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Alexandra Popp, les adieux à la Mannschaft d’une « romantique du football »


La joueuse (à d.) a vu sa popularité exploser en Allemagne au cours de l'Euro-2022. (photo AFP)

À 33 ans, Alexandra Popp va enfiler une dernière fois le maillot de la sélection allemande lundi à Duisbourg, une 145e cape contre l’Australie en amical, en forme d’adieux pour l’une des figures marquantes de son sport ces dernières années.

« Personnellement, en romantique du football, il n’y a rien de plus beau que de terminer là où tout a commencé. Pour moi, c’est une immense chance de pouvoir rejouer encore une fois sur ce terrain ». À l’évocation en milieu de semaine dernière de son dernier match avec la Mannschaft, l’attaquante, connue pour son jeu de tête, s’est montrée assez détendue.

Pendant qu’elle profitait de quelques jours de repos à Wolfsburg, ses futures ex-coéquipières de la sélection préparaient à Francfort le match amical contre l’Angleterre gagné 4 à 3 à Wembley, une affiche en forme de remake de la finale de l’Euro-2022 remportée par les Anglaises dans le temple du football.

« En fait, ça ne me fait pas bizarre. Les semaines passées ont été chargées et les courts jours de temps libre sont extrêmement importants pour moi », a-t-elle expliqué lors d’un point presse.

Lundi, elle sera une dernière fois titulaire avec le brassard de capitaine, « mais pas une mi-temps complète », comme convenu, précise le nouveau sélectionneur Christian Wück, pour qui ces matches d’octobre sont importants pour son équipe, en profond renouvellement, avec le titre européen dans le viseur en juillet prochain.

Popp sera remplacée pour être célébrée « comme il se doit » par les près de 30 000 spectateurs attendus au Wedaustadion de Duisbourg, ville en plein coeur du bassin industriel de la Ruhr, où la carrière de la joueuse a pris son envol à la fin des années 2000 : elle y a disputé son premier match de Bundesliga en septembre 2008, et la première de ses 145 rencontres avec la Mannschaft en février 2010.

Or olympique et deux C1

Depuis, elle est devenue la troisième meilleure buteuse de la Mannschaft avec 67 buts, mais elle est toutefois arrivée dans un creux pour la sélection allemande, octuple championne d’Europe entre 1989 et 2013 et double championne du monde en 2003 et 2007.

Avant de mettre le cap à 350 km à l’est et de prendre à l’été 2012 la direction de Wolfsburg, qu’elle ne quittera plus et qui va devenir le club phare du football féminin allemand des années 2010, Popp a remporté ses premiers trophées avec Duisbourg, deux Coupes d’Allemagne (2009 et 2010) et une Coupe de l’UEFA (2010).

En près de deux décennies au plus haut niveau, elle a développé un immense palmarès: deux Ligues des champions (2013 et 2014), des titres de championnes (7) et des Coupes d’Allemagne (13) à la pelle, ainsi qu’un titre olympique en 2016 à Rio et une finale de l’Euro-2022.

Souvent ralentie par les blessures (elle a manqué le dernier triomphe continental de l’Allemagne en 2013), elle a vu sa popularité exploser en Allemagne au cours de l’Euro-2022 (elle a terminé meilleure buteuse en compagnie de l’Anglaise Beth Mead avec six réalisations dont deux en demi-finale contre la France). Mais elle a été rattrapée par une blessure et a dû assister dans les tribunes pleines à craquer (87.000 spectateurs) de Wembley au triomphe anglais.

Après cet été argenté, suivi par des millions de supporters en Allemagne, elle est devenue le visage de la Mannschaft avec des projecteurs braqués sur elle, « ce que j’ai trouvé un peu exagéré, parce que l’ensemble de l’équipe avait performé », a-t-elle estimé.

Popp a mis à profit cette exposition pour déplacer le débat sur « l’Equal Pay » porté par la star américaine Megan Rapinoe pour des conditions financières égales à celles de leurs homologues masculins, vers « l’Equal Play » pour un accès égalitaire aux infrastructures, « pour que l’on puisse être tout aussi professionnelles ».