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Les corps de six otages retrouvés dans la bande de Gaza


Jon Polin et son épouse Rachel Goldberg, les parents d’Hersh Goldberg-Polin, un otage israélo-américain retrouvé mort dans la bande de Gaza (Photo : afp)

Les corps de six otages enlevés lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre en Israël ont été retrouvés dans la bande de Gaza, selon l’armée israélienne et le président américain Joe Biden, qui a promis d’oeuvrer pour la libération de ceux toujours retenus.

En Cisjordanie occupée, où l’armée israélienne poursuit pour la cinquième journée une vaste opération contre des groupes armés, les secours israéliens ont annoncé la mort de trois personnes « dans une attaque armée ». Des « pauses humanitaires » aux contours incertains doivent par ailleurs débuter dimanche dans la bande de Gaza, où une guerre oppose depuis bientôt 11 mois Israël au mouvement islamiste palestinien Hamas, pour permettre une vaccination antipolio à grande échelle.

Samedi, « dans un tunnel sous la ville de Rafah, les forces israéliennes ont récupéré six corps d’otages détenus par le Hamas », dont celui de l’Israélo-Américain Hersh Goldberg-Polin, a annoncé M. Biden dans un communiqué samedi soir, en se disant « dévasté et indigné ».

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a affirmé que les otages avaient été « tués de sang-froid par le Hamas » et le président israélien Isaac Herzog a dit que « le coeur de toute la nation (était) brisé en mille morceaux ». Deux sont des femmes et quatre des hommes: Hersh Goldberg-Polin, Carmel Gat, Eden Yerushalmi, Alexander Lobanov, Almog Sarusi et Ori Danino, a précisé l’armée israélienne.

« Retards et sabotages » 

« Un accord pour le retour des otages était sur la table depuis deux mois. Sans les retards, les sabotages et les prétextes, ceux dont nous avons appris la mort ce matin seraient certainement encore en vie », s’est emporté le Forum des familles des otages.

Le président américain a promis que son pays continuerait « à travailler 24 heures sur 24 pour parvenir à un accord qui garantisse la libération des otages restants ». « Je pense que nous sommes sur le point de parvenir à un accord », a-t-il ajouté.

Lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, 251 personnes ont été enlevées en Israël et emmenées à Gaza. Cette vaste attaque a entraîné côté israélien la mort de 1.199 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles. Israël a juré de détruire le Hamas, un mouvement qu’il qualifie de terroriste, à l’instar des Etats-Unis et de l’Union européenne.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 40.691 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas, provoqué un désastre humanitaire et sanitaire et déplacé la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants. D’après l’ONU, la majorité des morts sont des femmes et des mineurs.

Opération en Cisjordanie 

Dans le même temps, dans le nord de la Cisjordanie, occupée depuis 1967, Israël poursuit sa vaste opération militaire contre les groupes armés, qui a suscité inquiétudes et protestations de la communauté internationale. Deux hommes et une femme ont été tués dimanche dans une « attaque armée » dans le sud de la Cisjordanie, ont rapporté les secours israéliens.

Deux des victimes sont des trentenaires, tandis que la troisième, un homme d’une cinquantaine d’années, a succombé à ses blessures après son évacuation, a ajouté le Magen David Adom, équivalent israélien de la Croix-Rouge.

L’armée a débuté mercredi une vaste opération qualifiée « d’antiterroriste » en envoyant des colonnes de blindés appuyés par des aéronefs sur Jénine, Tulkarem, Toubas et leurs camps de réfugiés, bastions de groupes armés en lutte contre Israël.

« L’électricité et l’eau sont totalement coupées dans le camp de réfugiés », et « 80% des quartiers (de la ville) ne sont plus alimentés en eau », déplore Bachir Matahine, le porte-parole de la municipalité de Jénine cité par l’agence de presse palestinienne Wafa.

Au moins 22 Palestiniens, principalement des combattants, ont été tués par l’armée israélienne en Cisjordanie depuis mercredi, selon le ministère palestinien de la Santé. Tous des « terroristes », a dit l’armée israélienne. Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, et le Jihad islamique, ont déclaré qu’au moins 14 des morts combattaient dans leurs rangs.

Empêcher une propagation 

Dans la bande de Gaza, une campagne de vaccination contre la polio a été lancée officiellement dimanche, après qu’un premier cas a récemment été confirmé dans le territoire palestinien assiégé chez un bébé de dix mois. La campagne, menée par des équipes du ministère de la Santé, de l’Unrwa (agence de l’ONU) et des ONG, selon le gouvernement du Hamas, vise à vacciner plus de 640.000 enfants de moins de dix ans dans le territoire où la polio avait pourtant été éradiquée il y a 25 ans.

La campagne se déroulera en trois phases, dans le centre, le sud puis le nord de la bande de Gaza. Jeudi, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait annoncé qu’Israël avait accepté une série de « pauses humanitaires » de trois journées pour chacune des phases.

Démentant « les informations faisant état d’un cessez-le-feu général » pour permettre cette campagne, le cabinet du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué qu’Israël « autorisera uniquement un couloir humanitaire ».

Selon l’ONU, « une couverture d’au moins 90% est nécessaire lors de chaque phase de la campagne pour arrêter l’épidémie ». Aïd Abou Taha, 33 ans, a amené son fils de 11 mois à l’hôpital Nasser de Khan Younès (sud) pour le faire vacciner.

Cette campagne « est très importante, surtout parce qu’il y a de plus en plus de déplacés qui s’entassent et qu’il y a des épidémies qui se répandent parmi les enfants », a-t-il déclaré.

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