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Ivresse au volant : les toutes premières fois de Tun et Alix


Les deux prévenus ont reconnu à la barre avoir trop bu d’alcool au moment des faits qui leur sont reprochés.

Il est des premières qu’on préférerait qu’elles n’aient jamais eu lieu. C’est le cas de deux automobilistes ivres qui ont donné du fil à retordre aux policiers qui les ont interpellés.

Tun, 21 ans, n’avait jamais bu d’alcool de sa vie avant le soir du 18 janvier dernier. Deux bières auraient suffi à transformer le frêle jeune homme en roquet récalcitrant avec les policiers venus le secourir au bord de la route où il s’était échoué dans la neige peu avant 23 h. Le procès-verbal de police ne dit pas si l’étudiant dit la vérité, car Tun a refusé de se plier à un test d’alcoolémie.

«J’étais allé assister à un match de handball avec des amis. Nous sommes allés boire un verre. Je n’ai réalisé mon état qu’une fois sur l’autoroute pour rentrer chez moi. J’ai décidé de la quitter pour ne pas mettre de vies en danger», a relaté Tun hier à la barre de la 9e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg. Il a roulé jusqu’à proximité du dépôt de munition de l’armée à Wandhof où deux militaires l’ont trouvé et ont prévenu la police.

«Il était à moitié sorti de sa voiture et vomissait quand nous sommes arrivés», a indiqué un des policiers. «Il ne tenait plus debout, il est tombé en arrière en sortant de la voiture. Il a vomi à plusieurs reprises.» Tun n’est pas en forme du tout, mais il a cependant trouvé la force de s’opposer aux policiers qui voulaient le soumettre à un test d’alcoolémie et à leur raconter des histoires à peine croyables pour se sortir de sa situation.

«Je ne savais pas que les tests étaient obligatoires», s’est excusé le jeune homme. «C’était la première fois que je buvais de l’alcool.» Le policier a rapporté hier à l’audience avoir essayé de le lui expliquer à quatre ou cinq reprises le soir des faits, de même que les conséquences d’un tel refus. «Nous avons prévenu sa maman pour qu’elle vienne le récupérer et essaye, elle aussi, de le raisonner.» En vain.

Le refus du test d’alcoolémie entraîne une amende, une peine d’emprisonnement, le retrait immédiat du permis de conduire et la perte de 6 points, selon la Sécurité routière. Tun est contrit. «C’était la première et la dernière fois de ma vie que j’ai consommé de l’alcool», jure-t-il, avant d’affirmer que s’il le pouvait, il reviendrait en arrière. La fatigue et la méconnaissance des effets de l’alcool l’auraient mené à prendre une mauvaise décision.

Le ministère public a souligné le fait qu’il était encore jeune conducteur au moment des faits et qu’il devait avoir abusé de l’alcool pour se trouver dans l’état dans lequel les policiers l’ont trouvé. Sa représentante a requis une amende appropriée à son encontre ainsi qu’une interdiction de conduire de 12 mois pour avoir refusé de se plier aux injonctions des policiers et une autre de 24 mois pour conduite en état d’ivresse. Elle ne s’est pas opposée à un sursis en espérant que son aventure lui servirait de leçon.

Le prononcé est fixé au 14 novembre.

Dans le jardin du voisin

Alix, elle aussi, a refusé de se plier au test d’alcoolémie. La septuagénaire voulait à tout prix rentrer à son domicile après avoir causé un accident de la circulation le 15 juillet 2023. Elle rentrait chez elle, à Schifflange, au volant de sa voiture en début de soirée quand elle en a perdu le contrôle. Le véhicule s’est immobilisé dans le jardinet d’un de ses voisins après avoir traversé une clôture.

Appelés sur les lieux, les policiers ont mis une vingtaine de minutes pour faite passer l’éthylotest à Alix. «Elle était nerveuse et avait du mal à reprendre son souffle», a précisé une policière hier. Un taux d’alcool dans le sang de 1,92 gramme par litre de sang a toutefois été relevé. Mais Alix a refusé de suivre les policiers au commissariat d’Esch-sur-Alzette pour compléter la procédure par un test sanguin notamment.

«Je devais rentrer chez moi absolument. Mon mari était de sortie avec des amis et je ne parvenais pas à la joindre. J’avais l’unique clé de notre domicile et j’avais besoin de mon inhalateur», a-t-elle expliqué à la juge pour justifier son refus. «J’étais consciente des conséquences. Les policiers m’avaient prévenue.»

La représentante du parquet, ne disposant pas de taux d’alcool dans le sang définitif pour affiner ses réquisitions, a demandé au tribunal de prononcer une peine de 12 mois d’interdiction de conduire à son encontre ainsi qu’une amende appropriée. Elle ne s’est pas non plus opposée à un sursis étant donné qu’il s’agissait également d’une première pour Alix.

Le prononcé est fixé au 24 octobre.

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