Donald Trump, aux portes de la Maison-Blanche après avoir remporté plusieurs États décisifs, a revendiqué, ce mercredi 6 novembre, une « victoire politique jamais vue dans notre pays », sans attendre le décompte final.
L’ancien président a reçu dans la foulée une pluie de félicitations de dirigeants étrangers, d’Emmanuel Macron à Benjamin Netanyahu, de Volodymyr Zelensky à Mark Rutte, qui n’ont même pas attendu l’officialisation de sa victoire.
La chaîne Fox News l’a déjà déclaré vainqueur de l’élection.
Il s’agit du seul média dans l’immédiat à accorder la victoire à l’ancien président, mais les signaux allant dans le sens du plus extraordinaire retour qu’ait connu la politique américaine n’ont cessé de s’accumuler ces dernières heures.
Le dépouillement est encore en cours dans de nombreux bureaux de vote, mais une défaite de sa rivale démocrate Kamala Harris semble inéluctable au fur et à mesure que les États décisifs tombent dans l’escarcelle du tribun de 78 ans.
Géorgie, Caroline du Nord
Le candidat républicain a été donné vainqueur en Géorgie, en Caroline du Nord et surtout en Pennsylvanie, le plus crucial des sept Etats décisifs, face à la vice-présidente démocrate, selon des projections de médias américains.
Pour l’instant, Donald Trump compte 266 grands électeurs, contre 219 pour Kamala Harris. Il lui en faut 270 pour gagner.
Autre inconnue : va-t-il, comme il l’assure déjà, gagner la majorité des voix à l’échelle nationale, ce que n’a jamais fait un candidat républicain depuis vingt ans ?
Si elle était confirmée, la victoire de Donald Trump signerait l’un des plus grands come-back de l’histoire politique mondiale. Un retour d’autant plus extraordinaire que sa troisième campagne a été marquée par deux tentatives d’assassinat, quatre inculpations et une condamnation au pénal.
Condamné au pénal
Dans les autres États ayant déjà livré leurs résultats définitifs, aucune surprise.
Les deux candidats ont engrangé selon les médias une série d’États qui leur étaient promis : le Texas, le Kentucky, la Virginie-Occidentale, la Floride, le Missouri, l’Oklahoma, le Mississippi ou la Louisiane pour l’ancien président républicain.
New York, l’Illinois, la Californie, le Massachusetts, le Colorado et la capitale Washington pour la vice-présidente démocrate.
Kamala Harris, espérait devenir la première femme élue présidente, face à un adversaire visé par de multiples poursuites, et qui n’a jamais reconnu sa défaite en 2020.
Deux Amériques
Cette campagne inouïe a été marquée par l’entrée en lice fracassante de Kamala Harris en juillet après le retrait du président Joe Biden.
Derrière ces deux candidats, se sont rangées deux Amériques apparemment irréconciliables, chacune persuadée que l’autre camp mènerait le pays au désastre.
La vice-présidente de 60 ans a peint son rival en dictateur « fasciste » en puissance et en danger pour les droits des femmes.
Donald Trump a décrit son adversaire comme une dirigeante faible et « bête », laxiste face à l’immigration illégale et la criminalité.
À travers le pays, la tension qui entoure le scrutin est visible : dans certains bureaux de vote transformés en forteresses, dans les hautes barricades qui entourent la Maison-Blanche.
Les républicains ont repris le contrôle du Sénat américain jusqu’ici aux mains des démocrates. Le sort de la Chambre des représentants n’est pas encore connu.
La question très polarisante de l’avortement fait aussi l’objet de plusieurs référendums. Dans l’un des plus suivis, en Floride, une proposition visant à réinstaurer la possibilité de réaliser un avortement jusqu’à environ 24 semaines de grossesse, au lieu de six actuellement, n’a pas recueilli assez de voix pour l’emporter.
De nombreux dirigeants étrangers, ainsi que le chef de l’OTAN, ont félicité Donald Trump après qu’il eut revendiqué sa victoire à la présidentielle américaine, sans attendre l’officialisation des résultats.
France
Le président de la République française, Emmanuel Macron, a félicité Donald Trump dans un message sur X et s’est dit « prêt à travailler ensemble (…) Avec vos convictions et avec les miennes. Avec respect et ambition. Pour plus de paix et de prospérité ».
Royaume-Uni
Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a félicité Donald Trump pour sa « victoire électorale historique ».
« En tant qu’alliés les plus proches, nous nous tenons côte à côte pour la défense de nos valeurs partagées de liberté, démocratie et libre entreprise », a déclaré le dirigeant travailliste dans un communiqué.
OTAN
Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a félicité Donald Trump et a promis de garder l’Alliance unie.
« Son leadership sera à nouveau un élément clé pour garder notre Alliance forte. J’ai hâte de travailler avec lui à nouveau pour faire progresser la paix en renforçant l’OTAN », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Ukraine
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a félicité Donald Trump pour son « impressionnante victoire » et a dit espérer que ce dernier aidera l’Ukraine à obtenir une « paix juste ».
« J’apprécie l’engagement du président Trump en faveur de l’approche +la paix par la force+ dans les affaires mondiales. C’est exactement le principe qui peut concrètement rapprocher l’Ukraine d’une paix juste », a-t-il réagi.
Israël
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, salue « le plus grand retour de l’Histoire ». Cette victoire, revendiquée par Trump, marque selon lui « un réengagement puissant dans la grande alliance » avec Israël.
Hongrie
« En route vers une belle victoire », a déclaré sur Facebook le Premier ministre hongrois Viktor Orban, inconditionnel soutien de Donald Trump, apparaissant devant un écran de télévision affichant le comptage des voix aux États-Unis.
Chine
La Chine a déclaré mercredi espérer une « coexistence pacifique » avec les États-Unis.
« Nous continuerons à aborder et à gérer les relations Chine-États-Unis sur la base des principes de respect mutuel, de coexistence pacifique et de coopération mutuellement bénéfique », a fait savoir la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, lors d’un point de presse régulier.
Inde
Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a adressé mercredi ses « félicitations du fond du cœur » son « ami » Donald Trump pour sa « victoire électorale historique ».
« Je me réjouis de renouveler notre collaboration pour renforcer encore le (…) partenariat global et stratégique » entre l’Inde et les Etats-Unis, a déclaré Narendra Modi sur X.
Turquie
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a félicité son « ami » Donald Trump.
« Nous espérons que les relations entre la Turquie et les États-Unis se renforceront et que les crises et les guerres régionales et mondiales, en particulier la question palestinienne et la guerre entre la Russie et l’Ukraine, prendront fin », a écrit Recep Tayyip Erdogan sur X.
Espagne
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a félicité mercredi sur X en anglais Donald Trump, promettant de travailler à « un partenariat transatlantique fort ».
« Félicitations @realDonaldTrump pour votre victoire et votre élection comme 47e président des États-Unis. Nous travaillerons sur nos relations stratégiques bilatérales et pour un partenariat transatlantique fort », a écrit sur le réseau social le chef de gouvernement socialiste.
Les républicains ont repris mardi le contrôle du Sénat des États-Unis, un organe crucial du pouvoir fédéral, cette victoire permettant au parti de Donald Trump de dominer au moins l’une des deux chambres du Congrès.
La seconde chambre, celle des représentants, est toujours en jeu, aucun des deux partis ne semblant avoir un avantage décisif tandis que se poursuit mercredi le dépouillement des bulletins dans les 50 Etats.
Le basculement du Sénat a été rendu possible grâce à deux succès électoraux, en Virginie-Occidentale et dans l’Ohio.
Dans le premier État, le gouverneur Jim Justice, soutenu par Donald Trump, est arrivé en tête face au démocrate Glenn Elliott.
Dans le second État, le républicain Bernie Moreno l’a emporté sur le fil contre le démocrate Sherrod Brown, en poste depuis 2007.