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[Basket] Feipel : «J’ai hâte de retrouver mon niveau»


Mike Feipel, tout sourire, pose avec la pancarte saluant son retour.

Après 632 jours d’absence, Mike Feipel a effectué son grand retour. Une chose est sûre : l’intérieur du Sparta a faim de basket !

Vous rappelez-vous votre dernière apparition sur un terrain de basket ?

Mike Feipel : Bien sûr. C’était le vendredi 20 janvier 2023, à Steinsel. Il y avait de la neige, j’étais en stress avec l’université, ma copine était retenue à cause de la neige et n’était pas arrivée au match. Bref, ce n’était pas un bon jour. En plus, je jouais 35 minutes par match, j’étais fatigué physiquement et mentalement. Avant le match, je me réjouissais en me disant que je n’avais pas encore eu de blessures cette saison-là.

Et sur une des dernières actions, à trente secondes de la fin, je saute pour récupérer une balle, puis je resaute pour tenter de marquer, je rate, Lavone la récupère, claque un dunk et on va gagner ce match. Mais en retombant, j’ai tout de suite vu qu’il y avait un problème au genou. Il était carrément sorti vers l’intérieur. J’ai donné une dernière interview à RTL, j’ai pris ma douche, mais en sortant j’ai vu que je n’arrivais pas à marcher. Mais j’ai attendu jusqu’au lundi pour aller passer des examens à la Clinique d’Eich.

Qui n’ont pas été positifs ?

Non. On m’a fait passer le test de Lachman (NDLR : un examen médical pour mettre en évidence une rupture du ligament croisé). Un médecin n’était pas sûr du résultat. Mais le Dr Christian Nührenbörger (NDLR : le responsable de l’orthopédie au CHL) m’a confirmé qu’il pensait que c’était bien cela. J’avais encore un petit espoir, mais une IRM a malheureusement confirmé le diagnostic.

On imagine que la nouvelle est dure à accepter ?

C’était un coup de massue. Je savais que je devais me faire opérer. Mais j’ai insisté pour que ce soit avec le Pr Seil. Cela a pris trois mois pour avoir un rendez-vous. Et quand je me suis fait opérer, ils ont remarqué qu’il y avait aussi un problème au ménisque, qui n’était plus fixé à l’os. Du coup, ils l’ont également opéré et ça fait une grande différence. On m’a expliqué que je ne pouvais pas marcher pendant six semaines. Et là, j’ai compris que ça allait durer. On m’a dit entre 9 et 12 mois.

C’était la période la plus difficile de ma vie

Et cela a été même plus long ?

J’ai commencé l’entraînement sans contact en décembre. Puis avec l’équipe vers fin mars, début avril, mais la saison était terminée. De toute façon, j’avais encore besoin de deux ou trois mois pour vraiment revenir. Je n’étais pas prêt. Je me suis entraîné en mai et juin, mais on était seulement six personnes à l’entraînement. Et quand j’ai vraiment repris en août, je me suis blessé à nouveau dès la première semaine de la présaison. Je me suis fait une rupture au niveau du quadriceps au même genou. Cela voulait dire encore quatre à six semaines avant de pouvoir reprendre.

Comment avez-vous vécu tous ces mois ?

C’était la période la plus difficile de ma vie. J’allais à tous les matches, mais je repartais tout de suite. Je me suis un peu éloigné et isolé du monde du basket. Je n’avais pas envie de rencontrer des personnes à la buvette pour les entendre me demander toujours la même chose : « quand est-ce que vous allez revenir? ». Et puis, j’ai essayé aussi de prendre ce qu’il y avait de bon dans cette blessure.

J’en ai profité pour aller à New York avec ma copine chez mon meilleur ami en février. Je n’aurais jamais pu faire cela sans ma blessure. J’ai décidé de saisir les opportunités qui se présentaient. Je savais que je pouvais revenir plus fort et plus fit. J’ai vraiment changé mon style de vie.

Avez-vous été soutenu durant cette période ?

Oui. J’ai parlé avec d’autres basketteurs et surtout des basketteuses qui ont eu la même chose, comme Magaly Meynadier notamment. J’ai eu le soutien de Ken (NDLR : Diederich, l’entraîneur national), qui était souvent en contact avec moi au début. Et à partir du moment où j’ai repris les entraînements individuels, j’ai fait beaucoup de sessions avec lui. J’ai beaucoup parlé avec Yves de Waha, le kiné de l’équipe nationale. Ils m’ont orienté vers le LIHPS (Luxembourg Institute for High Performance in Sports).

Je suis d’abord allé voir Jérôme Pauls, le coordinateur, pour voir comment ça allait se passer, à quels services j’allais avoir droit. Et j’ai surtout travaillé avec Marcel Wilbert, le coach athlétique de la fédé. C’est avec lui que j’ai travaillé le renforcement musculaire. Je suis allé souvent au HPTRC (NDLR : High Performance Training & Recovery Center) à la Coque et c’est vraiment top. Ils ont le meilleur équipement. J’avais régulièrement des meetings avec les personnes du LIHPS, les kinés, les coaches, les biomécaniciens de la SportFabrik. Je pense qu’il y a eu jusqu’à onze personnes à ces meetings!

Et finalement, au bout de mois et de mois d’efforts, vous êtes revenu, samedi ?

J’étais déjà sur la feuille de match contre Contern, j’ai fait le warm up, mais je savais que je n’allais pas jouer. Je n’étais pas encore prêt. Les consignes du LIHPS était de reprendre après quatre semaines d’entraînement normal. Avec ma blessure en présaison, cela a tout retardé. J’ai suivi les consignes et j’ai attendu de m’être entraîné trois semaines. J’ai vu avec les kinés de la Clinique d’Eich et mon kiné à Bertrange, Mathieu Gottini, et ils m’ont donné le feu vert.

Et ce retour, c’était donc contre Etzella. Pas trop compliqué de reprendre face à un tel adversaire ?

Pour moi, peu importe. Je savais que j’avais la forme pour jouer cinq minutes. J’ai saisi l’opportunité. Mais j’ai remarqué que l’intensité d’Etzella était certainement la plus haute parmi tous les adversaires du championnat.

Vous êtes entré à quel moment ?

Le coach m’a fait entrer comme sixième homme, il devait rester trois ou quatre minutes dans le premier quart. J’ai remplacé Lenell (Henry), qui avait un problème de fautes. Il n’y avait pas beaucoup de spectateurs du Sparta, mais ils m’ont applaudi. Ça m’a vraiment fait chaud au cœur. C’était un moment énorme. J’ai même eu droit à ma pancarte pour mon retour !

Le premier pas, c’était de rejouer. Le suivant, ce sera de mettre un panier. On va essayer de progresser de match en match

Aucune appréhension par rapport à votre genou ?

Une fois l’émotion de faire mon retour passée, je suis dans ma zone. Je me disais que j’allais cogiter par rapport au genou, à ma blessure. Mais finalement, pas du tout. J’ai donné tout ce que je pouvais donner au point de vue intensité entre la fin du premier quart et le début du deuxième. Durant ma rééducation, chaque fois que je faisais un effort supplémentaire, il y avait une réaction. Et il fallait le reproduire deux ou trois fois pour que ce soit bon, le temps de s’habituer à un nouvel effort. Une nouvelle intensité. Et ce sera la même chose sur le parquet.

Alors, quel bilan tirez-vous de ce retour ?

Je savais que je n’allais pas pouvoir faire grand-chose. J’aurais été content de marquer un panier. Mais je pense qu’en cinq minutes, j’ai pris trois rebonds, c’est déjà pas mal. Le premier pas, c’était de jouer à nouveau. Le prochain, marquer un panier. Et on va essayer de progresser de match en match.

C’est votre objectif ?

Durant ma rééducation, j’ai vraiment remarqué qu’on ne pouvait pas avoir un objectif de date pour chaque étape. Donc, mon but est de progresser. De continuer de diminuer les problèmes avec le genou. De n’avoir plus à me concentrer que sur le basket et plus sur le genou. J’étais ravi de l’intensité que j’ai mise durant ces cinq minutes.

On sent que, physiquement, vous êtes plus costaud qu’avant. C’est également votre impression ?

J’ai fait beaucoup de muscu. Depuis ma blessure, je pense que j’ai pris trois kilos. Je sais que je suis plus fort et plus fit qu’avant musculairement. Maintenant, je veux perdre encore un peu de poids. Un peu de graisse.

Quel est votre état d’esprit ? 

Je suis vraiment content d’avoir à nouveau joué. J’ai attendu ce moment très longtemps. Mais j’ai quand même des ambitions. On a le match de Coupe contre Kordall. L’an passé, on a perdu deux fois contre eux, on veut prendre notre revanche. Et j’ai hâte de revenir à mon niveau.

Depuis votre blessure, il y a eu du changement au Sparta, avec l’arrivée du coach Karl Abou Khalil et l’explosion de Max Logelin. Quel est votre sentiment par rapport à cela ? 

On connaît Karl depuis qu’il est arrivé au club. Il connaissait l’équipe, notre style de jeu. Il avait donné des séances d’entraînement individuelles. Et je tiens à le remercier pour son aide. Pour le fait de m’avoir fait confiance en me faisant rentrer comme sixième homme. Il me donne de la confiance. Il sait de quoi j’étais capable et de quoi je serai à nouveau capable. Quant à Max, il est vraiment énorme. Il peut prendre un match en main, on a pu le voir contre Dudelange. Il peut aller plus loin que le Luxembourg. Maintenant, c’est à lui de voir si c’est ce qu’il veut.

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