[Sélection nationale] La Géorgie, deux fois moins forte sans Kvaratskhelia ?

Les chiffres dessinent une «Kvaradona»-dépendance côté géorgien. Or jeudi, le joyau du Napoli sera suspendu.

Les hommes mentent, mais pas les chiffres, paraît-il. Si l’adage est exact, c’est plutôt une bonne nouvelle pour les Roud Léiwen, qui affronteront jeudi une Géorgie privée de son principal atout offensif, Khvicha Kvaratskhelia (23 ans), suspendu. Depuis le 7 juin 2019 et les débuts en sélection contre Gibraltar, à 18 ans et trois mois, de l’ailier gauche de Naples (qui évoluait alors au Lokomotiv Moscou), les Jvarosnebi (les Croisés, en français) ont disputé 47 rencontres : 28 avec lui, et 19 sans. Et c’est peu dire que leur bilan est nettement plus reluisant en sa présence.

Sur les 28 matches auxquels Kvaratskhelia a pris part, la Géorgie en a remporté 15 et perdu 7 (pour 6 nuls), dont trois contre l’Espagne. Soit un ratio de plus de 53 % de victoires, et 25 % de défaites. Sans son joyau napolitain, la sélection dirigée aujourd’hui par le Français Willy Sagnol (ex-Bayern Munich) ne s’est à l’inverse imposée que trois fois, dont deux contre des adversaires largement à sa portée (Gibraltar et Mongolie), et s’est inclinée plus d’une fois sur deux (10 défaites en 19 matches), pour un bilan de 15,73 % de victoires et 52,63 % de défaites.

Autrement dit, la Géorgie gagne trois à quatre fois moins sans Kvaratskhelia, et perd deux fois plus. Surtout, elle apparaît bien moins dangereuse lorsqu’elle est privée de celui que les fans du Napoli surnomment «Kvaradona». Lors des 19 rencontres que son n° 7 a manquées, elle n’a marqué que 13 buts (0,68 par match en moyenne) et est resté muette à 10 reprises (52,63 %). Sur les 28 sélections du champion d’Italie 2023, la Géorgie ne l’a été que 4 fois, et elle a surtout marqué deux à trois fois plus : 51 buts (1,82 par match en moyenne), dont 42 (1,5 par match) alors qu’il se trouvait sur le terrain. Souvent au plus près de l’action.

Celui qui a fini meilleur passeur (12 passes décisives) et été élu meilleur joueur de Serie A en 2022/2023 a en effet été directement impliqué sur plus de la moitié (22) de ces 42 réalisations : il en a inscrit 15 et en a offert 7. Quand il n’est pas décisif, ce qui est arrivé sept fois, c’est cependant beaucoup plus compliqué pour la Géorgie, qui n’a gagné que deux fois… il y a un moment déjà : le 7 juin 2019 face à Gibraltar (3-0) et le 8 octobre 2020 contre le Bélarus (1-0). Depuis, signe qu’elle est désormais ultra-dépendante des différences effectuées par Kvaratskhelia, elle s’est systématiquement inclinée (cinq fois) quand un tel scénario s’est reproduit. De bon augure pour le Luxembourg ?