La sélection nationale peut accéder pour la première fois de son histoire à la division Trophy. Il faudra battre la Moldavie samedi lors du barrage au stade Josy-Barthel.
Ce n’était pas vraiment le but initial. Mais au fil de la campagne et l’appétit venant en mangeant, les ambitions du XV du Luxembourg ont pris une autre dimension. Au-dessus de la mêlée durant la phase de poules, Christian Olsen et ses camarades, auteurs de quatre victoires en autant de sorties dans le groupe B de la division Conference dont une dernière sur un score record contre la Slovénie (84-7) – le précédent datait d’avril 2000 lorsque les Luxembourgeois avaient corrigé 78-12 les Norvégiens – se sont qualifiés pour le barrage d’accession à la division Trophy.
«Maintenant, on « démarre« une deuxième mini-saison avec l’opportunité de jouer une finale face à la Moldavie pour l’accession à la division supérieure. On sait que ce ne sera pas facile. Il y a pas mal de choses qui changent dans notre univers et notre environnement par rapport à nos derniers matches à la maison», explique le sélectionneur national Alexandre Benedetti.
À commencer par le lieu de la rencontre : celle-ci se jouera au Josy-Barthel et non au stade de Luxembourg, l’enceinte dans laquelle les Roud Léiwen évoluent depuis plusieurs années maintenant, puisque des travaux d’entretien sont en train d’être effectués. «Il va falloir se réapproprier les lieux et profiter, je l’espère, d’un public qui viendra en masse pour nous aider à déjouer les plans moldaves.»
Aussi, l’adversité va monter d’un cran : «Ça va être un niveau supérieur à ce qu’on a pu rencontrer cette année. Les Moldaves sont très denses et disposent d’un fort groupe d’avants. Ils ont une très bonne mêlée, une faculté à jouer debout et à construire des mauls et ballons portés. On s’attend à un gros combat devant, précise le Français. À nous d’essayer de contrer ces assauts-là le plus proprement possible. Je m’attends à un combat plus ou moins identique que celui en Hongrie. Qui nous avait mis en difficulté dans tout ce qui était jeu d’affrontement. Mais on avait montré beaucoup de solidarité pour sécuriser notre victoire.»
Une opposition de styles
Et d’ajouter : «Forcément, je pense que ça va être une guerre de styles puisque le leur est totalement différent du nôtre. Leurs points forts pourraient nous faire mal alors à nous d’être bons et de trouver le bon moyen de défendre. Mais à l’inverse, je pense qu’on a aussi les arguments pour pouvoir les contrer et les mettre en difficulté. Notamment sur le jeu au large en mettant de la vitesse et de la continuité dans ce qu’on fait afin d’essayer de beaucoup les déplacer. Ils sont forts et lourds, mais du coup ils sont moins mobiles. On va tenter de les travailler physiquement et mentalement.»
Pour ce faire, le natif de Marseille qui pourra compter sur les retours de Domenico Orsino («une arme supplémentaire de qualité en première ligne malgré son jeune âge») et de Sean, l’aîné des frères Carroll, aimerait aussi «un petit coup de pouce de miss météo» : «Si la pluie pouvait cesser et le soleil sortir d’ici samedi (NDLR : l’interview a été réalisée mercredi)… Je pense que ça servirait plus nos intérêts parce que qui dit pluie, dit plus de difficulté à jouer avec le ballon et du coup, ça renforcerait totalement les forces identifiées adverses et limiterait notre pouvoir d’attaque.»
D’autant plus que le XV du Luxembourg a «l’opportunité de faire quelque chose de grand». En effet, un succès lui permettrait d’accéder pour la première fois de son histoire à la division Trophy.
Et même s’il est d’ores et déjà «satisfait de la saison», Alexandre Benedetti n’a évidemment pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin : «C’est un match supplémentaire, une finale. Et les finales, ça se joue et ça se gagne, pose celui qui est aussi DTN. Néanmoins, et peu importe le résultat, nous on considère que la saison est réussie. Forcément, si on venait à perdre, il y aura de la déception et de la frustration. Mais notre saison est quand même réussie puisqu’on a prouvé qu’on est une nation capable de jouer les premiers rôles dans la division Conference et non plus une nation qui lutte pour sa survie comme c’était le cas dans un passé plus ou moins proche.»