». Arrivé de Berbourg cet été, l’ailier Malek Amdouni revient, lui, «peu à peu», après avoir «raté presque toute la première partie de saison» en raison d’une blessure à l’épaule. «On est toujours positifs, conclut Ramdenovic. Les autres équipes perdent aussi. Personne ne nous a échappé.»
Et surtout pas Hostert (13e, 10 pts) et Wiltz (11e, 11 pts), les ultimes adversaires de Rodange lors d’une phase aller que Ramdenovic aimerait boucler avec au moins quatre points, idéalement six, de plus qu’aujourd’hui. Après quoi, il y aura tout un hiver pour offrir si possible deux renforts expérimentés à Mehdi El Alaoui, dégraisser un effectif jugé trop pléthorique et surtout assimiler les préceptes de l’ancien adjoint de Carlos Fangueiro au F91 et au Swift. Après tout, la saison dernière, c’est durant la trêve hivernale que Rodange avait véritablement changé de visage.