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[Tennis] Roland-Garros : Paolini-Andreeva, rendez-vous inattendu en demies


L'Italienne Jasmine Paolini, 15e mondiale, a éliminé la Kazakhe Elena Rybakina (4e) et atteint ainsi pour la première fois le dernier carré d'un tournoi du Grand-Chelem. (Photo AFP)

La logique eut voulu qu’Elena Rybakina et Aryna Sabalenka, dans l’élite depuis deux bonnes années, se retrouvent en demi-finales de Roland-Garros, mais leurs adversaires n’avaient que faire de logique mercredi et ce sont bien Jasmine Paolini et Mirra Andreeva, novices à ce niveau, qui s’affronteront pour une place en finale.

Casper Ruud étant qualifié sans jouer pour le dernier carré après le forfait de Novak Djokovic blessé au ménisque droit, il a dû attendre 23h30 pour connaître son adversaire: ce sera Alexander Zverev (4e mondial), vainqueur 6-4, 7-6 (7/5), 6-4 d’Alex De Minaur (11e).

« Je suis content de rejouer une demie, et j’espère en gagner une ! », a lancé l’Allemand de 27 ans qui retrouve le dernier carré parisien pour la quatrième fois d’affilée depuis 2021. Il n’est jamais allé plus loin et avait été battu en trois sets l’an dernier par Ruud.

Premier coup de tonnerre mercredi après-midi: l’Italienne Jasmine Paolini, 15e mondiale, élimine la Kazakhe Elena Rybakina (4e) 6-2, 4-6, 6-4 et atteint ainsi pour la première fois le dernier carré d’un tournoi du Grand-Chelem.

« C’est incroyable… le match a été très difficile et j’étais trop tendue dans le deuxième set, mais je suis restée dans le match et me voilà ! », a lancé de sa voix rauque la joueuse de 28 ans qui n’avait encore jamais dépassé les huitièmes de finale en Grand Chelem (atteints en Australie cette année). A Roland-Garros, elle n’avait jamais franchi le deuxième tour.

Mais mercredi, bien aidée il est vrai par l’avalanche de fautes directes commises par sa placide adversaire (48 au total contre 22 pour Paolini), la virevoltante Italienne pouvait afficher son large sourire.

Paolini plus solide

Contre toute attente, et tandis que le service est l’une des principales armes de la grande Rybakina (1,84m), c’est l’Italienne, de 21 cm plus petite, qui a été la plus solide sur ses mises en jeu.

Ainsi dans le premier set, Paolini (1,63m) a été souveraine sur sa mise en jeu, remportant blancs ses trois premiers jeux de service (avec un ace à la clé) et ne laissant même qu’un seul point à son adversaire qui, elle, a multiplié les fautes directes (16 sur 49 points joués au total dans le premier set, soit un tiers). Dans le même temps, Rybakina a perdu deux de ses jeux de service.

La perte du deuxième set par l’Italienne aurait pu marquer un renversement du cours du jeu.

« A ce moment il fallait rester dans le match et oublier ce deuxième set. Alors je me suis rappelée qu’elle était une grande championne et que ça pouvait arriver », a-t-elle commenté.

Après cette première sur le « magnifique » court Philippe-Chatrier, Paolini pourra en profiter une seconde fois, au moins, dès jeudi lorsqu’elle y défiera la prodige russe Mirra Andreeva (38e) pour une place en finale.

« Surprise »

Mercredi, Andreeva s’est imposée 6-7 (5/7), 6-4, 6-4, mais Sabalenka (2e), double vainqueur de l’Open d’Australie (2023 et 2024), souffrait de maux d’estomac. Pas de quoi ternir la joie de la Russe.

« Je ne me souviens même plus du score… J’ai joué la deuxième balle de match comme si je devais sauver une balle de break, pour ne pas penser au résultat », a déclaré à chaud la joueuse de 17 ans qui craignait d’avoir le public contre elle et qui s’est dite « surprise » d’être elle aussi soutenue par les spectateurs.

Pour jeune qu’elle soit, Andreeva n’en a pas moins de grandes ambitions et imagine déjà la tournure que pourrait prendre la demi-finale, elle dont le meilleur résultat en Grand Chelem est le 8e de finale joué en janvier à l’Open d’Australie et qui avait perdu au troisième tour à Paris l’an dernier, pour son tout premier tournoi du Grand Chelem.

Paolini « joue très vite, se déplace très vite et n’hésite pas à prendre sa chance quel que soit le score. Je pense que ce sera un peu le même type de match qu’aujourd’hui. Il faudra que je joue avec le même état d’esprit froid qu’aujourd’hui », a-t-elle expliqué. Tout en soulignant que le plus souvent, elle oubliait en entrant sur le court les plans de jeu mis en place avec sa coach Conchita Martinez.